Charlie: French bashing et faux musulmans

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Publié 20/01/2015 par Charles-Antoine Rouyer

Ça leur apprendra à ces Français grandes gueules et racistes… Bien sûr personne n’a lancé cette phrase-là, ou du moins pas dans des cercles modérés.

Et pourtant… Il semble régner un «French bashing» latent, à demi-mot, en sous-entendus ou par le biais de couvertures médiatiques, depuis l’attentat terroriste dans les locaux de Charlie-Hebdo à Paris et les autres assassinats qui ont suivi.

Certes, des jeunes Français basculent dans l’islamisme intégriste, car l’exclusion des minorités notamment d’origine africaine (du Nord et subsaharienne) en France, amplifiée par les difficultés économiques dont un chômage élevé, ne leur laisse pas beaucoup d’espoirs dans ces quartiers défavorisés dits «cités».

Mais la France n’est pas responsable des tensions internes au sein de l’Islam, entre chiites et sunnites, dont les salafistes fondamentalistes. Le tout rappelant les horreurs et barbaries entre catholiques et protestants, voire celles de l’Inquisition.

La satire au vitriol de Charlie-Hebdo n’est pas non plus responsable de l’interprétation déformée du Coran par certains. D’ailleurs, certains érudits confirment que la représentation de Mahomet n’est pas interdite dans le Coran et que certaines imageries anciennes du prophète existent. (La presse anglo-canadienne qui a refusé de publier certaines caricatures pourrait sans doute fouiller ce sujet.)

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Enfin la France est loin d’être la seule responsable des déséquilibres au Moyen-Orient, principalement pour le pétrole (postcolonialisme?).

Il reste que la fièvre de la violence terroriste monte. Mais ce n’est qu’un symptôme. Plus de sécurité et d’interventions militaires seront comme prendre un cachet pour faire tomber la température, sans se préoccuper des causes profondes de la maladie.

Alors ce «French bashing» ambiant est loin de faire avancer les choses, car il s’arrête aux facteurs superficiels.

Quoi qu’il en soit, la violence n’est pas acceptable pour faire taire des opinions dissonantes et contraires. Comme l’a si fermement affirmé le maire de Toronto, John Tory, loin d’être un libéral de gauche et plutôt conservateur.

Et pour tenter de tordre le cou à une dernière ineptie, sottise colportée. Les croyants musulmans n’ont pas à s’excuser de cet attentat ou d’autres. Car ces fous de Dieu ne relèvent pas de cette religion «de paix, de partage et d’amour», comme l’a résumé le frère du policier français froidement abattu sur un trottoir à bout portant: «Mon frère était musulman et il s’est fait abattre par des faux musulmans. Il ne faut pas mélanger les extrémistes et les musulmans. Les fous n’ont ni couleur, ni religion.»

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Par contre, les musulmans se doivent de condamner ces horreurs sans retenue.

Mais d’autres, plus savants, apporteront sans doute leurs réponses. Pour l’heure, la meilleure analyse de ces tristes événements revient sans doute au sage parmi les sages, Boris Cyrulnik, devenu psychiatre pour comprendre les nazis qui ont détruit sa famille et rendu orphelin. Cette pensée fondamentaliste religieuse tient du même totalitarisme dissocié de la réalité que le nazisme, résume-t-il à TV7 L’info Sud-Ouest.

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