Le groupe IAM fait danser le MIA aux Torontois

Grande étape d'une tournée américaine

IAM
Kephren, Shurik'n, Akhenaton devant leur public Torontois
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Publié 25/05/2018 par Lina Fourneau

Cela faisait 30 ans qu’ils souhaitaient venir. Les vétérans du rap français IAM ont retrouvé leur public outre-Atlantique ce dimanche 20 mai au Opera House.

Dans la salle de la rue Queen, le groupe mythique tout droit venu de Marseille affichait complet. L’organisation chargée de l’événement Live Nation le confirme, ce sont 870 places qui se sont vendues comme des petits pains.

Marseille à l’Amérique

Toronto était une escale d’une grande tournée américaine. Après San Francisco et Los Angeles, direction la côte Est. «Car si tu ne peux pas aller à Marseille, c’est Marseille qui viendra à toi» s’est exclamé Akhenaton pendant le concert.

Sur la scène, il était accompagné de ses fidèles acolytes Shurik’n, Kheops, Imhotep et Kephren pour retrouver, ensemble, leurs micros d’argent.

Malgré les 7000 kilomètres, la France était au rendez-vous. Certains avaient même vêtu leurs plus beaux maillots de Zidane. Chaque génération était représentée et les mots des artistes résonnaient sur toutes les lèvres.

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Le public était présent et la salle était comble

Dans le public, des Canadiens anglophones étaient aussi présents. Après en avoir entendu parler par leurs amis francophones, ces vrais Torontois sont devenus férus de la verve et de la diversité de cette bande marseillaise.

Voyage des générations

Car c’est ça IAM, un groupe qui traverse les années et les frontières et des paroles qui prennent en maturité. Depuis leurs débuts dans des MJC (des centres communautaires culturels en France) de Marseille dans les années 80 jusqu’à maintenant, le groupe semble toujours garder le même dynamisme sur scène.

Cela faisait déjà quelques années que le groupe pensait revenir ici à Toronto. Et ils n’ont pas été déçus ! IAM a été conquis par la ville et par «le brassage culturel» qu’on peut y retrouver.

«Spectateur du désespoir» dans les paroles de Née sous la même étoile, la communauté torontoise a sûrement répondu aux appels de vivre ensemble du groupe de rap.

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Dans la légende

Alors pendant deux heures de concert, le groupe marseillais a repris ses plus gros titres en débitant, avec une parfaite mémoire, 30 ans de discographie.

Au fil des années, IAM s’est construit comme une véritable légende de la musique et des piliers du rap français. Comme ils le chantent dans Orthodoxe, le groupe ne s’est jamais plié à l’expression «c’était mieux avant».

IAM

Depuis ses premiers pas, le rap français a pris de nouvelles directions vers des mélodies plus électroniques et moins soul. Pendant ce temps, IAM est resté fidèle à ses valeurs.

Derrière cette «salve de vinyle, gravée de rap orthodoxe», ce sont des paroles engagées qui ont voyagé à travers les années. Dans son célèbre album, L’école du micro d’argent en 1997, le groupe pointe du doigt le problème des banlieues françaises.

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Un rap politique

Ce n’est sûrement pas une surprise que ce même album soit devenu disque d’or en 2 jours il y a 20 ans. Il reste aujourd’hui l’album de rap français le plus vendu avec 1,6 million d’exemplaires.

Dénonçant le délaissement des banlieues, la montée du racisme, la violence mais aussi l’incompétence des journalistes, le groupe a su toucher son public par sa plume politique. C’est sûrement pour cela qu’aujourd’hui leur titre Petit frère connaît leur plus grand succès.

Avec plus de 8 millions d’écoutes sur la plateforme musicale Spotify, c’est véritablement la violence qui est dépeinte. Pourtant même si ce titre est sorti en 1997, les paroles pourraient malheureusement toujours être d’actualité.

Le sourire aux lèvres à la fin du concert, Akhenaton l’a promis, ils n’attendront plus 30 ans pour revenir !

Les pas de danse n’ont pas été perdus en route

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