La France devrait se souvenir des Canadiens français

Roland Madou
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Publié 31/05/2016 par Gérard Lévesque

Au-delà de réflexions au sein des milieux de la diplomatie française, la Lettre aux élus français qui ne voient le Canada que par le Québec a eu des échos parmi les communautés francophones du «reste du Canada». La réaction la plus passionnée dont j’ai pu prendre connaissance est venue d’un résident d’Ottawa, le mathématicien et actuaire à la retraite Roland Madou.

Celui-ci remercie Marc Albert Cormier, le conseiller élu auprès du Consulat général de France à Toronto, pour avoir pris la peine de sensibiliser les élus français à l’existence de plus d’un million de francophones au Canada en-dehors de la province de Québec. Puis, il ajoute que les raisons historiques devraient pourtant conduire les Français à mieux connaître et soutenir ces autres francophones du Canada.

Selon Madou, ce sont surtout des lacunes dans l’enseignement de l’histoire qui sont responsables de cette méconnaissance. En quelques pages, il résume l’histoire de la Nouvelle-France dont le territoire a couvert les deux tiers de toute l’Amérique du Nord. «Même Toronto, la métropole canadienne, s’est développée sur les ruines du Fort Rouillé, fondé par les Français, et encore aujourd’hui, le tiers des habitants de Windsor a des origines françaises.»

Comme peu de gens connaissent l’histoire et l’existence de l’importante francophonie canadienne en dehors du Québec, Madou déplore qu’on confonde souvent la notion de «Canadien français» avec celle de «Québécois». «Ce ne serait que justice historique que la France s’en souvienne et se sente aussi proche d’eux que de ceux qui se font appeler aujourd’hui Québécois».

C’est sans doute une bonne occasion pour rappeler que ce devoir de mémoire face à la francophonie canadienne hors Québec ne doit pas se limiter aux élus de France. À mon avis, les élus du Canada doivent également faire le point sur leur devoir de mémoire et sur la nécessité de passer à l’action. Tant de dossiers requièrent leur attention.

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À l’approche du 150e anniversaire de la fédération canadienne, les élus du Canada vont-ils limiter leurs initiatives à des célébrations de style «du pain et des jeux» et négliger et ignorer les enjeux plus exigeants ou à plus long terme concernant le destin de notre vie collective?

En mentionnant dans la Charte canadienne des droits et libertés le pouvoir du Parlement et des législatures de favoriser la progression vers l’égalité de statut ou d’usage du français et de l’anglais, les élus du Canada ont suscité beaucoup d’espoirs chez ceux qui sont encore aujourd’hui à la recherche d’une justice historique.

Le moment n’est-il pas approprié pour nos élus de prendre des décisions courageuses sur le statut de nos langues officielles, notamment dans les dossiers de la capitale du Canada et de la province de l’Ontario?

* * *

Le conseiller consulaire Marc Cormier: Lettre aux élus français qui ne voient le Canada que par le Québec

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Lettre de Roland Madou à Marc Cormier

Auteur

  • Gérard Lévesque

    Avocat et notaire depuis 1988, ex-directeur général de l'Association des juristes d'expression française de l'Ontario. Souvent impliqué dans des causes portant sur les droits linguistiques. Correspondant de l-express.ca, votre destination pour profiter au maximum de Toronto.

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