Édouard et les maisons de bouteilles

Île-du-Prince-Édouard

La première maison de bouteilles d’Édouard a été construite en 1980. (Photo: Sandra Dorélas)
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Publié 18/09/2017 par Sandra Dorélas

On aime l’Île-du-Prince-Édouard pour ses fruits de mer, son panorama et sa culture. Cette province possède aussi des attractions qui ont le don d’enchanter, comme c’est le cas des maisons de bouteilles.

En vous promenant sur le bord de la mer, à Cap-Egmont, une symphonie de lumières vertes, bronzes et claires surgira d’à travers les fenêtres pour attirer votre attention. C’est signe qu’il vous faudra arrêter pour faire la visite de créations magiques dignes d’un conte de fées.

Une idée hors de l’ordinaire

À l’âge de 66 ans, Édouard Arsenault, eut l’idée de construire une maison faite de bouteilles de verre. L’inspiration lui était venue de sa fille Réjeanne, alors âgée de 26 ans, qui lui avait rapporté des cartes postales.

Ces cartes affichaient la photo d’un château de récipients en vitre; une attraction touristique qu’elle avait vue en Colombie-Britannique. La jeune femme, aujourd’hui propriétaire du site conçu par son père, ignorait alors à quel point ce geste allait influencer leur existence.

Édouard Arsenault consacra quatre ans et plus de 25 000 fioles à la création de ses trois maisons de bouteilles. (Photo: Les Maisons de bouteilles)
Édouard Arsenault

Recherche de trésors abandonnés

À l’été de 1979, Édouard entreprit son projet. Il se mit d’abord à la recherche de bouteilles vides dans les salles de danse et les restaurants du coin. Il ne se contenta pas d’amasser une seule sorte de contenants.

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Il accepta une collection variée de tout ce qu’il lui était permis de trouver. Des plus étroites aux larges, en passant par des vertes et des brunes, chaque gourde trouvait refuge dans le vieux camion d’Édouard.

À l’époque, il existait dans la région un système de recyclage peu développé qui servait à la récupération de récipients seulement pour les boissons gazeuses ou pour les bières. Le dépotoir était donc l’endroit rêvé pour dénicher des trésors abandonnés.

Puis la nouvelle se répandit rapidement sur ses intentions et bientôt, Édouard put également compter sur la collaboration de gens de son entourage et même d’ailleurs pour la livraison de fioles supplémentaires.

«Les gens qui passaient sur la route ont joué un grand rôle aussi, car ils s’arrêtaient pour voir ce qu’il était en train de construire. Ils l’ont louangé et encouragé à continuer pour en faire un site touristique», a raconté sa fille Réjeanne.

Création d’une maison

Cet hiver-là, le pêcheur et charpentier de métier passa la majeure partie de son temps dans son sous-sol à retirer les étiquettes des flacons et à les nettoyer. Au printemps de 1980, il se mit à la construction d’une villa à six pignons de 13 pieds de haut. Il lui aura fallu près de 12 000 pièces en verre pour compléter le bâtiment.

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Le deuxième bâtiment d’Édouard a été mis sur pied quelques mois après la construction de la première maison. (Photo: Sandra Dorélas)
Le deuxième bâtiment d’Édouard a été mis sur pied quelques mois après la construction de la première maison. (Photo: Sandra Dorélas)

Jamais deux sans trois

Déjà, des touristes venaient d’un peu partout pour voir la maison de bouteilles de l’artisan, mais la magie ne s’arrêta pas là. Quelques mois plus tard, il poursuivit son plan avec la fabrication d’une deuxième résidence. Puis d’une troisième, mais cette fois sous forme de chapelle.

Édouard réinventa avant même son temps, la notion de récupération en donnant une seconde vie à une tonne de récipients. Il consacra quatre ans et plus de 25 000 fioles à la création de ses œuvres d’art.

La chapelle a été la dernière structure de bouteilles construite par Édouard Arsenault. (Photo: Sandra Dorélas)
La chapelle a été la dernière structure de bouteilles construite par Édouard Arsenault. (Photo: Sandra Dorélas)

Un héritage

Peu de temps après la mise en place du dernier logement, au printemps de 1984, Édouard Arsenault s’éteint à l’âge de 70 ans. Il laissa en héritage à sa famille et à sa patrie ses trois maisons de bouteilles.

«J’ose croire que mon père serait ému de voir l’admiration portée envers son travail par nos visiteurs. Je suis certaine qu’il n’avait aucune idée que ce serait devenu un site fréquenté par des milliers de personnes de partout au monde», a-t-elle confié.

Le village, aujourd’hui devenu une attraction populaire sur l’Île-du-Prince-Édouard, comprend les maisonnettes, une boutique, un étang et un jardin en constante évolution.

L’intérieur de la chapelle d’Édouard Arsenault. (Photo: Sandra Dorélas)
L’intérieur de la chapelle d’Édouard Arsenault. (Photo: Sandra Dorélas)

Auteur

  • Sandra Dorélas

    Sandra Dorelas est née et a grandi à Montréal. Son sens de l'aventure l'a amené à Toronto où elle y oeuvre comme artiste. Son but dans la vie est d'interpréter et d'écrire des textes qui inspirent.

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