La Grande Guerre qu’on ne saurait oublier

Cimetière canadien no 2 créé, après le succès de l'assaut de la crête de Vimy, par le Corps canadien.
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Publié 11/11/2018 par Gabriel Racle

Chaque année, le 11 novembre nous rappelle un moment important de notre histoire, celui de cet armistice signé le 11 novembre 1918 à 5 h15, qui en mettant fin aux combats de la Première Guerre mondiale, signifiait la victoire des Alliés et la défaite totale de l’Allemagne de Guillaume II (1859-1941).

Et elle avait été longue cette guerre qui se déroulait loin d’ici, en Europe principalement.

Si elle avait été déclenchée par l’assassinat le 28 juin 1914, à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine), de l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, et de son épouse, cet événement n’avait fait que pousser à l’extrême des tensions antérieures, des rivalités stratégiques, politiques, économiques et coloniales. Et une série de déclarations de guerre s’en était suivie.

Et finalement; à des dates différentes et avec leurs colonies, de nombreux pays se retrouveront d’un côté, les Alliés: France, Russie, Royaume-Uni, Serbie, Monténégro, Belgique, Japon, Italie, Portugal, Canada, Roumanie, États-Unis, Grèce et quelques autres, et de l’autre côté, les adversaires, Allemagne, Autriche, Empire ottoman, Bulgarie et d’autres États.

Soldats canadiens avançant vers Cambrai.

Plus de 18 millions de morts

Partout, on attendait la fin de cette Grande Guerre, appelée ainsi car grande elle l’a été par sa durée, par le nombre de pays impliqués, par la participation des civils, des femmes le plus souvent, aux activités industrielles nécessaires pour alimenter les combattants (munitions en tout genre), par les pertes humaines qui s’élèvent à environ 18,6 millions de morts.

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Ce nombre inclut 9,7 millions de morts militaires et 8,9 millions de civils.

Contrairement aux guerres précédentes qui ont toujours eu lieu en Europe, qui voyaient s’affronter des armées sur pied, fantassins et cavaliers, la guerre de 1914-1918 s’est enterrée, les soldats creusant des tranchées et des abris, en s’opposant ainsi les uns aux autres d’une façon durable, les tranchées offrant des obstacles militaires difficiles.

Une ville française bombardée.

Les Canadiens se sont illustrés

Et les troupes canadiennes se sont illustrées dans cette guerre interminable, il ne faudrait pas l’oublier.

En France, la crête de Vimy s’étend sur 7 kms à une altitude de 80 mètres, soit 60 m au-dessus des plaines environnantes. Les Allemands s’étaient emparés de cette hauteur stratégique en 1914 et l’avaient fortifiée. Malgré plusieurs attaques, pour reprendre cette hauteur, les armées britanniques et françaises avaient échoué à le faire pendant plus de deux ans.

Du 9 au 12 avril 1917, les soldats du corps canadien sous les ordres du général canadien Arthur Currie attaquent la crête de Vimy pour la reprendre aux Allemands. Cette bataille est une victoire pour les Canadiens, qui réussissent à reprendre la crête et à réaliser tous leurs objectifs, au prix de 3 598 morts et 7 104 blessés.

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La Mémorial de Vimy: un territoire canadien en France.

Le Canada signataire du Traité

Cette victoire a donné aux troupes canadiennes le statut de troupes d’élite, permettant au Canada d’avoir une position indépendante lors de la signature du Traité de Versailles, le 28 juin 1919, qui met fin à la guerre et place le Canada sur la scène internationale.

La crête de Vimy est devenue un territoire canadien de 91 hectares en 1922, «don de la nation française au peuple canadien». Son Mémorial est le plus prestigieux des monuments canadiens d’Europe.

Il symbolise l’histoire internationale, honore la mémoire des 67 000 Canadiens morts durant la Première Guerre mondiale et commémore la bataille du 9 au 12 avril 1917. On peut y voir flotter le drapeau canadien.

Victoire 1918. Les 100 derniers jours. Broché, 15×15 cm, 60 illustrations, 120 pages.

Les 100 derniers jours

Pour marquer le centenaire de la signature de l’armistice, le Musée canadien de la guerre à Ottawa a organisé une exposition et publié un petit livre: Victoire 1918. Les 100 derniers jours.

La campagne des Cent Jours (du 8 août au 11 novembre 1918) a contribué de manière décisive à la fin de la Première Guerre mondiale. Le Corps canadien a joué, une fois encore après Vimy, un rôle clé dans cette victoire des Alliés.

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L’exposition évocatrice réunit des œuvres d’art, des artefacts, des documents, des films, des photographies ainsi que les récits poignants de militaires canadiens qui ont participé à ces combats extrêmement coûteux en vies humaines.

L’exposition présente, en ordre chronologique, les principales batailles qui ont mené à la fin de la guerre et au retour des troupes et des infirmières au Canada. Le petit livre du MCG suit le même parcours par une suite de textes et d’illustrations qui en font un précieux recueil que chacun voudra conserver pour le transmettre aux générations suivantes.

L’exposition recrée certains éléments de la bataille; quelques images montrent des militaires blessés ou tués.

On ne saurait l’oublier!

Médailles militaires 1914-1918.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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