Le bilinguisme permettrait de moins dépendre des États-Unis

Une étude du Conference Board pour l'AFO

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Publié 16/05/2018 par l-express.ca

Le prochain gouvernement de l’Ontario pourrait utiliser davantage son atout francophone en vue de diversifier son économie. C’est le message qu’a lancé l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) ce mercredi 16 mai, lors du dévoilement des résultats d’une étude qu’elle a parrainée et qui a été menée par le Conference Board du Canada sur «le commerce et les avantages du bilinguisme anglais-français».

83% de nos échanges de biens se font uniquement avec les États-Unis, en anglais bien sûr. Mais 1,5 million d’Ontarien.ne.s parlent le français, et il est clairement démontré que la connaissance commune d’une langue facilite les échanges commerciaux entre deux pays.

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Les quatre provinces de l’Ouest et Terre-Neuve sont les moins bilingues.

La promotion du bilinguisme permettrait donc d’effectuer plus d’échanges commerciaux avec des pays francophones, ce qui permettrait d’éviter de dépendre trop significativement de nos voisins du Sud.

En pleine renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain qui pourrait connaître une issue défavorable au Canada et en particulier à l’Ontario, ce n’est pas à négliger.

Selon le Conference Board, si l’Ontario avait une moins bonne connaissance du français, comme c’est le cas dans les provinces de l’Ouest ou à Terre-Neuve-et-Labrador, les exportations ontariennes vers les pays francophones auraient été inférieures de 58 millions $ et les importations, de 1,4 milliard $.

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L’AFO, la SÉO et le CCO ont lancé l’étude réalisée par le Conference Board du Canada.

«Aujourd’hui, nous demandons aux chefs de partis et aux candidat.e.s aux élections du 7 juin de partager leur vision et leur plan pour mettre à profit cet avantage francophone en matière d’échanges commerciaux internationaux», a lancé le président de l’AFO, Carol Jolin.

«Une communauté franco-ontarienne forte contribue à un Ontario fort. La maîtrise du français ouvre les portes de nouveaux marchés internationaux. La province devrait encore plus mettre à profit cet avantage, notamment en mettant plus d’effort dans sa participation à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).»

Au moins 274 millions de personnes parlent français dans le monde, selon l’OIF. 39 pays, dont bien sûr le Canada, ont le français parmi leurs langues officielles. On estime que, d’ici 2065, plus d’un milliard de personnes dans le monde devraient le parler.

avantage économique du bilinguisme«Il est essentiel de se doter de données probantes», a commenté Denis Laframboise, le président de la Société économique de l’Ontario (SÉO). «Cette étude est une première, mais ​il ​sera nécessaire d’en avoir d’autres pour mesurer l’impact réel de​ nos secteurs économiques francophones ​au sein de ​l’économie ontarienne ​et pour démontrer le potentiel économique de notre francophonie ontarienne.»

«Il est urgent d’augmenter nos échanges commerciaux non seulement avec les pays de la francophonie mondiale, mais aussi au sein de la francophonie économique canadienne», ajoute M. Laframboise.

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«Le moment est opportun de mieux saisir nos atouts afin de se positionner à l’échelle nationale et mondiale», a renchéri Luc Morin, directeur général du Conseil de la Coopération de l’Ontario (CCO). Il déplore toutefois que «les données probantes nous manquent encore terriblement lorsqu’il s’agit de quantifier l’apport des communautés francophones à l’économie de l’Ontario» et il réclame du prochain gouvernement ontarien «une étude plus approfondie».

Cette étude a vu le jour grâce à la participation financière du ministère fédéral de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique, avec la collaboration de la table de concertation économique coordonnée par l’AFO, dont font partie la SEO et la CCO, l’Union des cultivateurs francophones de l’Ontario, l’Alliance culturelle de l’Ontario, la Fondation franco-ontarienne, le Coalition ontarienne de formation aux adultes et l’Association française des municipalités de l’Ontario.

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Environ 12% des Ontariens peuvent parler français.

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