Des avancées dans la protection des enfants

La Convention sur les droits de l’enfant a 25 ans

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Publié 16/12/2014 par Darnace Torou

Le 20 novembre 1989, l’Assemblée générale des Nations Unies adoptait la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE). C’est le premier texte international à reconnaître que les enfants sont des sujets de droit et des personnes dotées de libertés (résolution 44/25).

Globalement, de 1989 à 2014, d’énormes progrès ont été réalisés dans la protection des droits des enfants à travers le monde. Si l’Unicef note une baisse de la mortalité infantile, une hausse du nombre d’élèves scolarisés ou encore une meilleure prise en charge des filles.

La CIDE est le document plus consensuel après la Déclaration universelle des droits de l’homme, par 193 États. Seul un État, le Soudan du Sud ne l’a pas signé tandis que deux l’ont signé sans le ratifier: la Somalie et les États-Unis. La peine de mort des mineurs est sans doute l’obstacle insurmontable à la ratification américaine.

Pour le 25e anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) a publié un rapport intitulé La Situation des enfants dans le monde – Réimaginer l’avenir, l’innovation pour chaque enfant dans lequel il appelle les gouvernements, les professionnels du développement, les entreprises, les militants et les communautés à travailler ensemble pour faire émerger de nouvelles idées afin de faire face aux problèmes les plus urgents auxquels sont confrontés les enfants – et trouver de nouveaux moyens de transposer à plus grande échelle les innovations locales les plus prometteuses.

L’Unicef reconnaît que les droits de millions d’enfants sont violés chaque jour, les 20% d’enfants les plus démunis du monde courent deux fois plus de risques que les 25% les plus riches de mourir avant leur cinquième anniversaire, près d’un enfant sur quatre dans les pays les moins avancés travaille, et des millions d’enfants sont régulièrement victimes de discrimination, de violences physiques et sexuelles, de maltraitance et de négligence.

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Les pays développés ne sont pas en reste puisqu’on y trouve des inégalités et discriminations; de nombreux enfants y sont exclus de leurs droits, que ce soit dans le domaine de la santé, du logement, du niveau de vie, de l’éducation. Les enfants de familles pauvres survivent difficilement quand ils ne se retrouvent pas à la rue. Ceux issus des classes «moyennes» subissent de plein fouet les effets inégalitaires de la crise économique.

Les travaux de l’Assemblée générale des Nations Unies ayant abouti à l’adoption de la CIDE avaient été coprésidés par MM. Brian Mulroney et Moussa Traoré respectivement Premier ministre conservateur du Canada et Président de la République du Mali.

Pour l’Histoire, c’est le 24 novembre 1989 que la Chambre des communes a adopté, avec l’accord de tous les partis, une résolution visant à éliminer la pauvreté infantile au Canada avant l’an 2000, à l’initiative d’Ed Broadbent, lors son dernier discours à la Chambre.

En novembre 2014, force est de constater que l’on est loin du compte. Selon l’organisme Keep The Promise, «sur les 6 871 000 enfants vivant au Canada, 1 168 000, ou 17%, vivent dans la pauvreté».

Dans son rapport intitulé Bilan Innocenti 12 – Enfants dans les pays développés, l’Unicef observe que les conditions de vie se sont détériorées pour des millions d’enfants dans les pays les plus riches.

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Le Canada se classe au 20e rang sur les 41 pays les plus riches étudiés en ce qui concerne le taux de pauvreté chez les enfants après la grande récession. Il lui est décerné un satisfecit, mais le rapport note que «l’écart de pauvreté chez les enfants s’est creusé : les plus vulnérables d’entre eux ont sombré dans la pauvreté encore davantage. À ce jour, les enfants sont plus pauvres et sans emploi que les tranches de la population canadienne plus âgées. Ils sont aussi plus pauvres que les enfants de plusieurs autres nations riches».

L’on ne pourrait qu’appuyer la recommandation selon laquelle «il est maintenant temps pour tous les gouvernements au Canada de bâtir sur les efforts effectués pendant la crise et de donner la priorité aux enfants lors de la prise de décisions politiques et financières».

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