De nouveaux défis pour la ministre Mélanie Joly

La ministre fixe le cap

Mélanie Joly et Denis Simard
Denis Simard, président de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), accompagné de la ministre Mélanie Joly.
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Publié 17/10/2018 par L'Eau vive

La ministre du Tourisme, des Langues officielles et de la Francophonie Mélanie Joly a présenté ses nouveaux défis pour les semaines à venir dans un entretien accordé à L’Eau vive en septembre.

Les 11 et 13 septembre dernier, la ville de Saskatoon recevait les députés et ministres du gouvernement fédéral à l’occasion d’un caucus qui s’y tenait. Certains ministres ont profité de leur présence en Saskatchewan pour s’entretenir avec les communautés concernées par leurs différentes responsabilités.

C’est dans ce cadre que Mélanie Joly, après avoir rencontré le réseau associatif fransaskois, s’est livrée sur les missions qui l’attendent. Extrait.

Son nouveau rôle, son nouveau mandat

Mélanie Joly (MJ) : Je suis très excitée par le nouveau mandat. Premièrement, en matière de langues officielles, on poursuit le travail qui a été entamé.

Mais aussi on lance la grande discussion concernant la modernisation de la Loi sur les langues officielles, discussion qui n’a pas eu lieu depuis des décennies. Cette loi, rappelons-le, est d’une complexité infinie et soulève des enjeux très importants pour l’avenir du fait français au pays.

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Mélanie Joly
La ministre du Tourisme, des Langues officielles et de la Francophonie, L’honorable Mélanie Joly, lors de sa rencontre avec le réseau associatif fransaskois dans la salle de spectacles de la Troupe du jour.

Ça me fait encore et toujours plaisir de promouvoir la francophonie canadienne, mais aussi d’amener cela à l’international. Être en charge de la Francophonie internationale, c’est un nouveau rôle pour moi.

C’est une façon de vivre l’expérience de la diplomatie canadienne et le premier ministre m’a donné la responsabilité du dossier de TV5 monde et de TV5 Québec-Canada et aussi de promouvoir le fait français sur le web, via l’Organisation internationale de la Francophonie.

Tourisme

MJ : Et en matière touristique, je vous rappelle que l’industrie du tourisme est la plus importante dans le monde, elle vaut 7,6 trilliards de dollars, plus que le pétrole et l’automobile. Cette industrie est en croissance de 4 % par année.

Au Canada, nous étions dans le top 10 des destinations dans le monde, mais à cause des coupures effectuées par le gouvernement conservateur après les jeux de Vancouver, on se retrouve maintenant au 17e ou 18e rang.

Sa vision pour le tourisme

MJ : Le PM m’a demandé de développer une première stratégie sur le tourisme.  À court terme, je veux crédibiliser le secteur du tourisme, car je pense, contrairement à d’autres pays, que l’on tient ce secteur pour acquis. Je pense qu’on le snobe, alors qu’une personne sur dix travaille dans ce domaine au Canada.

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C’est un secteur qui génère des millions de revenus. Je pense que l’on peut travailler encore plus au fédéral pour bien représenter ces travailleurs et de ce potentiel économique.

Actions concrètes pour la modernisation des langues officielles d’ici les élections ?

MJ : Premièrement, nous allons déployer le Plan d’action pour les langues officielles. Avec 2,7 M$, c’est le plus grand investissement en langues officielles de l’histoire du Canada. Maintenant, il faut que les gens le ressentent dans leur portefeuille.

Pour la première fois, nous avions reconnu l’importance des droits collectifs dans la Loi [sur les] langues officielles. Il y a 50 ans, l’idée était que chaque personne au pays ait accès à la langue officielle de son choix, mais peu à peu, on a reconnu l’importance d’avoir accès à l’éducation dans la langue officielle de son choix.

Diane Lebouthillier
La ministre du Revenu, Diane Lebouthillier, accompagnait la ministre Joly à Saskatoon et elle a profité de l’occasion pour rencontrer les membres de la Fédération des aînés de Saskatoon.

Aujourd’hui, on ne peut pas penser qu’un francophone peut vivre dans un espace anglophone, alors même qu’il n’y a pas communauté pour le soutenir. C’est pour cela que dans le Plan d’action, pour une première fois, on reconnaît l’importance du « par et pour », l’importance que la communauté puisse avoir une vitalité, que l’on puisse vivre tous les jours en français.

Nous avons donc décidé d’appuyer les organisations pour soutenir le fait français en milieu minoritaire.

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Augmentation du pouvoir du Commissaire des langues officielles ?

MJ : En ce qui concerne le pouvoir du Commissaire des langues officielles, je suis prête à avoir une discussion à ce niveau. On ne peut pas prendre le tout en silos, on doit regarder le tout dans son ensemble.

C’est pour cela que cette modernisation-là, il faut bien la faire, on doit s’assurer que les populations appuient cette modernisation. Je pense qu’il y a encore des tensions linguistiques au pays, mais il n’y en a beaucoup moins qu’auparavant.

Un nouveau mandat pour moderniser ?

MJ : On ne veut pas moderniser cette loi de façon « isolée » à Ottawa, il faut le faire avec les communautés. On veut s’assurer de savoir exactement ce qu’elles réclament. Nous travaillons donc avec les communautés, avec le Commissaire des langues officielles, avec le Sénat, pour, finalement, arriver avec des propositions pour moderniser la Loi.

Et j’espère que l’on pourra avoir un autre mandat pour procéder à cette modernisation-là. Le fait que l’on reconnaisse pour la première fois dans notre histoire, la nécessité de moderniser cette loi, c’est un immense pas en avant pour le fait français au pays.

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