Hors des sentiers battus en Israël

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Publié 22/03/2011 par Paul-François Sylvestre

Tel Aviv, Haïfa, Nazareth, Jérusalem, Bethléem, autant de lieux inclus dans mon «tour classique» d’Israël. Impossible de tout décrire dans un récit de voyage. Je mets délibérément de côté les basiliques de l’Annonciation et de la Nativité, le Dôme du Rocher, le Mont des oliviers et la Via Dolorosa qui sont assez connus. Je retiens plutôt le mémorial de la Shoah, les vitraux de Chagall au Centre Hadassah et le Parc national Massada.

L’itinéraire de mon voyage indiquait une visite à Yad Vashem, le mémorial national du Souvenir des martyrs et des héros de la Shoah. Créé en 1953 par une loi de la Knesset (le parlement d’Israël), Yad Vashem commémore la disparition des six millions de juifs – hommes, femmes et enfants –assassinés par les nazis.

Ce mémorial souligne également l’héroïsme et le courage des partisans et combattants juifs dans les révoltes des ghettos, ainsi que des non-juifs ayant sauvé des vies juives. Le nom du mémorial est tiré du prophète Isaïe: «Et je leur donnerai dans ma demeure et dans mes murs un monument… un nom éternel (Yad Vashem), qui ne périra point.»

Il faut au moins deux heures pour parcourir toute l’exposition. Les témoignages, photos et artefacts sont à ce point nombreux qu’ils assomment au début. Mais cette immense kyrielle de mémentos nous fait ressentir, si besoin est, l’horreur de la pire tragédie humaine. Le Mémorial des enfants est particulièrement touchant. Nous déambulons dans un sentier étoilé par des milliers de points lumineux, chacun d’eux rappelant le souvenir d’un enfant fauché par le nazisme. La Salle des Noms, elle, contient les coordonnées (archives) de plus de 4 millions de Juifs assassinés pendant la Shoah.

Les vitraux de Chagall

Au cours de mon voyage j’ai visité plusieurs synagogues, y compris celle de Yosef Caro, auteur du code judaïque (1492) à Safed. Mais c’est dans la synagogue du Centre hospitalier Hadassah, à Jérusalem, que j’ai pu contempler un des plus grands chefs-d’œuvre de Marc Chagall.

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En 1958, l’architecte du Centre a proposé à Chagall de réaliser des vitraux sur le thème des douze tribus d’Israël. Pour illustrer ce thème, l’artiste s’est inspiré des prophéties de Jacob à ses fils et des bénédictions de Moïse.

Les douze fils de Jacob deviennent ainsi les représentants éponymes des douze tribus et le légendaire point de départ d’un processus historique qui devait aboutir, un jour, à la création de l’État d’Israël.

Le vitrail Issachar de Marc Chagall.

Chagall a assisté à l’inauguration de la synagogue en 1962 et a exprimé sa joie d’apporter «un modeste cadeau à la nation juive qui a toujours rêvé de voir les peuples unis dans un amour biblique, dans l’amitié et dans la paix».

Pendant les deux années de création, Chagall aurait senti le regard de ses parents par-dessus son épaule et, derrière eux, «il y avait des Juifs, des millions d’autres Juifs, disparus hier et depuis un millier d’années».

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Parc national Massada

En Israël, chaque montagne, chaque rivière, chaque vallée constitue un site biblique ou à tout le moins un point de repère historique.

À l’extrémité occidentale du désert de Judée, Massada (forteresse) est un de ces sites et mérite un détour.

Hérode le Grand l’aurait bâti entre 37 et 31 avant J.-C. Conçu comme un refuge, Massada est accessible par téléphérique. On y admirer des fortifications, des entrepôts, des réservoirs d’eau de pluie, des casernes, des palais, etc.

Après la mort d’Hérode, la chute de Jérusalem et la destruction du Temple (70 de l’ère chrétienne), des rebelles juifs vainquirent Massada et furent rejoints par des zélotes et leurs familles. À l’époque byzantine, des moines y établirent un monastère. Tombé dans l’oubli, pendant plusieurs siècles, Massada fut «redécouvert» au milieu du XIXe siècle et inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en 2001.

Israël en quelques chiffres…

Israël est un des plus petits pays au monde, soit 20 770 km2 (cela représente environ la moitié de la Nouvelle-Écosse). Le pays a 580 km en longueur et une moyenne de 80 km en largeur.

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L’hébreu et l’arabe sont les deux langues officielles; l’anglais est souvent employé pour faciliter la vie des touristes.

Il faut aussi ajouter que près d’un million d’Israéliens (environ 15% de la population) sont des francophones issus des anciens territoires français d’Afrique du Nord.

Malgré cela, Israël n’a jamais été admis dans l’organisation de la Francophonie en raison de la menace de veto libanais en cas du dépôt d’une candidature.

Au moins 75% des Israéliens sont juifs, 20% sont Arabes (musulmans à 82% et chrétiens à 18%); la plupart des Israéliens se considèrent comme des Juifs laïcs (8% sont des ultra orthodoxes et 12% sont des orthodoxes modérés).

De Jérusalem à la Mer morte, soit en 23 km, on passe de 800 m au-dessus du niveau de la mer à 420 m au-dessous du niveau de la mer. En route, au niveau 0, un chameau nous fait un clin d’œil.

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L’eau de la Mer morte est constituée de minéraux à 33%, comparativement à 12% ailleurs.

et quelques anecdotes…

Une bouteille d’eau (500 ml) est plus chère qu’un litre d’essence!Sur la route, des enseignes mettent en garde contre la traversée de chameaux, comme pour les orignaux ici). Il n’y a pas de Starbucks à Bethléem, on y trouve plutôt un Star and Bucks (en raison de l’étoile de Bethléem). Et le Burger King fait place au Shawarma King.

Les Israéliens ont le sens de l’humour, à preuve les t-shirts Gun N Mose! À Jérusalem une rue porte le nom de Menahem Begin, ancien premier ministre. Comme il y a des panneaux Begin nord et Begin sud, Israël se dit le centre du monde (begin = commence en anglais).

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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