La vie en Pop au Musée des beaux-arts du Canada

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Publié 23/02/2010 par Paul-François Sylvestre

Le 17 février, à Toronto, le Musée des beaux-arts du Canada (MBAC) a donné un avant-goût de son exposition phare qui devrait attirer des dizaines de milliers de visiteurs. Il s’agit de La vie en Pop: l’art dans un monde matérialiste, en montre du 11 juin au 19 septembre 2010 à Ottawa. Cette exposition mettra en vedette plus de 200 œuvres dans divers formats: peintures, photographies, sculptures, vidéos, installations, affiches, t-shirts et macarons.

Montrée pour la première fois au MBAC et en Amérique du Nord, La vie en Pop réunit des œuvres des superstars de l’art contemporain: Andy Warhol, Jeff Koons, Damien Hirst, Martin Kippenberger, Takashi Murakami et Keith Haring, entre autres.

Le Warhol de cette exposition n’est pas celui des boîtes Brillo des années 1960, mais plutôt le Warhol qui «élimine la distance critique entre l’art, le divertissement et le marché, voire entre l’art et la vie.»

Dans le cas de Keith Haring, le public pourra se procurer toutes sortes de produits à l’effigie de ses créations graphiques; la boutique The Pop Shop, ouverte en 1986 dans SoHo, sera reconstituée et remise en service pour La vie en Pop. On présentera aussi quelques œuvres du couple homosexuel afro-américain Rob Pruitt et Walter Early, ce qui rappellera à quel point le public d’alors n’avait pas compris le message transmis, soit celui d’un groupe minoritaire s’adressant à un autre groupe minoritaire.

Selon Jonathan Shaughnessy, conservateur adjoint de l’art contemporain au MBAC, «les artistes de La vie en Pop ont risqué la colère des critiques, voire la controverse, pour séduire un public plus nombreux. La Vie en Pop s’aventure dans des champs d’exploration et de révélation à la fois essentiels et contrariants de l’histoire de l’art contemporain.»

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Bilinguisme à l’honneur

La conférence de presse du MBAC s’est déroulée dans les deux langues officielles, ce qui n’avait pas été le cas l’an passé. Lorsque j’ai confirmé la présence de L’Express à l’événement, j’ai indiqué mon espoir que la conférence de presse ne soit pas unilingue anglaise. On m’a téléphoné la veille pour me dire que j’étais le seul journaliste francophone inscrit et que la conférence de presse se passerait en anglais, mais qu’on me donnerait une traduction écrite des notes de chaque conférencier.

La conférence de presse à Montréal s’était tenue en français seulement (avec notes en anglais pour les journalistes anglophones). J’ai alors indiqué que le MBAC envoyait un très mauvais message: on parle français au Québec, on parle anglais ailleurs.

C’est une insulte pour plus d’un million de Canadiens français. Ma réaction a su convaincre les organisateurs de modifier leur stratégie. Bravo!

Autres expositions en 2010

Le directeur franco-ontarien du MBAC, Marc Mayer, a présenté les autres expositions qui seront à l’affiche en 2010.

L’une d’elles est Photographies françaises du XIXe siècle (tirées de la collection du MBAC), en montre jusqu’au 16 mai prochain. Il y a aussi Nicolas Baier, Paréidolies, qui vient de commencer et qui durera jusqu’au 25 avril.

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Le terme «paréidolie» décrit comment le cerveau voit des objets familiers dans des formes abstraites (ex: des animaux dans les nuages ou le visage d’un homme dans la lune).

Du 11 juin au 29 août, on pourra voir Dessins de l’Europe centrale du MBAC; cette exposition couvre la période allant du début du XVIe siècle jusqu’au début du XXe siècle. Elle inclut des œuvres d’artistes réputés comme Dürer, Cranach, Klimt et Klee.

De septembre 2010 à janvier 2011, le MBAC présentera Citoyen du monde: l’architecture de Moshe Safdie; le chef-d’œuvre de Safdie, de son propre avis, est rien de moins que… le Musée des beaux-arts du Canada.

Expositions en tournée

Le MBAC offre probablement le plus ambitieux programme au monde d’expositions artistiques. Au cours des vingt dernières années, il a mis en tournée plus de vingt expositions annuellement à travers le Canada.

Le menu de 2010-1011 est impressionnant, parfois impressionniste. À titre d’exemples, l’exposition Goya, maître graveur sera présentée à l’Art Gallery of Alberta, Icônes du modernisme du MBAC sera en montre à la Winnipeg Art Gallery, La muse symboliste, une sélection d’estampes du MBAC, ira au Musée des beaux-arts de Montréal et Le maître de l’instant: la collection Cartier-Bresson du MBAC se rendra au West Vancouver Museum.

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Selon Marc Mayer, «les expositions du Musée des beaux-arts du Canada devraient attirer tant les grands amoureux des arts visuels que les jeunes familles à la recherche d’une activité agréable pour un dimanche après-midi et les jeunes en quête d’inspiration.»

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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