La francophonie dans le ROC: une pierre à la fois

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Le visuel de la campagne en ligne de l'ACELF pour la Journée internationale de la francophonie.
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Publié 20/03/2018 par Réjean Paulin

Nous voilà en mars, le mois que l’Organisation internationale de la francophonie a choisi pour célébrer la présence française dans le monde. Dans la mythologie romaine, Mars est le dieu de la guerre. On peut y voir un certain symbolisme.

C’est dans l’adversité que la francophonie canadienne a sauvegardé ce qui permet au Canada d’être membre à part entière de l’ensemble francophone planétaire. Un rapide survol historique sera concluant.

Déportés, assimilés, brimés,

Les Acadiens furent déportés au 18e siècle. Opiniâtres, ils sont revenus dans cette partie du monde d’où la Couronne britannique les avait chassés. Après un siècle dans l’oubli, ils ont défié l’histoire en recommençant à se bâtir une société.

Lord Durham avait eu l’idée d’assimiler les francophones pour calmer un climat que la Couronne britannique jugeait un peu trop agité dans une de ses colonies.

Plusieurs provinces canadiennes ont tenté d’étouffer la culture française qui à leurs yeux, détonnait dans le paysage sociopolitique. Elles ont interdit le français dans les écoles et elles en ont réprimé l’usage devant les tribunaux.

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Dans les années 1980, la Saskatchewan a modifié une disposition de sa loi qui rendait obligatoire l’usage du français dans sa législature.

Il a fallu plus de 15 ans pour que toutes les provinces se conforment à la Charte des droits et libertés sur l’enseignement en français, pourtant adoptée par cet état moderne qu’était le Canada, en 1982.

Autogestion

Malgré tout, les francophones n’ont jamais cessé de bâtir.

Ils se sont regroupés dans des associations vouées à leur défense contre des pouvoirs hostiles. Aujourd’hui, ils ont leurs écoles qu’ils gouvernent eux-mêmes.

Après le secondaire vient la formation professionnelle et universitaire. Le Collège Boréal à Sudbury, la Cité collégiale à Ottawa, l’Université bilingue d’Ottawa, l’Université de Moncton avec ses trois campus en Acadie, l’Université Sainte-Anne en Nouvelle-Écosse, la Faculté Saint-Jean en Alberta et l’Université de Saint-Boniface entre autres, permettent aux francophones minoritaires qui le souhaitent, d’acquérir connaissances et savoir dans leur milieu.

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Arts et culture

Ils peuvent prendre des nouvelles de leur monde en lisant leurs journaux, en écoutant leur radio et en regardant leur télévision. Ils peuvent lire leurs écrivains, entendre leurs musiciens et chanteurs, visionner leurs productions télévisuelles et cinématographiques, et contempler l’œuvre de peintres et sculpteurs de chez eux.

Ils peuvent aussi célébrer leur francité dans les nombreux festivals qui égayent leurs étés. Ils regardent flotter leurs drapeaux, le cœur en fête, conscients de ce qu’ils sont.

Le fruit de cette lutte et de ces efforts, c’est une présence française sur tout le territoire, qui donne au Canada pleine légitimité pour faire partie de la francophonie planétaire.

Aux côtés de l’anglais, du russe, de l’espagnol, de l’arabe et du chinois, le français est l’une des six langues que les Nations unies célèbrent. Des 193 États membres, 38 communiquent en français avec l’ONU.

Ténacité

De ce point de vue, le Canada jouit d’une situation enviable. Il est terre de deux des langues les plus reconnues dans le monde. Ceci, c’est grâce à la ténacité de sa minorité linguistique.

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Elles sont là, les pierres qui permettent de donner au Canada son envergure linguistique. Une autre lutte à mener? Il semble qu’on en ait l’habitude. On a parfois l’impression que le Canada s’affronte lui-même en étouffant ce qui l’avantage. On peut se demander pourquoi.

Rome ne s’est pas faite en un jour et continue de se faire. Il en est de même du pays des francophones minoritaires. On le bâtit une pierre à la fois qu’il faut tailler à même le roc… Rest of Canada.

Auteur

  • Réjean Paulin

    Chroniqueur à Francopresse, le média d’information numérique au service des identités multiples de la francophonie canadienne, qui gère son propre réseau de journalistes et travaille de concert avec le réseau de l'Association de la presse francophone.

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