Du français dans les rues de Toronto

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Publié 22/05/2012 par Nourhane Bouznif

La ville de Toronto compte quelque 10 000 rues, avenues et autres boulevards, qui portent des noms de toutes sortes. À l’issu de près de deux ans de recherches, l’écrivain, journaliste et conférencier Paul-François Sylvestre y a relevé 300 toponymes français de rues et de parcs.

«Quand je dis 300 noms, vous allez voir que c’est très inclusif», expliquait Paul-François Sylvestre au public de l’Alliance française mercredi soir dernier.

Ses recherches seront publiées à l’automne par les Éditions du Gref. Le lancement de l’ouvrage aura lieu lors du prochain Salon du livre de Toronto, du 5 au 8 décembre 2012.

Le choix des noms de rues obéit aujourd’hui à des règles précises, indique Paul-François Sylvestre. La municipalité de Toronto a adopté une politique à ce sujet en août 2000, modifiée en mars 2007.

Plusieurs critères ont été établis; les noms peuvent honorer une personne qui a un lien avec la ville de Toronto, commémorer l’histoire, la culture, les lieux et les événements locaux, ou encore reconnaître les communautés qui contribuent à la diversité ethnoculturelle de la ville.

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Si la population de langue française est minoritaire à Toronto, derrière les communautés chinoise ou italienne, on trouve tout de même plusieurs avenues, chemins et squares qui portent des noms francophones. Et c’est souvent un secret bien gardé, d’expliquer le conférencier, dont les recherches se veulent exhaustives.

Parmi les 300 toponymes référencés, Paul-François Sylvestre en a classé 90 selon 10 catégories: Nouvelle-France, personnages politiques, personnages torontois, personnalités françaises et monégasques, lieux géographiques, vin, bière, fromages et gâteaux, rivières, figures légendaires, animaux ou oiseaux, et «autres» pour les inclassables.

Dans la première catégorie, on retrouve des explorateurs comme Étienne Brûlé ou Samuel de Champlain, mais aussi la rue Huron, un mot inventé par les Français qui trouvaient que les coiffures des hommes de la tribu ressemblaient à la hure du sanglier.

Victor Hugo, Charlemagne, Paul Verlaine ou encore Maurice Ravel comptent parmi les Français célèbrent dont le nom a été attribué à une voie torontoise.

Paul-François Sylvestre nous apprend également que le métro et la rue St-Georges doivent leur nom à Laurent Quetton de Saint-George, un marchand français du 19e siècle qui possédait plusieurs boutiques, notamment à York et Niagara-on-the-Lake.

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Plus surprenant, quelques rues portent des noms d’animaux, comme caribou, castor et hirondelle. L’écrivain a, en outre, relevé une centaine de toponymes bilingues, qui s’écrivent de la même manière en anglais et en français, comme floral, royal, oasis ou marathon.

On trouve également de nombreuses rues désignées par des prénoms présents aussi bien dans la langue française que l’anglais, tels que Ernest, Louis ou Victor. D’autres toponymes à consonance francophone n’ont pas pu être élucidés par le conférencier, comme Moreau, Carrier ou… Sylvestre!

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