Le Danube bleu, au fil de l’eau

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Publié 16/07/2013 par Aurélie Resch

Accoudée à la rambarde du navire MS Vivaldi, je contemple les douces pentes vallonnées de part et d’autre du Danube. Ce «fleuve du destin de l’Europe», âgé de 7 millions d’années, me transporte au cœur de l’Europe Centrale, une région marquée par l’Histoire et empreinte de culture.

Trois capitales d’Europe Centrale

Ma première escale en remontant le Danube est la Hongrie. Quittant le bateau amarré entre le Pont de la Liberté et le Pont Elisabeth, j’entre à même le cœur de Budapest.

Scindée en deux par le Danube, la capitale hongroise m’offre les nombreuses facettes de son doux visage. J’entre dans l’Histoire à Buda la noble au sommet de sa colline, avec une visite du Palais Royal, ancienne demeure des rois de Hongrie au style Néo-Baroque.

L’Église Saint Matthias m’impressionne par sa hauteur et ses angles ainsi que par la vue qu’elle offre sur Pest, de l’autre côté du Danube.

Je trouve l’énergie de cette dernière contagieuse, avec ses grandes rues piétonnes et sa foule bigarrée de touristes, d’étudiants, d’artistes et de jeunes cadres. Depuis la chute du communisme, des magasins de marques étrangères jalonnent les trottoirs et cohabitent avec des bâtiments à l’architecture tantôt traditionnelle, tantôt ultra moderne.

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Je m’arrête à la Synagogue (la seconde plus importante synagogue du monde après celle de New York) pour méditer sur l’une des plus sombres tragédies de l’Histoire, puis visite le Musée national (l’un des tout premiers du pays, construit en 1836 et symbole de l’indépendance de la nation hongroise) pour compléter mon éducation sur la ville et le pays.

Ensuite, je prends le métro le plus vieux d’Europe pour rejoindre la place où se trouve le fameux Café Gerbeaud et y déguster une de leurs succulentes pâtisseries.

Enfin, je reviens vers le marché couvert pour y dénicher des souvenirs d’artisanat local. Le soir tombé, je me laisse tenter par un goulasch au paprika avant d’assister à un spectacle folklorique mêlant danses traditionnelles et violons.

La seconde étape de mon voyage sur le Danube m’arrête en Slovaquie.

Bratislava, capitale culturelle, politique et économique du pays affiche une volonté de croître économiquement et culturellement au cœur de l’Europe après un passé houleux pendant la Seconde Guerre Mondiale, puis sous gouverne communiste.

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Je n’y ai pas trouvé autant d’âme et de charme qu’à Budapest, mais je me suis laissée séduire par son art de rue et par ses grandes allées ombragées.

Vienne sera la troisième capitale visitée au cours de cette croisière. Altière, imposante, elle sait composer avec ses célébrités qui font d’elle une capitale riche et culturelle.

Visiter Vienne, c’est se replonger dans l’histoire de l’Autriche, avec Sissi, les Habsbourg, Johan Strauss, Gustave Klimt et Egon Schiele.

Je me fais tourner la tête entre les visites des résidences d’été et d’hiver des Habsbourg, mon incursion au Musée du Belvédère et mes déambulations sur le Ring, au pied de l’église baroque St-Charles de Borromée et du célèbre Opéra de Vienne. Une petite pause bienvenue pour déguster une douceur au célèbre Café Central, là même où Trotski attendit un certain mois de février que la révolution se déclenche, et je repars assister à un concert de musique classique.

Mythes et légendes

Repue de baroque, de strudels et de concerts, je prends une pause à bord du bateau et m’intéresse aux (onze) écluses qui jalonnent mon périple ainsi qu’au paysage que découvre le fleuve.

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À droite comme à gauche, le panorama apaisant et verdoyant n’en comporte pas moins son lot d’histoire, avec une succession de châteaux, d’abbayes et de citadelles.

Penchée au-dessus du bastingage, je la laisse continuer à imprégner mes rétines et mon imaginaire. Ici, dans le château fort de Dürnstein, Richard Cœur de Lion fut retenu prisonnier pour avoir manqué de respect au Duc d’Autriche Leopold V.

Là, dit-on, le rocher du Diable aida les Autrichiens à contenir les invasions turques. Dans l’Abbaye de Melk, la bibliothèque possédant 1 million d’ouvrages dont 1900 manuscrits et 750 incunabulums datant d’avant 1500 inspira Umberto Eco pour l’écriture de son célèbre roman Le nom de la Rose. Il n’est pas une rive sur cette partie du Danube qui ne possède sa part de légende ou d’histoire.

Notes au fil de l’eau

Alors que l’eau – que je pourrais presque croire bleue lorsque les nuages filtrent la lumière du soleil – m’emporte au fil des jours à travers la Hongrie, la Slovaquie et l’Autriche, des notes de Strauss me reviennent aux oreilles.

Elles sautillent et scintillent sur la surface calme du Danube avant de filer sous la lumière rasante et de rebondir sur les rives encore inondées à l’approche de Passau. Un voyage dans le temps, au fil des notes et de l’eau qui ne laisse pas indifférent.

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Info: CroisiEurope propose plusieurs croisières sur le Danube, le Rhin, le Douro, le Guadalquivir et l’Adriatique: www.croisieurope.travel

Auteur

  • Aurélie Resch

    Chroniqueuse voyages. Écrivaine, journaliste, scénariste. Collabore à diverses revues culturelles. Réalise des documentaires pour des télévisions francophones. Anime des ateliers d’écriture dans les écoles, les salons du livre et les centres culturels.

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