L’écriture est toujours une aventure

Radio-Vérité, la radio du vrai monde

roman
Jean-Jacques Pelletier, Radio-Vérité, roman policier, Montréal, Éditions Alire, 2018, 340 pages, 27,95 $.
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Publié 18/11/2018 par Paul-François Sylvestre

Il y a des risques à dire la vérité. «Le plus dangereux, c’est pas les cerveaux fêlés qui nous écrivent. C’est ceux qui veulent nous faire taire.» Voilà le point de départ de l’intrigue policière que Jean-Jacques Pelletier développe dans Radio-Vérité, la radio du vrai monde.

Tous les jours, Radio-Vérité attaque les politi-chiens, les mange-beignes (policiers), les syndi-câliss, la gogauche péquiste, les artisses subventionnés, les gens sur le BS (bien-être social) et j’en passe. L’indicatif de Radio-V est CFOK (prononcé Cé-FO-Ké !).

Carburer aux victimes

Sébastien Cabot anime La Voix qui a des couilles, une émission qui «carbure aux victimes». Son mandat consiste à «faire réagir, provoquer des controverses. Se mettre des gens à dos… Il est payé pour ça!» Cabot est enlevé par le soi-disant Front de libération des victimes, qui exige une rançon de 4 320 000 $ et la fermeture du poste Radio-V.

Le principal personnage de Radio-Vérité n’est pas Cabot, qui demeure surtout dans l’ombre de son ravisseur. On suit plutôt l’inspecteur Théberge du Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) et sa séduisante nerd de l’informatique, de même que le directeur du SPVM, qui est sur le point de remettre les rennes à Théberge. Détail non négligeable.

De la censure à la célébration

La ligne entre liberté de parole et diffamation intempestive est assez floue dans ce treizième roman de Jean-Jacques Pelletier, car «ce qui est censuré par une époque est souvent célébré par la suivante».

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Le langage de Seb Cabot est toujours direct et punché, voire cru. En voici un exemple: «Au parlement, ils ont un vestiaire; ceux qui ont encore des couilles les laissent là en entrant. Tant qu’à en avoir et à pas s’en servir, tabarnak, on devrait leur couper!»

Du pain béni

Pour Radio-V, l’enlèvement de leur animateur vedette est du vrai pain béni. Cela dégénère en manifs, émeutes, vandalisme, intimidations, menaces et violence verbale, de quoi alimenter plusieurs pages du roman et entraîner, hélas, quelques longueurs ou répétitions.

Jean-Jacques Pelletier estime que «c’est souvent par l’écriture romanesque qu’on réussit à apprivoiser des idées… qu’on articule ensuite de façon plus explicite.» C’est pour cette raison que l’écriture s’avère toujours une aventure, «une vraie aventure».

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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