Kleinburg : la demeure spirituelle du Groupe des Sept

J.E.H. MacDonald en détail, au musée McMichael jusqu'au 16 septembre

Kleinburg
Franklin Carmichael (1890-1945): Lansing, Ontario (ca 1921) et October Gold (1922).
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Publié 24/08/2018 par Paul-François Sylvestre

La Collection d’art canadien McMichael, à Kleinburg, a commencé avec 3 000 mètres carrés d’exposition, dans les années 1950, pour atteindre aujourd’hui 26 000 mètres carrés. Elle est la demeure spirituelle du Groupe des Sept, qui compte en fait onze artistes et qui a existé de 1920 à 1932.

On a parlé d’École nationale du Canada pour décrire le Groupe des Sept. Selon leurs membres, la nature sauvage du Canada exigeait d’être représentée dans un style plus audacieux et plus vigoureux, dans des couleurs beaucoup plus vives, que la peinture paysagiste classique.

De 7 artistes à 11

La seule mention du Groupe fait immédiatement penser à A.Y. Jackson et J.E.H. MacDonald, des figures très emblématiques. Au début, il comprend aussi Lawren Harris, Arthur Lismer, Frederick Varley, Frank Johnston et Franklin Carmichael, d’où le nom de Groupe des Sept.

En 1926, Alfred Casson se joint au Groupe, puis Edwin Holgate en 1930 et Lionel Fitzgerald en 1932. Quant à Tom Thomson, il est de la même école, mais son décès en 1917, à l’âge de 30 ans, l’exclut techniquement du Groupe, bien que ses œuvres y soient toujours incluses.

Kleinburg
Leaves in the Brook (1919) de J.E.H. MacDonald.(1873-1932).

J.E.H. MacDonald : le doyen

Les œuvres de ces artistes visionnaires symbolisent à merveille une identité canadienne bien distincte. J.E.H. MacDonald aime à dire que «peindre sur le motif c’est concrétiser ses impressions et non pas copier ce que l’on voit».

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Doyen du Groupe, MacDonald a agi comme mentor pour Thomson et les plus jeunes membres. Jusqu’au 16 septembre, la Collection McMichael présente J.E.H. MacDonald: en détail, une exposition qui analyse les techniques utilisées par l’artiste et montre sa prédilection pour les études de petites dimensions.

Parlant de format, il est fascinant de voir deux œuvres du même artiste, l’une de 24 x 30 cm côtoyer l’autre de 1,2 m x 98 cm. Lansing et October Gold de Franklin Carmichael en sont un bel exemple.

Robert et Signe McMichael

La collection d’œuvres d’art canadien McMichael doit son nom à Robert et Signe McMichael, des collectionneurs passionnés qui achètent quatre hectares à Kleinburg en 1951. Quatorze ans plus tard, leurs 194 tableaux sont cédés à la province de l’Ontario. Aujourd’hui, la Collection McMichael compte 6 500 œuvres.

Tous les textes de présentation dans les diverses galeries de la Collection sont dans les deux langues.

La Collection d’art canadien McMichael est dirigée par David A.C. Dejardin. Une salle présente «Les choix du directeur» et outre ses coups de cœur du Groupe des Sept, on admire aussi des œuvres de David Bolduc, Alex Coleville et Emily Carr, entre autres. Il y a aussi une galerie consacrée entièrement à Norval Morrisseau (1931-2007).

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Kleinburg
Haydain Neale (1994) de Michael Chambers.

Culture hip-hop

Une exposition présentement en montre jusqu’au 21 octobre porte sur À l’état brut: Images de la culture hip-hop de Toronto, de l’analogique au numérique.

On y apprend que le graffiti est peut-être l’une des formes d’art les plus accessibles et qu’il donne la parole aux sans voix. Les photos à l’affiche sont de Craig Boyko, Michael Chambers, Stella Fakiyesi, Demuth Flake, Patrick Nichols, Sheinina Raj et Nabil Shash.

La boutique McMichael offre d’ailleurs le guide Toronto Street Art Strolls, de la chroniqueuse à L’Express Nathalie Prézeau. La boutique n’offre cependant pas de livres en français.


Une récente excursion à Kleinburg, à laquelle a participé l’auteur de cet article, était organisée par le Centre pour aînés des Centres d’Accueil Héritage. L’expérience a été une réussite à tous les points de vue!

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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