Le Congo a impressionné l’artiste canadien Paul Kilbertus

Terrible écart entre ce pays et le nôtre

Congo éphémère
L'artiste Paul Kilbertus à la galerie 1313.
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Publié 13/06/2018 par Mathieu Guilleminot

Derrière les portes de la galerie 1313 (Queen West), Paul Kilbertus présente jusqu’au 17 juin Congo éphémère, des œuvres qui sont le fruit d’un voyage réalisé en 2015. À travers elles, l’artiste veut transmettre ce qu’il a ressenti lors de son séjour au Congo, et surtout faire prendre conscience au spectateur du terrible écart qu’il y a entre ce pays et le Canada.

«L’art est un voyage»

Paul Kilbertus a 55 ans et travaille dans la communication. Il n’est donc pas artiste de formation, même s’il a suivi plusieurs cours à la Toronto School of Art.

Mais c’est un passionné et, aussi loin qu’il s’en souvienne, il a toujours voulu faire de l’art. «J’avais comme un bouillonnement en moi», raconte-t-il à L’Express. «Je voulais faire quelque chose de ma vie, me tester.»

Paul a donc commencé à faire de l’art, juste pour voir s’il avait des compétences, un certain talent, pour exprimer ses sentiments. «L’art est un voyage. On commence à un endroit, mais on ne sait jamais où on va arriver», précise-t-il.

Congo éphémère
L’une des œuvres de l’exposition Congo éphémère.

Artiste «lent»

À la Toronto School of Art, Paul Kilbertus a rencontré de nombreux autres artistes qui l’ont aidé à progresser. «Je pense que dans l’art, c’est important de se soutenir pour mieux progresser. Il y a de nombreux artistes à Toronto et cela m’a beaucoup aidé.»

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Pour lui, faire de l’art est un travail constant, qui demande beaucoup d’efforts pour progresser. Il se considère lui-même comme un artiste «lent». «Mon travail ne me permet pas de me consacrer entièrement à l’art… mais cela ne m’empêche pas d’y penser quand je ne suis pas face à ma toile.»

Paul Kilbertus a une vision bien particulière de l’art. Pour lui, c’est avant tout une manière de voir et de comprendre le monde, de le commenter. Selon lui, «l’art est une façon de se définir; sans ça, je me sens incomplet». «C’est pour moi une opportunité de m’exprimer et de me découvrir».

Faire réagir

Paul Kilbertus est également membre d’un organisme à but non-lucratif, l’Institut pour la culture et la coopération. C’est ce même organisme qui lui a proposé de se rendre au Congo en 2015, et qui a donc permis la naissance de l’exposition Congo éphémère.

Lors de ce voyage dans ce pays d’Afrique méconnu, Paul Kilbertus s’est rendu compte de la chance qu’il avait de pouvoir vivre au Canada. «Le Congo est un pays très pauvre où règne la corruption. C’est également un pays où la population a peu d’opportunités et de possibilités.»

Ses œuvres traduisent un sentiment d’injustice et dénoncent les écarts de richesses. «J’ai de la chance d’être né au Canada», nous dit l’artiste. «Naître dans un pays comme le Canada, c’est avoir trente ans d’espérance de vie en plus, mais également bien plus d’opportunités.»

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Congo éphémère
L’artiste Paul Kilbertus explique son travail à des spectateurs

Vie éphémère

L’exposition dénonce également le côté éphémère de la vie au Congo. Pour le symboliser, l’artiste a décidé d’utiliser principalement des objets qu’il y a pu ramener de son voyage, comme des journaux, des billets de banque, ou encore des sacs qui servent à transporter l’eau potable.

Le point commun entre ces matériaux et le message de l’exposition: le côté éphémère. Paul Kilbertus utilise surtout des objets qui n’ont pas pour vocation de durer dans le temps, et fait un parallèle avec la vie au Congo elle-même. «Au Congo, tout, à commencer la vie sans éphémère, à cause du manque de possibilités».

Il veut également leur montrer une autre image du Congo: un pays avec une population qui, malgré les difficultés auxquelles elle fait face, veut encore croire en l’espoir.

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