La NASA approuve une autre mission sur Mars

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Publié 21/08/2012 par Seth Borenstein (The Associated Press)

à 10h36 HAE, le 21 août 2012.

WASHINGTON — La mission Curiosity débute à peine que la NASA pense déjà à la suite. Ainsi, après avoir arpenté Mars avec son robot à la recherche d’éventuelles traces de vie passée, l’agence prévoit d’envoyer un atterrisseur dès 2016 pour explorer le coeur de la planète Rouge. Un projet qui fait grincer des dents certains scientifiques tentés par d’autres objets célestes.

Le programme Discovery de l’agence spatiale américaine a choisi lundi de financer un projet baptisé InSight, au détriment d’autres missions vers Titan, un satellite de Saturne, et une comète. Ce choix a été déploré par les scientifiques qui étudient d’autres destinations possibles du système solaire et regrettent la trop grande attention portée à Mars.

Les trois missions présentaient un intérêt mais celle de Mars avait le plus de chances de réussir dans les délais requis tout en restant dans le budget fixé, a affirmé le directeur de la science à la NASA, John Grunsfeld. Les missions ne coûtaient pas plus de 425 millions d’euros, contre 2,5 milliards pour Curiosity.

L’atterrisseur InSight comprendra deux instruments de mesure, l’un français et l’autre allemand, qui examineront la géologie de Mars en profondeur, notamment la taille, la composition et la température de son noyau. L’objectif est de découvrir la raison pour laquelle la planète Rouge a évolué « de façon si différente de la Terre », précise la NASA dans un communiqué.

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Le coeur de Mars est un mystère. Il ne possède pas de champ magnétique et les scientifiques ignorent s’il est solide ou liquide. Ils veulent également savoir pourquoi sa surface n’est pas divisée en plaques tectoniques dérivantes comme la Terre.

« L’exploration de Mars est l’une des priorités de la NASA et la désignation d’InSight garantit que nous allons continuer à déchiffrer les mystères de la planète Rouge et poser les bases d’une future mission habitée », souligne le patron de l’agence, Charles Bolden. InSight aidera les scientifiques à comprendre « comment les planètes telluriques se forment et évoluent ».

Les géologues sont demandeurs de ce genre d’information cruciale depuis des décennies, selon H. Jay Melosh, de l’université de Purdue, qui s’est félicité de l’approbation de ce projet.

Comme le robot Curiosity, la mission InSight sera dirigée par le Jet Propulsion Laboratory (JPL) de Pasadena, en Californie. Lancée en septembre 2016 pour une durée de deux ans, elle sera réalisée en collaboration notamment du Centre national d’études spatiales (CNES) en France. Elle sera complémentaire de la mission Curiosity en cours pour déterminer si Mars a pu un jour connaître des conditions favorables à l’apparition de la vie, dont la présence d’eau, d’une source d’énergie et de molécules organiques.

La NASA s’est retirée cette année de deux missions prévues sur Mars avec l’Agence spatiale européenne (ESA) car elle ne disposait pas des fonds nécessaires pour une mission proposée en 2016 et 2018. Une décision est attendue d’ici la fin du mois concernant un autre projet éventuel.

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On met « trop l’accent » sur Mars dans l’exploration des autres planètes, estime Carolyn Porco, éminente scientifique qui étudie Saturne et ses satellites. « La majeure partie du système solaire se trouve au-delà des orbites des astéroïdes. Il y a davantage à apprendre là-bas sur les processus planétaires que sur Mars (…) Pourquoi encore Mars! », interroge-t-elle.

Les opposants aux missions sur Mars rappellent que la NASA n’a approuvé aucun projet vers d’autres planètes extérieures ou une comète depuis le choix d’une mission sur Pluton en 2001.

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