Félicitons notre premier ministre franco-ontarien

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Publié 27/10/2015 par Gérard Lévesque

Il y a des francophones dans les dix provinces et territoires du Canada ainsi que dans les autres pays qui partagent la langue française. En conséquence de la mobilité interprovinciale et internationale, une personne peut cumuler plusieurs identités. On peut donc être Franco-Ontarien de naissance ou d’adoption, ce qui ne nous empêche pas d’acquérir d’autres identités. En voici quelques exemples.

Né le 18 octobre 1919, à Outremont, le Québécois Pierre Trudeau a acquis l’identité franco-ontarienne lorsqu’il a aménagé au 24, promenade Sussex, à Ottawa. Né le 28 août 1938, à Windsor, le Franco-Ontarien Paul Martin a acquis l’identité québécoise lorsqu’il est devenu résident du Québec; il a été député de la circonscription de LaSalle-Émard, du 21 novembre 1988 au 14 octobre 2008.

Né le 25 décembre 1971, à Ottawa, le Franco-Ontarien Justin Trudeau a acquis l’identité québécoise lorsqu’il est devenu résident du Québec; il est député de la circonscription de Papineau depuis 2008. À la suite de rénovations dues depuis longtemps au 24, promenade Sussex, il aménagera dans la résidence de son enfance.

Le 12 février 2011, le chroniqueur Denis Gratton publiait dans le quotidien Le Droit une entrevue où notre prochain premier ministre déclarait: «Je dois vous dire une chose en terminant. En tant que Montréalais, je passe mon temps à dire que je suis Québécois. Mais techniquement, je suis né à l’hôpital Civic d’Ottawa. Je suis donc Franco-Ontarien! Je suis Québécois de passion. Mais je suis aussi fier d’être Franco-Ontarien. »

Le résultat de l’élection fédérale du 19 octobre dernier fait en sorte que c’est maintenant à nous de dire à Justin Trudeau qu’on est fier de lui. Fier qu’il ait survécu à une campagne négative menée contre lui à coups de millions de dollars durant plus de onze semaines. Fier qu’il ait proposé avec succès un agenda pour changer ensemble l’état de la situation.

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Je présume que notre premier ministre désigné n’est pas un lecteur régulier de cette chronique. Je vous propose donc d’envoyer vous-même, à titre individuel ou en tant que dirigeant d’un organisme ou d’une entreprise, vos félicitations à [email protected]. Et tant qu’à le rejoindre, autant en profiter pour lui signaler les changements qui vous tiennent à cœur.

Si vous manquez d’idées, vous pouvez emprunter quelques-unes des suggestions ci-dessous ou l’ensemble de celles-ci.

Il me semble que changer ensemble, c’est, entre autres, faire en sorte que notre capitale nationale devienne enfin celle de tous les Canadiens en mettant en œuvre la recommandation que la Commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme a avancée le 14 février 1970 afin:

qu’Ottawa devienne officiellement bilingue;

que l’Assemblée législative de l’Ontario et le Parlement du Canada acceptent que les dispositions 16 à 20 de la Charte canadienne des droits et libertés s’appliquent dorénavant au territoire jadis connu sous le nom de Haut-Canada;

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qu’on identifie les paramètres qui rendront acceptables pour l’Assemblée nationale du Québec de ratifier la Loi constitutionnelle de 1982;

que tous les textes de la Constitution du pays soient enfin disponibles dans les deux langues officielles.

«Changer ensemble», c’est aussi faire en sorte que:

le Canada exerce un rôle de leadership à la conférence de Paris sur les changements climatiques (laquelle débutera le 30 novembre prochain);

qu’une enquête nationale soit faite au sujet des femmes autochtones portées disparues ou assassinées; que les recommandations de la Commission Vérité et réconciliation soient mises en œuvre;

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qu’il y ait des investissements importants dans les infrastructures nécessitant d’être remplacées;

qu’il y ait accueil d’un nombre plus élevé de réfugiés;

qu’il y ait, dans les opérations militaires menées en Irak et en Syrie, remplacement de nos avions CF-18 par des mesures d’un engagement plus adéquat contre l’État supposément islamique;

qu’il y ait une réglementation de l’usage de la marijuana;

que l’on réponde d’une façon responsable aux craintes exprimées par les écologistes, les autochtones et les communautés locales afin de permettre aux marchés étrangers l’accès à nos ressources;

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que des modifications soient apportées à l’assurance-emploi afin que les travailleurs saisonniers ne soient plus traités de façon injuste;

que les présentes 22 vacances au Sénat soient comblées par des gens compétents…

Vous pouvez aussi profiter de l’occasion pour suggérer à notre premier ministre désigné le nom des femmes et des hommes que vous pensez être en mesure d’assumer des fonctions ministérielles dans son cabinet.

Vous pouvez aussi envoyer à [email protected] une copie de votre courriel et une copie de la réponse que vous recevrez.

* * *
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Auteur

  • Gérard Lévesque

    Avocat et notaire depuis 1988, ex-directeur général de l'Association des juristes d'expression française de l'Ontario. Souvent impliqué dans des causes portant sur les droits linguistiques. Correspondant de l-express.ca, votre destination pour profiter au maximum de Toronto.

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