Italie: Berlusconi critique le volte-face de Monti

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Publié 01/01/2013 par Nicole Winfield (The Associated Press)

à 16h45 HNE, le 29 décembre 2012.

ROME – L’ex-premier ministre italien Silvio Berlusconi a vivement critiqué la décision de Mario Monti d’avoir fait acte de candidature en vue des élections générales et a fait voeu, samedi, de lancer une enquête parlementaire sur la chute de son gouvernement, en 2011, et sur la nomination de M. Monti comme premier ministre.

M. Berlusconi s’exprimait après que M. Monti eut mis fin à des semaines d’hésitations et eut annoncé vendredi qu’il mènerait une coalition des forces centristes, composée de gens d’affaires et de partisans du Vatican, en vue des élections des 24 et 25 février.

M. Berlusconi a dit qu’il ne s’attendait jamais à ce que M. Monti revienne sur ses assurances répétées voulant qu’il «n’utilise pas sa présence publique en temps que chef d’un gouvernement de technocrates pour assurer une présence ultérieure en politique».

Selon lui, cette décision représente «une perte de crédibilité» pour M. Monti, un économiste respecté et ancien commissaire européen, et a ajouté que s’il était élu premier ministre, il déclencherait immédiatement une enquête parlementaire sur la chute de son gouvernement.

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La formation de M. Berlusconi, le Parti du peuple, miné par de nombreux scandales de corruption à l’échelle locale et toujours gangrené par le dernier mandat de M. Berlusconi, traîne fortement de l’arrière dans les sondages, derrière le Parti démocratique (centre-gauche). Les démocrates, dirigés par Pier Luigi Bersani, devrait remporter l’élection avec environ 30 pour cent des voix.

M. Monti a été désigné par le président italien pour diriger un gouvernement de technocrates après que M. Berlusconi, sapé par les scandales sexuels, les démêlés avec la justice et les défections, eut été forcé de démissionné en novembre 2011, alors que l’Italie s’enfonçait dans la crise de la dette souveraine de l’union européenne.

Le parti de M. Berlusconi, le plus important au Parlement, soutenait tout d’abord le gouvernement Monti, appuyant les hausses d’impôts, le relèvement de l’âge de la retraite et d’autres réformes impopulaires qui ont été jugées nécessaires pour restaurer la crédibilité financière du pays.

Plus tôt ce mois-ci, toutefois, le Cavaliere a retiré l’appui de son parti, accusant le gouvernement Monti de précipiter l’Italie dans une «spirale récessionniste». M. Monti a rapidement démissionné, forçant la tenue d’élections environ deux mois plus tôt que prévu.

M. Monti a souvent dit qu’il ne se présenterait pas, mais qu’il serait disponible pour servir son pays, au besoin. Les leaders européens ont toutefois clairement fait savoir qu’ils voulaient que M. Monti demande un deuxième mandat, et celui-ci a été approché par des leaders centristes et fortement appuyé par le Vatican, une force importante en politique italienne.

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Alors que M. Monti hésitait encore à s’engager, Berlusconi a tout d’abord offert une alliance, conscient du fait qu’il pourrait utiliser les votes qu’une coalition centriste dirigée par M. Monti pourrait apporter.

Celui-ci a cependant publiquement rejeté l’offre, la semaine dernière, et Berlusconi a fait de même samedi. Au mieux, les centristes de M. Monti peuvent espérer recevoir près de 15 pour cent des voix.

Berlusconi a plutôt tendu la main, samedi, à son allié d’un temps, la Ligue du Nord, qui s’est séparée du magnat des médias sur la question de l’appui initial au gouvernement Monti. Dès le départ, la ligue, eurosceptique, a refusé d’appuyer les technocrates.

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