Des coupures qui font du bien

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Publié 28/01/2014 par Nathalie Prézeau

Je repoussais le jour depuis plus d’un an, espérant que l’idée lui passerait. Puis ma fille est revenue à la charge durant le temps des fêtes et, quelques jours avant la rentrée scolaire, elle se faisait couper deux pieds de beaux cheveux épais.

La coiffeuse a fait deux grosses tresses attachées de part et d’autre par des élastiques en complimentant ma fille sur sa chevelure luxuriante. Puis, au premier coup de ciseaux pour sacrifier une natte, j’ai assisté à la naissance sur le visage de ma grande du plus radieux sourire auquel une mère d’adolescente puisse avoir droit. Celui d’une jeune fille qui prend possession de sa vie et qui assume ses choix.

Des cheveux d’ange

Quand elle a entendu parler de ces organismes qui font des perruques de cheveux humains pour les enfants souffrant de cancer (ou autre maladie occasionnant la perte de cheveux), ma fille (qui en avait marre de sa crinière qui faisait toujours de gros noeuds dans son cou) a décidé de les laisser pousser encore un peu afin qu’ils atteignent une belle longueur.

Elle a opté pour Angel Hair for Kids, géré par l’organisme A Child’s Voice Foundation ayant un bureau à Mississauga. Depuis 2004, ils ont fourni des perruques à plus de 500 enfants dans le besoin (il en coûte de 800$ à 1000$ pour confectionner une perruque adaptée à la tête d’un enfant).

Sur leur site acfv.ca, on trouve la marche à suivre spécifiant entre autres que la longueur minimale est de 12 pouces (avant la tresse), que les cheveux ne doivent pas avoir été traités chimiquement, qu’ils doivent être tressés et attachés avant la coupe, et qu’ils ne peuvent avoir été ramassés à même le plancher du salon de coiffure.

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Pourquoi? Parce que les cheveux ont un sens du poil (les écailles de la cuticule) et que faire une perruque avec les cheveux dans le mauvais sens nuirait grandement à son entretien.

«J’ai l’air de Wednesday dans Adam’s Family», constatait Roxane en voyant son reflet, avec ses deux tresses sévères et sa cape jusqu’au cou, dans le grand miroir du salon. «Je suis Castiel», l’ai-je aussi entendue se murmurer un peu plus tard avec un sourire satisfait, alors qu’elle remplissait le formulaire d’envoi de ses cheveux à Angel Hair for Kids. Elle faisait référence à un ange déchu dans sa série fétiche Supernatural.

Voilà qui capte parfaitement l’état d’esprit de nos jeunes: leur capacité de faire de bien belles choses, sans jamais oublier de s’amuser. Prenons note!

Pour les cheveux coupés en quatre

Et tous ces cheveux qui jonchent le sol des salons de coiffure… Quel gaspillage, n’est-ce pas? Et bien, pas pour les membres des Salons Green Circle, un regroupement canadien préoccupé de rendre les salons «verts».

C’est ce que j’ai appris au hasard des rencontres, en mettant ma tête entre les mains du sympathique Jimmy Dethomasis, propriétaire du salon de coiffure Le Ritz, non loin de l’Université de Montréal.

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Sur les murs du salon sans prétention, il y avait des affiches en italien parlant de la chimie du cheveu. En parlant avec Jimmy, j’ai découvert qu’il était effectivement passionné de la science du cheveu et qu’il avait mis au point la série de produits efficaces Dethomasis (mes boucles souples sont demeurées en place durant les douze heures suivant ma mise en plis).

Il est aussi un membre enthousiaste de l’association des Salons Green Circle, qui a entre autres organisé un système de cueillette des déchets spécifique à cette industrie. Quiconque s’est fait faire des mèches sait qu’une grande quantité de papier d’aluminium se gaspille dans les salons, et l’aluminium est l’un des rares métaux recyclables à 100%.

L’une des utilisations des cheveux recueillis par cet organisme? La fabrication de boudins poreux permettant d’absorber les déversements d’huile dans la mer! Environ quatre litres d’huile peuvent être absorbés par 500 grammes de cheveux, peut-on lire dans l’article Des cheveux pour lutter contre la marée noire sur le site maxisciences.com.

On trouve la liste des membres par province sur leur site. Et puis, comme le dit si bien l’association: bien faire… c’est beau.

* * *
Vous trouverez cet article et une foule d’autres faits et considérations sur le blogue www.passions100facons.blogspot.ca. Nathalie Prézeau est l’auteure de Toronto Fun Places… for families et des deux guides Toronto Urban Strolls… for girlfriends 1 et 2, en vente en librairies et sur ses deux sites.

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