Chateaubriand, précurseur du romantisme

250e anniversaire

Timbre commémoratif pour Chateaubriand.
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Publié 02/09/2018 par Gabriel Racle

On ne saurait laisser passer sans le souligner, en cette année 2018, le 250e anniversaire de naissance de François-René, vicomte de Chateaubriand, un des grands noms de la littérature française, qui se classe avec Molière, Rousseau, Balzac, Racine, Corneille et bien d’autres dans les programmes d’étude de la littérature française de par le monde.

Ses Mémoires d’outre-tombe ont fait le tour du monde, que ce soit dans la version française ou dans une traduction, en anglais, italien, japonais, néerlandais, par exemple. Il est considéré comme le précurseur du romantisme.

Saint-Malo

Chateaubriand est né le 4 septembre 1768 dans la célèbre ville bretonne de Saint-Malo, une ville touristique qui nous intéresse particulièrement puisque c’est de cette ville dont il est natif qu’est parti Jacques Cartier (1491-1557) pour découvrir le Canada.

François-René est le fils cadet d’une famille de six enfants. Mais il commence sa vie loin de ses parents, chez sa grand-mère maternelle, madame de Bédée, à Plancoët où il est placé en nourrice et qui le conduit souvent chez son oncle, au manoir de Monchoix.

Il a trois ans lorsque son père, réussissant dans les affaires, peut acheter en 1771 le château de Combourg en Bretagne, où la famille Chateaubriand s’installe. François-René y passe une enfance qu’il décrit plus tard comme «souvent morose auprès d’un père taciturne et d’une mère superstitieuse et maladive, mais gaie et cultivée».

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Le château de Combourg, où Chateaubriand a passé son enfance.

L’Almanach des Muses

Il commence ses études à 9 ans au collège de Dol-de-Bretagne, de1777 à 1781, puis à celui de Rennes en1782 et de Dinan en 1783. Il obtient un brevet de sous-lieutenant au régiment de Navarre à 17 ans, sous les ordres de son frère Jean-Baptiste, puis est nommé capitaine à 19 ans.

Il arrive à Paris en 1788 et se lie d’amitié avec des écrivains comme Jean-François de La Harpe, Louis de Fontanes et d’autres auteurs de l’époque. Il fait alors ses débuts littéraires en écrivant des vers pour l’Almanach des Muses.

Mais la politique l’intéresse aussi. En janvier 1789, il participe aux États de Bretagne et, en juillet de la même année, il assiste à la prise de la Bastille avec ses sœurs Julie et sa préférée Lucile.

Portrait de Chateaubriand par Anne-Louis Girodet-Trioson,
musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin (Saint-Malo).

Voyage en Amérique

En avril 1791, il s’embarque pour l’Amérique et y voyage quelques mois. Il en rapporte de volumineuses notes qui lui serviront ultérieurement dans ses textes, et tout particulièrement dans son Voyage en Amérique (1826).

De retour à Saint-Malo en 1792, il se marie puis rejoint en Allemagne l’armée contre-révolutionnaire.

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Blessé, malade, il se réfugie ensuite en Angleterre (1793) où il passe sept années misérables. À Londres, il publie Essai historique, politique et moral sur les révolutions anciennes, considérées dans leurs rapports avec la Révolution française (1797).

Statue de François-René de Chateaubriand à Saint-Malo.

Chrétien

Revenu en France en 1800, la mort de sa mère et de l’une de ses sœurs affecte l’écrivain, qui se tourne vers le catholicisme qu’il avait abandonné et rédige Les Natchez, publié tardivement, et Atala, ou les Amours de deux sauvages dans le désert (1801), dans le cadre de la Louisiane, qui est un succès. En 1802, il publie Le Génie du christianisme, une apologie de la religion à laquelle Chateaubriand se rattache.

Mais l’écrivain voyage, prend des notes et rédige ensuite un nouveau livre.

C’est ainsi qu’est publiée en 1809 son œuvre Les Martyrs dans laquelle «il s’agit de démontrer, c’est une parenté de nature entre deux moments historiques que les siècles séparent». Or Chateaubriand est parti en 1896 avec sa famille pour le Moyen-Orient, visitant la Grèce, la Turquie, Jérusalem.

Rentré en France après s’être aussi enthousiasmé pour les paysages italiens, il se retire dans sa maison de la Vallée-aux-Loups, près de Sceaux, et commence les Mémoires d’outre-tombe dont la rédaction allait durer une trentaine d’années.

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Les Mémoires d’Outre-Tombe.

Ambassadeur et ministre

En 1811, il est élu à l’Académie française et il publie son Itinéraire de Paris à Jérusalem. Durant les Cent-Jours, la période de 1815 au cours de laquelle Napoléon Ier a repris le pouvoir, le roi Louis XVIII, réfugié en Belgique, le fait ministre de l’Intérieur.

Après la bataille de Waterloo perdue par les Français et l’exil définitif de l’empereur à Sainte-Hélène, Chateaubriand devient Pair de France et ministre d’État, mais, en 1816, il est privé de son poste.

Par après, il est nommé ambassadeur puis, en 1822, ministre des Affaires étrangères. Mais il abandonne la vie politique après une tentative de coup d’État contre le roi Louis-Philippe (1834). Il compose la Vie de Rancé (1844). Mais sa santé décline et il meurt à Paris le 4 juillet 1848, il y a 170 ans. Il avait 80 ans.

Il est inhumé le 19 juillet sur le rocher du Grand-Bé, dans la rade de Saint-Malo, selon ses dernières volontés.

Le tombeau de Chateaubriand sur l’îlot du Grand Bé.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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