Halifax: du Titanic à l’ouragan Juan

Une capitale provinciale façonnée par des tragédies

Le Musée maritime de l'Atlantique conserve des vestiges du Titanic (photo: Sandra Dorelas)
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Publié 23/10/2017 par Sandra Dorélas

La ville d’Halifax, capitale de la Nouvelle-Écosse, est une destination vibrante. Ses rues, ses édifices et ses habitants débordent d’histoires.

Du rapatriement de corps issus du Titanic en 1912, à l’explosion de 1917, au passage de l’ouragan Juan en 2003, plusieurs de ses sites touristiques relatent le passé troublant de la cité portuaire.

Le Titanic

On connaît l’histoire du Titanic qui, le soir du 14 avril 1912, heurta un iceberg au large de Terre-Neuve et coula trois heures plus tard dans l’océan Atlantique.

On parle cependant peu du rôle qu’a joué Halifax lors du triste événement. La proximité du port de la ville a permis le déploiement d’équipes de sauvetage. L’un des premiers navires à atteindre les lieux du naufrage partait de la capitale de la Nouvelle-Écosse, mais arriva trop tard pour secourir des survivants.

Des 1500 passagers qui ont péri dans les eaux froides cette nuit-là, 150 corps ont été repêchés puis conduits à Halifax. Ces victimes reposent aujourd’hui  dans différents cimetières de la municipalité.

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En plus d’objets et de documents provenant du Titanic, le Musée maritime de l’Atlantique, situé au 1675 rue Lower Water, présente une série d’images, de films et des éléments sur la Marine, les convois et l’ère de la voile.

Le Musée maritime de l'Atlantique (Photo : Sandra Dorelas)
Le Musée maritime de l’Atlantique (Photo : Sandra Dorelas)

L’explosion du Mont-Blanc

La ville n’était pas au bout de ses peines. Cinq ans après la mission de sauvetage du Titanic, Halifax  fût frappée par une violente explosion qui réduisit une grande partie de la région en cendres.

Le matin du 6 décembre 1917, la journée s’annonçait pourtant comme à l’habitude pour les Haligoniens. Les enfants se dirigeaient vers l’école, tandis que les ouvriers se préparaient à débuter le travail. Sur le bord de l’océan Atlantique, les bateaux grouillaient durant cette période où la Première Guerre mondiale battait son plein en Europe.

Étant l’un des ports les plus développés en Amérique du Nord, celui d’Halifax représentait une zone importante pour les convois transatlantiques. La zone facilitait le transport d’hommes et de biens servant à la guerre.

Le Mont-Blanc, un navire français, transportait une cargaison de munitions qui était destinée à des champs de bataille. Parmi les autres convois, l’Imo, un bateau norvégien, s’apprêtait à quitter le port pour se rendre à New York lorsque les deux navires entrèrent en collision.

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L’accident mit le feu au bâtiment français qui brûla et, au bout d’une vingtaine de minutes, se produisit la plus grande explosion causée jusqu’ici par l’activité humaine.

Les maisons, les bureaux, les églises, les usines, les navires, les gares ont été anéantis avec les gens qui se trouvaient dans les environs. On entendit l’explosion jusque dans l’Île-du-Prince-Édouard et une partie de bâtiments a été détruite à Truro, une ville située à 100 km de là.

Près de 2 000 personnes décédèrent lors de l’accident, tandis que 9 000 autres furent gravement blessées (dont une bonne partie devinrent instantanément aveugles) et plusieurs milliers se retrouvèrent sans-abris.

Construite en 1750, l’église Saint-Paul a survécu à l’explosion et est à présent le plus vieil immeuble d’Halifax. Située au cœur du centre-ville, au 1749 rue Argyle, la chapelle conserve des vestiges de l’explosion.

Eglise Saint-Paul a Halifax (photo: Sandra Dorelas)
Église Saint-Paul à Halifax (photo: Sandra Dorelas)

L’ouragan Juan

L’ouragan Juan est un ouragan de catégorie deux qui se forma au dessus des Bermudes pour ensuite se rendre vers le nord pour atteindre la cité.

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Ses vents atteignirent les 160 km heure lorsqu’il toucha la province de la Nouvelle-Écosse et arracha sur son passage plusieurs arbres. Les habitants d’Halifax furent durement touchés, alors que 300 000 d’entre eux ont été privés d’électricité pendant deux semaines.

La municipalité avait déjà connu des tempêtes auparavant, mais jamais d’une telle intensité.

Ce fût le pire torrent à survenir dans les Maritimes depuis 1893. Cette catastrophe aura en plus laissé derrière huit morts et d’importants dommages matériaux.

Créés en 1867, les Jardins publics d’Halifax ont été dévastés lors du passage de Juan.  Grâce au dévouement de bénévoles, une levée de fond a permis la restauration du site qui se trouve au 5665 Spring Garden.

Les jardins publics d'Halifax (photo: Sandra Dorelas)
Les jardins publics d’Halifax (photo: Sandra Dorelas)

Ces événements ont façonné le visage haligonien et lui ont donné le charisme qu’on lui connait aujourd’hui. En plus de transformer le paysage et laisser une marque dans le cœur de ses résidents, ces tragédies ont apporté des leçons importantes à la ville. Depuis, plusieurs changements ont été apportés aux mesures d’urgences pour mieux prévenir ce genre de catastrophe.

Auteur

  • Sandra Dorélas

    Sandra Dorelas est née et a grandi à Montréal. Son sens de l'aventure l'a amené à Toronto où elle y oeuvre comme artiste. Son but dans la vie est d'interpréter et d'écrire des textes qui inspirent.

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