Impatience: rencontre intergénérationnelle

28 février et 1er mars au TfT

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La performance Impatience présentée à Ottawa et à Montréal sera à Toronto la semaine prochaine. (Photo: Jean-Philippe Tremblay)
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Publié 22/02/2019 par Maude Fraser

Quand la fraîcheur et l’ambition de l’adolescence jouent avec les rêves brisés du monde adulte, une vulnérabilité émerge. Avec trois adolescents de Toronto et deux acteurs professionnels sur scène, Impatience, mis en scène par Anne-Marie Ouellet, brouille les pistes entre vérité et performance.

La pièce sera présentée par le Théâtre français de Toronto de façon intensive au Berkeley Street Theatre les jeudi 28 février et vendredi 1er mars. Trois représentations seront réservées pour des groupes scolaires et une représentation sera ouverte au grand public (celle du vendredi soir).

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Anne-Marie Ouellet signe la mise en scène d’Impatience.

Une présence brute

Lorsqu’elle a commencé à travailler sur ce projet, Anne Marie Ouellet ne pensait pas du tout faire une pièce de théâtre pour adolescents. Elle travaillait avec sa nouvelle compagnie L’eau du bain à la recherche d’une présence plus authentique sur scène lorsqu’on lui a proposé par hasard d’organiser des ateliers pour les jeunes.

C’est dans ces ateliers qu’elle a découvert leur état de présence à l’état brute. «J’ai eu envie de voir comment je pouvais la théâtraliser sans la dénaturer», raconte-t-elle.

Sur scène deux adultes rencontrent trois adolescents et de cette rencontre un dialogue intergénérationnel jaillit. «Il y a un clash entre les deux, et on n’essaye pas de l’occulter. Il est présent, il est là et il fait partie du spectacle.»

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Pour Anne Marie, il est important de mettre en scène des jeunes et des adultes dans sa pièce. «Moi je suis une adulte et je n’avais pas envie de mettre des mots dans la bouche d’adolescent, de leur faire dire ce que j’ai envie qu’ils disent», explique-t-elle.

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Gloria Lokwa une de jeune de la pièce. (Photo: Manuel Verreydt)

Elle a plutôt le désir de leur laisser leur propre parole. «La société gagnerait à plus écouter les jeunes, parce qu’ils ont déjà une réflexion et un regard vraiment étonnant sur le monde dans lequel ils vivent et ils ne sont pas encore blasés par les échecs et les rêves qu’ils ont vu se briser.»

La performance parle justement de cet empressement qui anime les adolescents avides de vivre rapidement, d’ou le titre Impatience.

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Natasha Arabian une des jeunes de la pièce. (Photo: Manuel Verreydt)

Un docu-mensonge

C’est en incluant des improvisations basées sur les confidences de trois jeunes adolescents que la pièce navigue entre documentaire et fiction. «On a une démarche documentaire qui est poussée dans un espace théâtral de fiction», précise-t-elle.

Dans toutes les nouvelles villes où le spectacle joue, Anne Marie et les deux acteurs professionnels du spectacle, Philippe Racine et Sara Simard, rencontrent de nouveaux jeunes afin de sélectionner les trois adolescents qui feront partie de cette édition.

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«C’est toujours marquant de se rendre compte comment, d’une ville à l’autre, les réalités sont différentes, et comment les jeunes ont déjà des personnalités distinctes et des expériences de vie différentes.»

Lors des ateliers Anne-Marie encourage les jeunes à se confier, tout en leur laissant la possibilité de mentir. Ce n’est pas tellement la vérité qui l’intéresse, mais bien la façon dont les jeunes se racontent, «parce que dans le fond les mensonges qu’on invente sur soi parlent aussi de nous, mais d’une autre façon».

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Dieudonné Omba, un des jeunes de la pièce. (Photo: Manuel Verreydt)

Au théâtre comme dans la cour d’école

Gloria Lkwa, 17 ans, Natasha Arabin, 15 ans, et Dieudonné Omba, 17 ans, joueront donc leur propre personnage sur scène à Toronto.

Ils n’auront qu’une semaine de répétitions, s’additionnant à leur horaire d’école habituel, pour mettre sur pied la version torontoise de la pièce. Ils ne devraient pas avoir trop de difficulté à apprendre leurs textes puisque la performance se base sur des jeux d’improvisation.

Si la pièce s’adresse autant aux adultes qu’aux adolescents, ces deux générations constituent un public bien différent. Pour la metteure en scène, c’est très gratifiant de présenter la pièce devant des jeunes. «Les adolescents réagissent plus vite et plus fort au théâtre, un peu comme il le ferait dans la cour d’école», rigole-t-elle.

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La représentation devant grand public devrait être plus calme vendredi le 1er mars à 20h au Berkeley Street Theatre.

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