Des livres «humains» en bibliothèque

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Publié 10/05/2011 par Marie-Dominique Dubois

Qu’ils soient artistes, chercheurs, mannequins ou autre, ils ont tous été des «livres humains», le temps d’une journée, dans le cadre d’une bibliothèque, celle de Toronto. Un concept intitulé Human Library, littéralement la bibliothèque humaine. L’idée? Muni de sa carte, l’abonné accède à des «livres humains».

Ce prêt insolite, qui consiste à retirer une personne de son choix puis de la rendre une demi-heure plus tard est un concept qui nous vient tout droit du Danemark. Il est né dans les années 90 et désormais répandu dans une trentaine de pays, notamment en Europe centrale.

«Nous avons fait l’expérience sur une journée, le 6 novembre dernier et nous envisageons de créer une bibliothèque humaine permanente à Toronto», affirme Anne Marie Aikins, porte-parole de la Bibliothèque publique.

Dans la Ville Reine, cinq établissements du réseau ont participé à l’évènement, avec au total une soixantaine d’humains
«livresques». Des personnes au parcours atypique à l’image d’Antoine Gaber, à la fois artiste peintre mondialement connu et chercheur en cancérologie.

«C’est une expérience fascinante, un vrai dialogue s’installe entre le livre humain et l’abonné», résume Antoine Gaber. «J’ai discuté avec une quinzaine de personnes, des jeunes qui souhaitaient se lancer dans l’art, d’autres qui voulaient en savoir plus sur mon métier de chercheur», raconte-t-il.

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Aux côtés de ce dernier, neuf autres livres humains étaient présents à la bibliothèque de North York comme ce pilote de guerre ou ce sans-abri.

«Pour les abonnés, il leur suffisait de réserver via une liste affichée dans chaque bibliothèque de Toronto», explique Antoine Gaber. Et parmi les livres humains les plus prisés des abonnés, on peut citer Tenzin Kalsang, moine bouddhiste au Tibet, réfugié récemment au Canada, ou encore Anthony Hutchinson, ex-membre de gang de rue devenu expert auprès des tribunaux en matière de gang juvénile.

Des témoignages forts, poignants, anglophones, mais aussi francophones. L’opération a remporté un franc succès: en tout, deux cent Torontois ont participé à la Human Library.

Selon Anne Marie Aikins, il s’agit d’une nouvelle façon d’appréhender notre rapport à une bibliothèque, un lieu intimidant pour certains d’entre nous. La prochaine édition se tiendra en novembre prochain à Toronto. D’ici là, la Bibliothèque publique est à la recherche de nouveaux «livres humains». Avis aux intéressés…

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