L’Assemblée parlementaire de la Francophonie ratisse large

54 parlements membres, 14 associés, 19 observateurs

Sylvie Boucher, à l’avant-plan, lors de la 44e session de l’APF, en juillet 2018 à Québec.
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Publié 02/03/2019 par André Magny

Après plus de 50 ans d’existence, l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) fait toujours la promotion de la culture française, mais s’adapte aux nouvelles réalités sociales et technologiques.

L’APF ratisse large, avec des membres dans 54 parlements où la langue française est langue officielle, langue d’administration ou langue d’usage, comme la Belgique, le Cambodge, le Canada, le Québec, le Nouveau-Brunswick, mais aussi la Nouvelle-Écosse ou encore l’Ontario.

Associés et observateurs

À cela s’ajoute des élus de 14 parlements où les États ou les territoires font usage du français et encouragent son enseignement, comme dans le canton de Genève, en Bulgarie, en Pologne, mais aussi en Alberta, en Colombie-Britannique, à l’Île-du-Prince-Édouard et en Saskatchewan.

Enfin, des représentants de 19 parlements ont statut d’observateur, dont ceux de la Catalogne, la Lettonie, la Louisiane, le Maine ou le Mexique.

Contrairement à ce que les gens pourraient croire, c’est l’APF — autrefois l’Association internationale des parlementaires de langue française (AIPLF) —, qui insistera pour la création en 1970 de ce qui deviendra l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

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L’APF est donc l’instance la plus ancienne d’envergure internationale de la Francophonie. Le Français Jacques Krabal en est le secrétaire général.

Sylvie Boucher, à gauche, lors de l’assemblée de l’APF en juillet 2018 à Québec.

Délégation canadienne active

Côté canadien, le député néo-écossais Darrell Samson préside aux destinées du groupe parlementaire canadien formé d’une dizaine de personnes, à la fois des députés et des sénateurs.

Pour celui qui est tombé dans la marmite de la défense des francophones dès son jeune âge (son père s’est battu pour les écoles françaises au pays d’Évangéline), il était normal de se joindre à un tel groupe de parlementaires francophones.

Le député libéral de Sackville-Preston-Chezzetcook est d’avis que la délégation canadienne réussit à sensibiliser d’autres pays à la cyberviolence dont souffrent les femmes et les enfants, au respect les droits des LGBT, à la mobilité étudiante au sein des États membres ou encore au déploiement du programme NORIA.

Ce dernier met l’accent sur la traduction des sites internet des parlements dont le français est modérément répandu, et sur le développement de réseaux professionnels (webmestres, documentalistes) au sein des parlements pour faciliter les échanges d’informations. Enfin, il appuie la mise en réseau de divers services liés à l’information législative.

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La réunion de l’APF au VietNam cette semaine.

Appui aux Franco-Ontariens

L’ancien directeur général du Conseil scolaire acadien de la Nouvelle-Écosse rappelle que le groupe parlementaire canadien travaille d’abord et avant tout pour la francophonie, ce qui va au-delà des clivages politiques.

D’ailleurs, lors des derniers évènements en Ontario autour de la création d’une université francophone et du statut du commissaire aux services en français, «j’ai prononcé une déclaration d’appui pour les droits des Franco-Ontariens» qui fut soutenue non seulement par des membres comme le Québec et la Nouvelle-Écosse, mais aussi par l’ensemble des parlementaires de l’APF.

Les députées franco-ontarienne Natalia Kusendova (PC), Marie-France Lalonde (libéral) et France Gélinas (NPD) à la réunion de l’APF au VietNam cette semaine.

Place aux femmes

Au début de la semaine, la réunion du réseau des femmes de l’APF, réalisée à l’invitation de l’Assemblée nationale du Vietnam, a retenu l’attention à Hanoï et a permis de brosser un portrait de la situation des droits des femmes et des filles en Asie, particulièrement au Vietnam.

Le Réseau a ensuite fait le suivi sur différents projets tels l’autonomisation des femmes à l’ère du numérique, la cyberviolence, les besoins en santé des réfugiées ainsi que la traite transnationale des femmes et des filles dans l’espace francophone.

Jointe tout juste avant son départ pour la capitale vietnamienne, la députée fédérale conservatrice Sylvie Boucher (Beauport-Côte-de-Beaupré-Île d’Orléans-Charlevoix) disait estimer que l’action du Réseau des femmes parlementaires permet des avancées pour les femmes en milieu défavorisé, isolé et à risque.

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3e et 4e: Sylvie Boucher et Darrell Samson, membres canadiens de l’APF.

Cyberviolence

«Par contre, il faut comprendre que tous les pays qui y participent ne sont pas développés ni outillés au même niveau en matière de protection des femmes et des enfants. Cela fait en sorte qu’il est parfois difficile de faire progresser les choses au rythme souhaité, mais nous devons respecter l’indépendance et les possibilités de chaque pays.»

Depuis son engagement au sein de l’APF, la députée québécoise s’est particulièrement attardée aux besoins en santé des femmes et des filles réfugiées ainsi qu’à la cyberviolence. «Ces sujets occupent l’entièreté de mon implication et de mes responsabilités au sein du Réseau des femmes.»

Auteur

  • André Magny

    Journaliste à Francopresse, le média d’information numérique au service des identités multiples de la francophonie canadienne, qui gère son propre réseau de journalistes et travaille de concert avec le réseau de l'Association de la presse francophone.

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