La Mésopotamie est toujours parmi nous

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Publié 25/10/2011 par Gabriel Racle

La Mésopotamie désigne cette région du Moyen-Orient qui recouvre principalement l’Irak actuel et une partie de la Syrie, sans entrer dans plus de détails. Ce terme vient du grec et il signifie le pays «qui se trouve entre deux fleuves», c’est-à-dire entre le Tigre (1900 km) et l’Euphrate (2780 km), qui viennent de Turquie.


Des civilisations évoluées


Plusieurs civilisations se sont succédé dans cette région au fil du temps, l’occupant partiellement ou totalement: les Sumériens (3 300 avant notre ère), les Akkadiens (fondateurs du premier empire mésopotamien, vers 2400), les Babyloniens, les Hittites, les Kassites, les Chaldéens, les Assyriens, les Mèdes, les Perses et avec eux le dernier empire mésopotamien, détruit par Alexandre le Grand en 331.


Au cours de cette longue période, ces civilisations ont évolué en laissant leur marque dans l’histoire, sous diverses formes: ruines, légendes, écrits, données mathématiques ou astronomiques, dont il subsiste encore des éléments dans notre culture et dans ses racines.


L’historien étatsunien Samuel Noah Kramer avait publié en 1957 un livre dont le titre est devenu une formule célèbre, L’Histoire commence à Sumer, et elle s’est poursuivie jusqu’à nos jours.


Il n’est pas question aujourd’hui d’entrer dans l’histoire détaillée de ces civilisations, pour intéressante qu’elle soit et utile pour la compréhension du rôle de cette région dans l’histoire occidentale.


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Ce sont tout de même les Sumériens qui ont inventé la première forme d’écriture, appelée cunéiforme. Les scribes en gravaient les signes avec des pointes de roseau sur des tablettes d’argile séchées ensuite au soleil ou cuites au four.


La forme de ces lettres ressemblant à des coins (cuneus en latin) a donné le nom cunéiforme.


Les calculs


Les calculs nous donnent une autre indication du niveau raffiné de la civilisation mésopotamienne, adjectif que nous utilisons pour simplifier les choses sans entrer dans des précisions concernant chacune des civilisations mentionnées. Des sites Internet ou des ouvrages spécialisés sont disponibles pour les personnes qui voudraient connaître ces détails.


La base de calcul était sexagésimale, c’est-à-dire à base 60, par combinaison de deux modèles plus anciens à base 5 et 12. Le nombre 12 se trouve ainsi mis en valeur. C’est le nombre de mois lunaires de 29-30 jours commençant lorsqu’une nouvelle lune croissante était visible sur l’horizon Ouest au coucher du Soleil.


Un mois intercalaire comblait l’écart entre le nombre de jours des mois lunaires et celui de l’année solaire. Mais ces civilisations mésopotamiennes comptaient 12 mois porteras des noms différents selon celles-ci.


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Le nombre 12


Ce nombre 12 se retrouve dans de nombreuses autres utilisations, à commencer par la division du temps. La journée est en effet divisée en 12 parties doubles qui donneront nos heures.


Et ces parties sont elles-mêmes divisées en soixantièmes, par les Chaldéens, ce qui nous vaut les minutes et les secondes. Notre mesure du temps journalier nous vient donc de Mésopotamie. Beaucoup de comptes se faisaient sur cette base 12, des mesures de distance, de poids, de surface et d’articles.


Il nous en reste ce qui se vend à la douzaine, comme les œufs, ou une douzaine d’huitres ou d’escargots dans des restaurants ou annoncé sur Facebook!


Les Chaldéens divisent le zodiaque en douze signes, qui subsistent toujours. Douze a, en fait, une signification spéciale car il marque la réalisation, la totalité, en étant la fin d’un cycle.


Douze possède une haute valeur symbolique qui s’est transmise par la suite: 12 travaux d’Hercule, 12 tribus d’Israël, 12 apôtres, 12 étoiles qui couronnent la tête de la femme de l’Apocalypse et les 12 étoiles du drapeau européen.


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Le 13 et le 7


Si 12 marque ainsi la perfection, ce qui le dépasse, le 13, marque alors «le comble de l’imperfection, d’où la valeur néfaste qu’on lui attribue» (J.-D. Forest, L’Épopée de Gilgamesh et sa postérité)).


Et voilà la source des superstitions attribuées au 13, superstitions toujours actuelles: des hôtels n’ont pas de treizième étage affiché, il existe pourtant structurellement, ne pas être 13 à table, et autres croyances.


Il faut aussi faire mention du 7. C’est le nombre d’astres visibles à l’œil nu alors connus: Soleil, Lune, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. Le nombre 7 est aussi celui des jours de la semaine, qui correspondent aux 4 phases de 7 jours d’une lunaison de 28 jours.


Le nom d’une divinité planétaire était associé à chaque jour: lundi, lune; mardi, Mars; mercredi, Mercure; jeudi, Jupiter; vendredi, Vénus; samedi, Sature; Solis dies, Soleil, christianisé officiellement en dimanche par Constantin (351), mais conservé en anglais, Sunday, en allemand, Sonntag, en suédois, söndag etc. On retrouve notre semaine habituelle, mais l’ordre des jours était différent. Le premier jour était celui de Saturne et le dernier celui de Vénus, le vendredi, comme dans le calendrier musulman. L’héritage du vendredi s’est retrouvé dans le catholicisme.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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