Fondation Hélène-Tremblay-Lavoie: faciliter l’accès aux soins de longue durée

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 27/03/2012 par Annik Chalifour

La Fondation Hélène-Tremblay-Lavoie, nommée en la mémoire de la mère de Sylvie Lavoie, présidente de la Fondation, a annoncé son lancement officiel, mardi 20 mars, au Pavillon Omer Deslauriers du foyer Bendale Acres à Scarborough. L’événement s’est déroulé en la présence de Madeleine Meilleur, ministre des Services correctionnels et déléguée aux Affaires francophones, et du nouveau député fédéral d’Etobicoke, Bernard Trottier.

La Fondation Hélène-Tremblay-Lavoie aspire à répondre aux besoins critiques des aînés francophones en matière de soins de longue durée dans la région du Grand Toronto.

«C’est là une première à Toronto, qui rappelle l’importance de ce dossier sur la santé pour la communauté francophone», a souligné Jean Roy, président du C.A. de la Fondation.

Le mandat de l’organisme repose sur la création d’un programme de sensibilisation aux services en français et le soutien d’initiatives visant l’accès et le développement des services et programmes de soins de santé dédiés aux adultes francophones en perte d’autonomie.

Sensibilisation et levées de fonds

«La Fondation n’a pas pour objectif de s’investir elle-même dans la construction d’un établissement d’un centre de soins de longue durée à Toronto», de préciser M. Roy.

Publicité

«Mais bien de recueillir des fonds pour appuyer les propositions de projets, services et programmes conçus pour aider les francophones en perte d’autonomie, dont la construction éventuelle d’un centre de soins de longue durée dans la Ville Reine.»

La Fondation s’engage également à soutenir les structures francophones déjà existantes telles que le Pavillon Omer Deslauriers à Toronto et le Foyer Richelieu de Welland.

Mardi dernier, l’organisme a remis son premier don, un chèque de 1000 $, à Bendale Acres en faveur de l’aile Omer Deslauriers.

«Nous travaillons en collaboration avec plusieurs partenaires indispensables, dont la FAFO (Fédération des aînés et des retraités francophones de l’Ontario) et le ministère de la Santé et des Soins de longue durée (MSSLD)», a signalé Jean Roy.

Témoignage de Sylvie Lavoie

En 2009, faute de lit disponible à Toronto, Sylvie Lavoie avait dû relocaliser sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer au Foyer Richelieu.

Publicité

Ce foyer représente l’unique résidence offrant des services de soins de longue durée en français dans le sud de la province.

Rappelons que le Pavillon Omer Deslauriers ne compte que 37 lits mis à la disposition des francophones depuis 1994, dont cinq sont présentement occupés par des francophones.

Au cours des deux années précédant le décès de sa mère, Sylvie Lavoie s’est vue prendre la route régulièrement quatre heures de temps pour aller la visiter.

«La création de la Fondation s’inspire de mon vécu auprès de ma mère à l’étape de sa fin de vie, en vue de pallier au manque de services en français à Toronto, pour que cette situation ne se répète pas à perpétuité pour les francophones de la région.»

«Il est clairement démontré qu’une personne vieillissante atteinte d’un trouble cognitif, tel que la démence ou la maladie d’Alzheimer, est sévèrement handicapée lorsqu’elle communique dans sa deuxième langue», a réitéré Sylvie Lavoie.

Publicité

Inégalité criante

La population francophone du Grand Toronto se chiffre à plus de 110 000 habitants dont 53 400 à Toronto et 56 890 en banlieue.

Plus de 20 000 sont âgés de 55 ans et plus selon les données de 2006 de Statistique Canada. Or le MSSLD subventionne présentement à travers la province 76 000 lits de soins de longue durée (SLD) dans 630 foyers de SLD. La région du Grand Toronto comprend 160 de ces 630 foyers.

«Sauf pour le cas des cinq lits de SLD du Pavillon Omer Deslauriers, aucun de ces 160 foyers n’est adapté pour desservir la population francophone», a rappelé M. Roy.

Défi pour les RLISS

Un calcul rapide démontre une inégalité d’accès pour les francophones de la région torontoise. «Les 76 000 lits de SLD dans les 630 foyers de SLD représentent une moyenne d’environ 600 lits de SLD ou cinq foyers de SLD par tranche de 100  000 habitants», de citer M. Roy.

«Mais la région de Toronto avec ses 110 000 francophones ne possède actuellement aucun foyer de SLD pour sa population francophone.»

Publicité

Certainement un des défis les plus importants pour le grand territoire de Toronto selon M. Roy, où les deux Entités de planification des services de santé en français nommées par le MSSLD en 2010 doivent oeuvrer en collaboration avec les cinq Réseaux locaux d’intégration des services de santé (RLISS) chargés de couvrir cette vaste zone.

En outre, signalons que les 160 foyers publics de SLD à Toronto ne sont pas désignés au terme de la Loi sur les services en français.

Le Dr Guy Proulx, membre du C.A. de la Fondation, a par ailleurs commenté «qu’il serait salutaire tant sur les plans préventif que financier de pouvoir dépister les maladies mentales chez les aînés au stade précoce de la maladie. Les francophones âgés pourraient ainsi jouir d’une vie prolongée à la maison.»

Co-présidents honoraires

Sylvie Lavoie a annoncé que la chanteuse Louise Pitre et le chef d’orchestre Sylvain Landry se sont récemment joints à la Fondation à titre de co-présidents honoraires.

www.fondationlavoie.ca

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur