Figueras, berceau de Salvador Dalí

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Publié 27/05/2014 par Aurélie Resch

Il était une fois un petit garçon nommé Salvi. Salvi avait une imagination débordante et une envie de créer délirante.
Il avait rangé ses idées dans un meuble à tiroirs dont il avait oublié où se trouvait la clé. Un jour qu’il se promenait sur la plage, le petit Salvi souleva un pan de mer et y trouva sa clé. Il retourna à son meuble et ouvrit un à un les tiroirs de son imaginaire…

La légende résume ainsi les débuts du génial artiste catalan Salvador Dalí.

J’ai moi aussi soulevé bien des pans de mers et ai trouvé bien des choses… Mais c’est en levant les yeux au ciel à Figueras que j’ai vu les célèbres œufs de Dalí.

Il était une fois un petit théâtre devenu musée. Construit entre 1849 et 1850 par l’architecte Roca i Bros, le théâtre de la ville de Figueras fut détruit par un incendie en 1939, à la fin de la guerre civile espagnole.

Une idée du maire

En 1961, le maire de Figueras, proposa à Salvador Dalí d’en faire un musée consacré à son œuvre, ce qui enthousiasma grandement l’artiste, natif de la ville.

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«Où donc, sinon dans ma propre ville, doit se conserver ce qui est le plus extravagant et le plus solide de mon œuvre, où sinon? Le Théâtre Municipal, ce qui en restait, m’a semblé très approprié et pour trois raisons : la première, parce que je suis un peintre éminemment théâtral, la seconde, parce que le théâtre se trouve juste devant l’église où j’ai été baptisé et la troisième, parce que c’est précisément dans la salle du vestibule du théâtre que j’ai fait ma première exposition de peinture.»

Salvador Dalí consacra près d’une décennie à bâtir sur les ruines du théâtre municipal, l’écrin pour son œuvre. Il travailla à plusieurs niveaux de la conception et de la réalisation, et ce, jusque dans les moindres détails.

Le 28 décembre 1974, le musée était inauguré et Figueras devenait le berceau de Dalí et de son œuvre. Un incontournable culturel et touristique.

Un musée «dalinien»

Sur un ciel azur tous les jours de l’année ou presque, se détachent de gros œufs reposant sur une tour rouge et sur les enceintes d’un bâtiment de même couleur.

Les murs sont piquetés de pains catalans. Un hommage de l’artiste à la femme, la fécondité et la Mère Nature.

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Attenant, une coupole géodésique transparente surplombe l’édifice. Bienvenue au musée Dalí, à Figueras. En pénétrant dans le musée, on retrouve la forme ovoïdale affectionnée par le peintre dans le dôme plein air du patio.

Une gigantesque statue de femme aux formes épanouies s’élançant vers le ciel annonce aussi l’obsession du peintre sculpteur pour la gent féminine. Parodie de la célèbre statuette de la Rolls, elle pose, nue, sur le capot d’une voiture de collection dont l’intérieur se remplit d’eau si l’on y insère une pièce.

Au-dessus de ce curieux attelage, une barque renversée montre des gouttes d’eau en apesanteur…

Le ton est donné. Dernier coup d’œil à ce petit jardin qui fut autrefois l’emplacement des fauteuils d’orchestre du théâtre: des statuettes aux bras tendus accueillent les visiteurs depuis leurs niches pigmentant les murs. On ne se fait plus prier pour entrer.

L’intérieur du musée se répartit sur trois étages entourant le patio et dans de nombreuses salles, quelque peu entassées de chaque côté d’un couloir étroit. Une majeure partie du travail de Salvador Dalí est exposée dans ce théâtre-musée.

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De ses premiers dessins au crayon à ses peintures surréalistes en passant par son époque impressionniste, cubiste et futuriste.

Ses dessins, peintures, sculptures, hologrammes, gravures, photographies et installations représentent ici une collection de 1500 pièces  (sur une œuvre en comportant 4000)!

Un univers fantasmagorique

Une plongée dans un univers unique et fantasmagorique (inoubliable murale sur le plafond du dernier étage, parodiant celle de la Chapelle Sixtine. Salvador et sa femme Gala y remplacent Dieu et Adam) qui durera le temps que vous prendrez pour vous repaitre des œuvres cultes et moins connues d’un homme hors du commun dont l’imaginaire et la production ne connurent pas de limites.

La salle renfermant la fameuse installation du salon formant le visage de Mae West dans un style Andy Warhol est l’une des salles les plus prises d’assaut par les touristes et étudiants en histoire de l’art.

La salle aux bijoux que Salvador Dalí dessina est en revanche moins fréquentée. Bien que les immenses fresques et les toiles célèbres pressent le pas, je ne saurais trop recommander de vous arrêter sur chaque œuvre de Salvador Dalí.

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Non seulement, elles fascinent par la créativité et le travail dont elles témoignent, mais elles se positionnent également parmi les plus grands mouvements de l’histoire de la peinture qu’on aurait tort de bouder.

J’admets toutefois que ma préférence m’a emportée vers les portraits peints de Gala: Galatéa aux sphères, La main de Dali retirant une Toison d’or en forme de nuage pour montrer à Gala l’aurore toute nue très, très loin derrière le soleil…

Et vous, où vous emmèneront vos préférences?

Auteur

  • Aurélie Resch

    Chroniqueuse voyages. Écrivaine, journaliste, scénariste. Collabore à diverses revues culturelles. Réalise des documentaires pour des télévisions francophones. Anime des ateliers d’écriture dans les écoles, les salons du livre et les centres culturels.

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