Des cohortes de Restavèks maltraités en Haïti

Un premier roman pour Gabriel Osson

Gabriel Osson
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 21/03/2017 par Emeline Bertel

«J’ai vécu à Haïti quand j’étais jeune. Un enfant, proche de ma famille, était resté chez nous. C’était un Restavèk», se souvient l’écrivain Gabriel Osson.

L’écrivain aux multiples talents vient de publier son nouveau livre, Hubert, le Restavèk, une histoire fictive, mais portant si représentative de la réalité pour des milliers d’enfants de l’île. Il s’agit du premier roman de l’auteur, qui a déjà à son actif trois recueils de poésie et un récit qui raconte son périple à Saint-Jacques-de-Compostelle.

Reste avec…

«Restavèk» est le mot-valise qu’utilisent les Haïtiens pour parler de ces enfants qui sont envoyés en ville par leurs parents pauvres. Littéralement, nous devons comprendre qu’il s’agit de la contraction de «reste avec».

Les parents ont l’espoir que leurs bambins auront une meilleure éducation et un avenir plus radieux en laissant leur éducation à de la famille ou des amis qui habitent dans les grandes villes. Mais ce n’est pas toujours le cas.

Hubert le Restavek
Hubert le Restavek

Malheureusement, ce phénomène s’est amplifié ces dernières années, notamment suite au tremblement de terre de 2010. «Le séisme a accentué le nombre d’enfants qui se sont trouvés orphelins ou dans la rue. Des cohortes de Restavèk sont maintenues en esclavage. Ils travaillent du matin au soir, sans rémunération et sans possibilité d’aller à l’école», explique Gabriel Osson.

Paradoxalement, le gouvernement haïtien dit avoir aboli le fait d’avoir des Restavèks. Mais ce phénomène persiste et continue d’exister au vu et au su des autorités locales.

Publicité

Un documentaire

C’est en regardant un documentaire à la télévision que Gabriel Osson s’est intéressé à ces enfants et qu’il a décidé d’y consacrer son premier roman.

«Avec mes souvenirs personnels, les discussions que j’ai pu entretenir avec mes amis haïtiens et des recherches sur Internet, j’ai découvert que ce phénomène existait toujours. En 2013, on comptait 400 000 enfants restavèk en Haïti», déplore l’auteur.

Il a donc décidé de reverser les bénéfices qu’engendreront Hubert, le Restavèk à deux organismes: la fondation Maurice A. Sixto et l’association Respire Haïti, qui ont déjà prouvé leur action sur l’île en construisant une école et des logements pour les enfants des rues. «Mon rêve, c’est de vendre un livre pour chaque enfant restavèk», confie Gabriel Osson.

Enfin, l’écrivain tient aussi de nombreuses conférences dans les universités ou les écoles pour faire découvrir le sort de ces enfants, bien trop méconnu en occident. Le 6 avril, il sera de passage à la librairie Mosaïque.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur