Le voyage écoresponsable n’est plus marginal

Cap sur les solutions de développement durable pour les entreprises touristiques

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Rencontrés au récent forum/salon ÉCORISMO à Ottawa: la députée fédérale Alaina Lockhart et cinq membres de l'Association touristique autochtone du Canada, avec Denis Laframboise, président de la SÉO, et Pierre Tessier, DG. (Photo: Annick Shulz, SÉO)
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Publié 14/09/2018 par Annik Chalifour

La Société économique de l’Ontario, en collaboration avec le cabinet-conseil François-Tourisme-Consultants, a organisé la première édition nord-américaine du forum-salon bilingue ÉCORISMO, les 10 et 11 septembre au Westin d’Ottawa.

L’événement portait sur les meilleures pratiques et solutions de développement durable et environnemental pour les professionnels du tourisme. Il a réuni 265 participants, 39 conférenciers et 35 exposants associés au secteur touristique en Amérique du Nord, dans les Caraïbes et en Afrique.

Voyager de manière «durable»

Selon le récent rapport sur le tourisme durable publié par Booking.com en l’honneur du Jour de la Terre (22 avril), la grande majorité des voyageurs internationaux – 87% – déclarent vouloir voyager d’une manière «durable».

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Pierre Tessier, DG de la SÉO, le président Denis Laframboise, et Martin Lacelle, directeur du déveoppmement économique.

Le voyage écoresponsable n’est plus marginal. Il s’impose comme un standard en 2018 pour l’ensemble de l’offre touristique et non plus seulement pour les voyagistes spécialisés.

ÉCORISMO Canada 2018 est née d’un désir commun d’aider les entreprises touristiques canadiennes à adopter des technologies et pratiques respectueuses du développement durable de ses communautés. «Dans le but de faire face au virage qui s’opère dans l’intérêt des touristes pour des destinations pplus écoresponsables et durables», selon Pierre Tessier, DG de la SÉO.

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Tourisme autochtone

Selon la députée fédérale Alaina Lockhart (Fundy Royal au Nouveau-Brunswick), présente lors du 5 à 7 d’ÉCORISMO du lundi, la priorité du ministère du Tourisme fédéral (Mélanie Joly) porte sur la valorisation du tourisme autochtone comme atout touristique de développement durable.

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Exposant de l’Association touristique autochtone du Canada.

«Les touristes recherchent l’authenticité, dans cet esprit nous aspirons à faire connaître le riche patrimoine culturel de nos diverses communautés autochtones. Nous misons également sur la promotion de l’écotourisme, et de la francophonie.»

Cinq membres de l’Association touristique autochtone du Canada ont performé de superbes chorégraphies de danses traditionnelles. Rappelons que l’Association met l’accent sur la création de partenariats entre les acteurs de l’industrie touristique à travers le pays afin de soutenir la croissance du tourisme autochtone au Canada.

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Clayton Longboat, un Mohawk de Turtle Clan.

Hébergement villageois

ÉCORISMO regroupait une impressionnante brochette d’experts dans les pratiques du tourisme durable. Citons, entre autres, l’organisme philanthropique Village Monde, le RENAPROTS (Réseau national des promoteurs du tourisme solidaire en Haïti), l’ONG Bel Avenir.

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Francis Lavoie, de Village Monde.

Village Monde promeut le tourisme durable hors sentiers battus comme outil de développement local avec un accent sur l’hébergement villageois.

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Francis Lavoie, conseiller en développement chez Village Monde, a cité, parmi les hébergements écotouristiques promus via leur site Vaolo, le Lodge Otammari situé au Nord du Bénin, et le Madidi Jungle Ecolodge logé en plein cœur du parc national Madidi dans la forêt tropicale amazonienne.

«Une expérience concrète en appui au développement communautaire et pour le plaisir des voyageurs», selon M. Lavoie.

