Hawaï approuve la construction du grand télescope canado-californien

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Publié 14/04/2013 par Audrey McAvoy (The Associated Press)

à 20h16 HAE, le 13 avril 2013.

HONOLULU, États-Unis – Un projet auquel collaborent des universités du Canada et de la Californie pour construire le plus grand télescope du monde au sommet du Mauna Kea, un volcan hawaïen, a obtenu vendredi l’approbation du Conseil d’administration des terres et ressources naturelles de l’État.

Cette décision ouvre la voie au groupe gérant le projet du Télescope de Trente Mètres (Thirty Meter Telescope) afin de négocier une sous-location d’un terrain avec les autorités de l’Université d’Hawaï.

Ce télescope serait en mesure d’observer des planètes qui orbitent autour d’étoiles autres que le Soleil, en plus de permettre aux astronomes de voir la formation d’autres planètes et étoiles. L’outil pourrait aussi aider les chercheurs à observer les débuts de l’univers en pointant sa lentille à environ 13 milliards d’années-lumière de distance.

Les coûts de construction devraient avoisiner le milliard de dollars US.

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L’Association des universités canadiennes pour la recherche en astronomie, qui regroupe 20 institutions du pays dont quatre établies au Québec, le réseau de l’Université de la Californie et le California Institute of Technology dirigent le projet. La Chine, l’Inde et le Japon se sont engagés comme partenaires.

En qualité de responsable de la location des terres de l’État d’Hawaï, l’Université d’Hawaï participe également au projet.

Le principal miroir segmenté du télescope, qui fait près de 30 mètres de long, lui permettrait de disposer d’une surface d’observation neuf fois supérieure à celle du plus grand télescope optique actuellement en service. Ses images seront également trois fois plus détaillées.

Ce nouveau télescope pourrait cependant être bientôt détrôné. Un groupe de pays européens prévoit construire le Très grand télescope européen, dont le miroir mesurerait 42 mètres.

Certains groupes autochtones de Hawaï ont fait campagne contre le projet canado-californien, arguant qu’il profanerait le sommet sacré de la montagne.

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Les Hawaïens natifs de l’archipel croient, selon la tradition, que les hautes altitudes sont sacrées et représentent un passage vers le paradis. Par le passé, seuls des chefs et des prêtres pouvaient accéder au sommet du Mauna Kea. La montagne abrite officiellement un cimetière, et peut-être quatre autres.

Des environnementalistes ont également demandé l’arrêt du projet, en affirmant que celui-ci nuirait à l’habitat du Nysius wekiuicola, un insecte rare.

Le conseil a tout de même approuvé le projet, mais a imposé une vingtaine de conditions, incluant une formation obligatoire, pour les employés, sur la culture hawaïenne et les ressources naturelles.

Le sommet du Mauna Kea abrite déjà une dizaine de télescopes.

Le volcan endormi est populaire auprès des astronomes puisque son sommet, à environ 4200 mètres d’altitude et au-dessus de la couche nuageuse, offre un point de vue dégagé du ciel, et ce 300 jours par année.

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Le fait que l’État soit également relativement isolé, au centre du Pacifique, signifie par ailleurs que la région est relativement épargnée par la pollution atmosphérique.

Puisqu’il n’existe que quelques villes sur l’archipel, la faible quantité de lumière artificielle équivaut à des observations nocturnes sans véritables distractions.

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