Le Front national devient Rassemblement national

Une stratégie de communication pour raviver la flamme nationaliste en France

Le Front National devient Rassemblement National
Marine Le Pen et son père Jean-Marie Le Pen lors du célèbre rassemblement nationaliste du 1er mai, en 2012.
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Publié 12/03/2018 par Lina Fourneau

«C’est un véritable assassinat politique», a réagi Jean-Marie Le Pen, au micro de la radio France Inter: ce weekend, sa fille réélue présidente du Front national annonçait le changement de nom de son parti pour Rassemblement national.

«Le mot ‘front’ comporte une notion d’opposition mais elle se justifiait. Nous avons dû faire front, mais on fait front contre quelque chose ou quelqu’un, rarement pour ou avec», a expliqué Marine Le Pen au congrès de Lille, dans le Nord de la France.

Deuxième tour décevant

On savait que le parti cherchait à se réinventer depuis la défaite à la dernière présidentielle en mai 2017 face à Emmanuel Macron. Alors que la candidate nationaliste a répété l’exploit de son père, en 2002, de se rendre au second tour, il lui a souvent été reproché une prestation chaotique au débat de l’entre-deux-tour.

Depuis quelques années, d’aucuns estimaient qu’elle était parvenu à «dédiaboliser» le FN. Son bras droit Florian Philippot en était d’ailleurs souvent chargé dans les médias. Mais en septembre, c’est la rupture et le vice-président quitte le parti pour fonder «Les Patriotes».

Depuis, le FN se cherche sur la scène politique française. Une scène plutôt vide d’ailleurs, les partis traditionnels s’écroulants un à un face à la majorité «En Marche!» de Macron.

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L’opposition en déroute

À gauche, le Parti socialiste a vendu ses célèbres locaux de la rue Solférino et cherche désespérément à garder ses derniers soldats.

Encore plus à gauche, la France Insoumise, le parti de Jean-Luc Mélenchon, cherche à se faire petit, empêtré dans un scandale sur ses comptes de campagne. De plus, Le Média, la plateforme proche du parti, connaît des moments difficiles, souvent reproché de licenciement abusifs et de propos extrêmes, notamment sur la Syrie.

Pour éviter que LREM (La République en marche) ne devienne parti unique, il reste toutefois Les Républicains (LR). Mais encore, ces derniers sont en mode recomposition et cherchent à calmer les polémiques régulièrement déclenchées par leur chef Laurent Wauquiez.

Un nouvel obstacle judiciaire pour le parti nationaliste

Par ailleur, Marine Le Pen risque aussi de rencontrer quelques problèmes avec la justice. Dimanche, quelques minutes après l’annonce du changement de nom de son parti, un certain Igor Kurek montre son indignation sur Twitter, se disant président d’un parti qui porte le même nom de Rassemblement national.

Twitter Rassemblement National
Tweet de réponse du petit parti RN à l’annonce de Marine Le Pen

Le nom a été déposé en décembre 2013 et, qui plus est, a déjà été utilisé par Jean-Marie Le Pen lors des élections législatives de 1986.

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Pourtant, le nouveau nom va bel et bien être voté par les militants du FN prochainement. Mais derrière cette grande symbolique, le discours nationaliste n’a pas encore beaucoup changé, restant notamment très ferme sur l’immigration.

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