Engouement pour Montessori à London

La pédagogie Montessori mise beaucoup sur l'expérience sensorielle, le travail manuel et l'esthétique.
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Publié 08/12/2017 par Thibault Boixière

Six établissements enseignent la pédagogie Montessori à London, dont la Montessori Academy of London qui possède à elle seule cinq lieux pour son instruction. Ces écoles participent à la diversité du système éducatif, à London et généralement en Ontario.

Elles sont aussi la marque qu’un enseignement de type alternatif se porte bien, en Ontario et dans le reste du Canada.

Diversité de langues et de religions

Le paysage scolaire de London est marqué par une diversité tant religieuse que langagière. La ville se partage entre écoles anglophones, francophones et privées.

Les écoles privées ajoutent à ce bilinguisme une diversité non négligeable: écoles d’obédiences chrétiennes, islamiques, écoles du soir japonaises, par exemple.

C’est dans ce système éducatif particulier que les écoles Montessori interviennent. Comme nous l’apprend un des enseignants de la Montessori Academy of London, l’apprentissage du français commence dès 18 mois et jusqu’au niveau collège.

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Montessori

Options francophones

Montessori opère un profond changement dans le paysage scolaire de London puisqu’il propose une pédagogie dite alternative.

«Le programme de français élémentaire destiné aux élèves de 6 à 11 ans vise à développer simultanément quatre compétences linguistiques: parler, écouter, écrire et lire, nous explique un enseignant de la Montessori Academy of London. Elles se transmettent à travers une variété d’activités telles que des comptines, des chansons, des histoires d’images, des jeux de rôles et des jeux.»

Les six établissements en question – Montessori Academy of London, Byron Woods Montessori School, Gibbons Park Montessori School, North Woods Montessori, Pinetree Montessori School et London Montessori School – s’échelonnent de la petite enfance (à partir de 18 mois) jusqu’au collège (14 ans).

Au niveau supérieur, «les étudiants appliquent et approfondissent leurs connaissances en grammaire et en vocabulaire en produisant des textes de différentes longueurs, incluant des paragraphes, de petits essais, des discours et des sketchs», précise cet enseignant.

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Maria Montessori

Maria Montessori, médecin et pédagogue italienne, a inventé en 1907 une nouvelle méthode d’éducation. Rapidement, elle donne des cours à l’international et séjourne aux États-Unis, de 1914 à 1918.

Le but de la pédagogie Montessori est de replacer l’enfant et ses expériences sensorielles au cœur de l’éducation. Cette méthode œuvre à ce que l’enfant prenne plaisir à l’apprentissage. Ainsi, celui-ci apprend à son propre rythme.

Sa relation avec ses camarades et son professeur est horizontale: chacun peut s’auto-corriger et aider l’autre dans son apprentissage.

Montessori

Matériel sensoriel

L’un des concepts de Montessori est le matériel sensoriel: l’enfant dispose, au sein de l’école, d’outils concrets pour appréhender des notions abstraites. L’esthétique ainsi que le travail manuel jouent alors un rôle important.

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À la Montessori Academy of London, des activités supplémentaires complètent par exemple l’enseignement du français par une dimension pratique, comme «un repas inspiré d’une région française», «un voyage au Québec» ou encore «une célébration londonienne de la tradition québécoise du carnaval».

En centrant l’éducation non sur l’accumulation de connaissances, mais sur le rôle de chaque individu, Montessori se rapproche de l’Éducation nouvelle, un courant pédagogique qui remonte à la Renaissance, mais commence à se concrétiser dans certaines écoles en France et en Angleterre à la fin du 19e siècle.

Dans ce cadre, il existe aussi l’école Freinet, les méthodes Steiner ou Dewey. À London, par exemple, la Waldorf School dispense la pédagogie Steiner-Waldorf.

Montessori

Bell et son épouse

25 000 écoles dans le monde, dans une centaine de pays, pour à peu près 1 million d’enfants, environ 500 au Canada, dont la moitié en Ontario: Montessori est l’une des pédagogies alternatives les plus répandues sur la planète, avec celles issues de Freinet ou des travaux de John Dewey.

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Elle a formé des célébrités aussi diverses que George Clooney, Anne Frank, Gabriel Garcia Marquez, Jeff Bezos (Amazon), Larry Page et Sergey Brin (Google).

La pédagogie de Maria Montessori arrive rapidement en Amérique du Nord, notamment grâce à l’intermédiaire du journaliste Sidney McClure. Elle prend racine au Canada avec Alexander and Mabel Bell: le couple entreprend une expérience scolaire en Nouvelle-Écosse, à Baddeck, à partir de 1912. La deuxième école est ouverte à Calgary en 1919 par Margaret Potts.

Notons que le premier programme de niveau collège a été lancé à London!

Écoles privées

En 1929, Maria Montessori crée l’Association Montessori International (AMI) pour perpétuer son œuvre et éviter qu’elle ne soit altérée par des mouvements extérieurs. Le Canada fait partie de cette association.

L’Ontario dispose de nombreuses écoles Montessori, aussi bien à Toronto qu’à Oakville, Kingston, Brampton, Ottawa ou London. Certaines écoles préfèrent emprunter certains éléments de la pédagogie Montessori en la mélangeant à des formes plus traditionnelles.

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Il existe peu d’écoles alternatives au sein des conseils scolaires publics ontariens. Le Conseil scolaire Viamonde a géré pendant plusieurs années une école «Montessori» qui n’en avait que le nom, et qui a d’ailleurs été rebaptisée Mathieu DaCosta (adjacent à son siège social dans le quartier Keele et 401).

Le coût de l’inscription à ces écoles varie entre 5 000 et 30 000 $ par an, soit une moyenne inférieure par rapport à l’ensemble des établissements privés.

Maria Monressori avec le journaliste américain Samuel Sidney McClure en 1914. (Photo: Library of Congress)
Maria Monressori avec le journaliste américain Samuel Sidney McClure en 1914. (Photo: Library of Congress)

Auteur

  • Thibault Boixière

    Né en France et basé maintenant à London, Ontario, Thibault Boixière a été journaliste culturel en France. Il est actuellement doctorant en littérature à l'université Western. Il partage sa vie entre les livres, l'écriture et le journalisme.

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