Il y a 100 ans, la grippe espagnole frappait la planète

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Des victimes de la grippe de 1918 dans un hôpital à Fort Riley au Kansas. (Photo: National Museum of Health)
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Publié 17/11/2018 par Michel Vézina

La Première Guerre mondiale s’est terminée à la 11e heure du 11e jour du 11e mois (novembre) de l’année 1918. On vient de marquer le centième anniversaire de cet événement qui aura provoqué la mort de 18,6 millions de personnes en Europe.

Mais 2018 marque aussi le centième anniversaire du début de la grippe espagnole qui fera entre 50 et 100 millions de morts en deux ans à travers le monde.

La première fois au Kansas

C’est dans le comté de Haskell, au Kansas, au début de l’année 1918, que cette grippe a été signalée pour la première fois. La Santé publique des États-Unis avait en effet annoncé qu’une grippe foudroyante, mais bénigne, déferlait dans ce secteur.

Des militaires envoyés en Europe ont contaminé leurs compatriotes. Sur le front, des millions d’hommes tombèrent malades et toutes les armées furent affectées.

Cette «grippe de trois jours», comme la surnommaient les Français, se renforcera et deviendra mortelle. Les premiers cas de la version «virulente» de la grippe espagnole sont signalés à Camp Devens, près de Boston, où 11 000 soldats tombèrent malades.

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Arrivée au Canada par bateaux

Selon le site de Patrimoine canadien, 55 000 adultes âgés de 20 à 40 ans mourront de cette forme d’influenza au Canada. Les mesures de quarantaine étaient inadéquates, l’impuissance médicale face à la maladie et le manque de coordination des autorités sanitaires ont causé un chaos insurmontable.

Tout porte à croire que la grippe est arrivée au Canada dans les villes portuaires d’Halifax, Québec et Montréal, puis s’est propagée vers l’ouest partout au pays.

Les militaires traversaient le Canada d’est en ouest en train, afin de prendre part à la guerre en Sibérie, transportant le virus avec elles.

Congrès eucharistique au Québec

On dit que la grippe a été introduite au pays en septembre 1918, lors d’un vaste congrès eucharistique qui se déroulait à Victoriaville, au Québec.

L’événement avait accueilli près de 30 000 visiteurs, ce qui aurait servi de porte d’entrée à la maladie au pays: celle-ci fera 14 000 victimes dans la province de Québec et un demi-million de Québécois en auraient été affectés. Les rassemblements publics sont alors interdits et les malades sont isolés.

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Le nombre de travailleurs en bonne santé diminuait et, en peu de temps, l’économie canadienne a été paralysée.

C’est la grippe espagnole qui donnera lieu à la création du ministère fédéral de la Santé en 1919.

Pourquoi «grippe espagnole»?

Le journal Le Droit d’Ottawa nous donne une explication. Elle n’a rien à voir avec l’Espagne.

Les Français soupçonnent les Allemands d’avoir répandue la nouvelle maladie. Ces derniers soupçonnent les Chinois. Les Iraniens blâment les Britanniques. Les Sénégalais accusent les Brésiliens!

Lors de ce conflit mondial, l’Espagne était neutre, mais son roi Alphonse XIII est tombé gravement malade. Les médias espagnols en parlaient ouvertement. C’est à ce moment que Français, Allemands et Britanniques prendront l’habitude de parler de la «grippe espagnole», un nom qui finit par rester.

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Lien avec la famille Trump

Et voici une anecdote rapportée en septembre, toujours dans Le Droit, sur un lien très contemporain.

À New York, en mai 1918, le mari d’Elisabeth Christ est emporté par la grippe espagnole, la laissant seule avec ses trois enfants. Elle utilise l’argent et les propriétés légués par son mari pour fonder une compagnie d’investissement immobilier portant son prénom et le nom de famille de son mari, l’Elisabeth Trump & Son qui deviendra la Trump Organisation, propriété du 45e président des États-Unis, Donald Trump.

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