Tourisme solidaire

Rudolf Dérose, coordonnateur du RENAPROTS, a évoqué la Route du café, l’un des produits touristiques écoresponsables du Réseau. Ce circuit est rodé depuis 2014 – incluant un musée du café inauguré en octobre 2017 – grâce au partenariat avec l’Association des planteurs de café et la communauté de Fonds Jean-Noël (Sud-Est d’Haïti).

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Pierre Tessier, DG de la SÉO, avec Rudolf Dérose du RENAPROTS.

Le mandat du RENAPROTS repose sur un tourisme alternatif axé sur la valorisation du patrimoine environnemental d’Haïti. «Promouvoir les produits du pays afin de favoriser le développement d’une socio-économie durable, en impliquant les gens et leurs communautés au coeur des activités écotouristiques en tant qu’acteurs et bénéficiaires des retombées économiques», a accentué M. Dérose.

Écotourisme en Afrique

Citons l’initiative de Jose Luis Guirao Piñeyro, DG de l’ONG Bel Avenir et gérant de l’Hôtel Solidaire Mangily situé au nord de Tuléar, à Madagascar, qui propose une alternative de séjour écoresponsable dont les bénéfices sont directement reversés à la population locale via divers projets éducatifs menés par Bel Avenir.

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Jose Luis Guirao Piñeyro, de l’ONG Bel Avenir Madagascar.

L’agence SBC Travel and Tours, sise à la Grande Comores dans la ville d’Itsandra Mdijini, offre la découverte de son patrimoine naturel, culturel et historique d’exception. Son objectif: agir pour et par le tourisme durable.

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Rahma Kassim, directrice commerciale de SBC aux îles Comores.

Le riche menu écotouristique de SBC inclut, entre autres, l’immersion dans la vie comorienne, agrotourisme et artisanat, tourisme chez l’habitant «la medina», culture et gastronomie, mer et paysages panoramiques.

Action terrain pour l’environnement

David Tilus, président du Groupe d’action francophone pour l’environnement, a partagé l’expérience terrain de GAFE. Depuis 15 ans l’ONG milite pour le développement local et l’éducation relative à l’environnement en Haïti. «Dans le but de changer les mentalités d’échecs vers des mentalités d’acteurs économiques et sociaux», selon M. Tilus.

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David Tilus, président de GAFE.

L’une des priorités de GAFE vise à bannir les contenants alimentaires à usage unique en polystyrène partout en Haïti. «Nous voulons changer le système, pas le climat», a clamé M. Tilus. GAFE organisera un Congrès national haïtien pour le climat du 17 au 20 octobre prochain à Port-au-Prince.

Expertise franco-ontarienne

En Ontario français, la Société économique de l’Ontario regroupe des spécialistes dans le développement des produits et des services à l’attention des marchés touristiques francophones et francophiles, canadiens et internationaux.

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La SÉO intervient au sein des entreprises privées, des collectivités territoriales et des municipalités de l’Ontario, pour les aider à être plus attrayants et plus performants sur ces marchés. Citons le projet remarquable de la Route de Champlain.

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L’équipe de la Route de Champlain à la SÉO.

Lors du forum-salon ÉCORISMO, la SÉO a signé une entente avec l’organisme GreenStep Solutions Inc. pour assurer des services d’appui, de consultation et d’accréditation en développement durable aux entreprises touristiques francophones et/ou bilingues de l’Ontario.

«Nous nous réjouissons de cette entente qui s’inscrit clairement dans notre objectif stratégique d’encourager une industrie touristique écoresponsable en Ontario», a déclaré Denis Laframboise, président de la SÉO. «Dans le cadre de cette entente, un échange d’expertises et de ressources est prévu entre nos deux organismes.»

Souhaitant que cette première conférence ÉCORISMO soit suivie de nombreuses autres éditions, on attend avec impatience de savoir qui prendra la relève…

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Signature de l’entente entre Angela Nagy, PDG de Green Step, et Pierre Tessier DG SÉO. (Photo: Annick Shulz, SÉO)

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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