Patrimoine franco-ontarien: péril en la demeure

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Le coordonnateur du forum, Diego Élizondo, avec les panélistes Nicole Fortier (Société franco-ontarienne du patrimoine et de l’histoire d’Orléans), Michel Prévost (Société d’histoire de l’Outaouais), Francine Gougeon (Association du patrimoine familial francophone de l’Ontario), Jean Yves Pelletier (expert-conseil en patrimoine), Danielle Pécore-Ugorji (Réseau du patrimoine franco-ontarien), Jean-François Lozier (prof à l’Université d’Ottawa).
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Publié 26/02/2018 par Yves Breton

Le patrimoine franco-ontarien bâti, matériel et immatériel, culturel, historique, religieux et familial est en péril, sous-financé, manquant de relève et parfois littéralement menacé de démolition.

C’est ce qu’on a entendu le 22 février lors d’un Forum réunissant à Ottawa une cinquantaine de personnes actives dans les domaines de l’histoire et du patrimoine de la francophonie ontarienne.

Le patrimoine de la francophonie pose des défis importants aux diverses collectivités ontariennes, ont souligné Nicole Fortier, présidente-fondatrice de la Société franco-ontarienne du patrimoine et de l’histoire d’Orléans, Francine Gougeon, présidente-fondatrice de l’Association du patrimoine familial francophone de l’Ontario, Jean-François Lozier, professeur d’histoire à l’Université d’Ottawa, Danielle Pécore-Ugorji, directrice du Réseau du patrimoine franco-ontarien, Jean Yves Pelletier, expert-conseil en patrimoine, auteur et conférencier, et Michel Prévost, ex-archiviste en chef de l’Université d’Ottawa et président de la Société d’histoire de l’Outaouais, récemment récipiendaire du Prix Bernard Grandmaître de l’ACFO d’Ottawa.

Où sont les jeunes?

D’abord, le domaine est sous-financé à tous égards, le personnel professionnel et la relève sont insuffisants et les méthodes de promotion et d’action ne répondent pas à toute la gamme des groupes concernés, notamment les jeunes et les nouvelles communautés culturelles.

Dans les faits, le patrimoine bâti, matériel et immatériel, culturel, historique, religieux et familial est en péril.

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Des églises et des bâtiments phares de certains milieux sont menacés de démolition. Il y a risque de défiguration d’édifices patrimoniaux (comme le Château Laurier à Ottawa), des archives disparaissent, les autorités politiques et autres sont peu sensibilisées et des revendications parfois insuffisamment convaincantes affligent tout le domaine.

Pratiques d’inclusion

Il est urgent d’adopter des pratiques intensives d’inclusion des jeunes et de toutes les composantes de la société comprenant des projets intergénérationnels et interethniques et incluant les Aborigènes et les Métis.

S’assurer aussi que toutes les classes anciennes et nouvelles de la société sentent qu’elles ont leur place dans le domaine du patrimoine.

Pour stimuler la sensibilisation autant des jeunes que du grand public, il importe de se servir de spectacles et du tourisme culturel et historique. Il faut aussi susciter des activités conçues par et pour les jeunes.

En outre, il y a lieu d’être proactif et de mener des interventions ciblées, préventives, auprès des élus, des dirigeants d’entreprises ayant un impact sur la société et les cadres de vie, des décideurs et des forces vives de la société.

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Organiser le patrimoine

Notons aussi que la protection du riche patrimoine religieux et du patrimoine agricole de l’Ontario francophone exige sans tarder un engagement autant des diverses autorités que des collectivités elles-mêmes.

Dans une perspective globale, il est urgent de fonder un «conseil ontarien du patrimoine de la francophonie» qui veillerait à l’ensemble des actions à mener sur les plans politique, conceptuel, organisationnel et financier. Le développement d’un réseau vraiment fort, inclusif et actif à travers la province s’impose aussi.

Enfin, tout doit concourir à protéger le patrimoine et à le mettre en valeur, tout en favorisant le sens de l’identité linguistique et culturelle enrichie des francophones de l’Ontario. En somme, les lois, réglementations, orientations, organismes et le réseau doivent répondre aux enjeux.

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Des participants au forum du 22 janvier à Ottawa sur le patrimoine franco-ontarien.

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