La Croatie a dit oui à l’Union européenne

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Publié 23/01/2012 par Dusan Stojanovic (The Associated Press)

à 06h23 HNE, le 23 janvier 2012.

La Croatie a dit « oui » dimanche à l’entrée dans l’Union européenne: 66% des électeurs ont voté en faveur de l’adhésion à l’UE, et 33% contre, a annoncé dimanche soir la Commission électorale.

Mais le taux de participation de 47% au référendum s’est avéré faible, au regard des 84% qui avaient voté lors de celui sur l’indépendance du pays en 1992, signe de l’apathie des électeurs envers l’UE, en pleine crise financière. Les gens sont manifestement fatigués », a analysé le Premier ministre croate Zoran Milanovic. « Cela aurait été mieux si la participation avait été plus importante, mais c’est la réalité ».

« C’est une décision historique, un tournant dans notre histoire, à partir de maintenant, tout, succès ou échec, ne dépend que de nous », a-t-il ajouté.

L’UE a félicité les Croates pour leur vote, jugeant que c’est une bonne nouvelle pour toute la région des Balkans. « L’accession à venir de la Croatie envoie un signal clair à toute la région du sud-est de l’Europe », estime Bruxelles dans son communiqué. « Cela démontre que par le courage politique et des réformes déterminées, l’adhésion à l’UE est à portée ».

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La France a souhaité « féliciter chaleureusement les autorités croates et l’ensemble des forces politiques du pays, unies dans un même engagement, pour la détermination dont elles ont su faire preuve au cours du processus de négociation ». « Leur succès montre aux autres pays des Balkans occidentaux que, si les réformes nécessaires sont menées à leur terme, la perspective européenne ouverte lors du sommet de Zagreb en novembre 2000 constitue bien une réalité », soulignent le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé et celui des Affaires européennes Jean Leonetti, dans un communiqué commun.

Mais les euro-sceptiques croates n’ont pas caché leur colère. « Le taux de participation montre que la Croatie a tourné le dos à l’UE », a estimé Zeljko Sacic, qui a fait campagne contre l’adhésion. « Ce référendum est illégitime. Nous ne le reconnaîtrons jamais ».

La Croatie a signé l’an dernier un traité d’adhésion à l’UE, dont elle deviendra membre en juillet 2013, si le « oui » au référendum l’emporte et si les 27 Etats-membres actuels ratifient le document.

Les Croates étaient profondément divisés.

Les partisans du « oui » arguaient que l’entrée dans l’UE va redynamiser l’économie de ce pays des Balkans -accablée par la récession, une dette extérieure de 48 milliards d’euros et un taux de chômage de 17%- en lui offrant un plus large accès au marché européen et aux offres d’emploi.

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Les adversaires de l’adhésion jugeaient au contraire que la Croatie n’a rien à gagner à l’appartenance à l’UE. Ils mettent en garde contre une perte de la souveraineté et l’identité de la nation, qui a dû livrer une guerre après avoir déclaré son indépendance de la Yougoslavie en 1991.

Zagreb avait entamé les négociations avec l’UE il y a six ans, mais depuis que la popularité de l’UE a faibli, les Croates ont réalisé que l’adhésion ne les mènerait pas automatiquement vers la prospérité.

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