Budget Flaherty: du bon et du moins bon…

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Publié 03/02/2009 par Claude Fugère

Le gouvernement conservateur a présenté un budget de compromis le 27 janvier dernier. En effet, en cette période difficile sur le plan économique, nos dirigeants ont adopté un plan qui, selon eux, devrait nous aider à sortir du marasme dans lequel nous sommes en ce moment plongés, et qui a également permis la survie, du moins pour le moment, de leur fragile gouvernement. Regardons un peu ce budget de plus près.

En premier lieu, le gouvernement devrait injecter 29 milliards de dollars de plus que prévu dans l’économie en 2009, ce qui correspond à environ 1,3 % du PIB, bien en dessous du 2 % suggéré par le Fonds monétaire international. Malgré cela, le Canada prévoit s’endetter de 33 milliards cette année et de 85 milliards d’ici 2013. À ce moment, la dette totale du Canada sera de 542 milliards de dollars. Pourtant, le gouvernement prévoit que le ratio dette-PIB diminuera de 31,3 % à 28,3 %, en tablant sur une croissance économique plutôt agressive.

Par ailleurs, je me dois d’affirmer qu’aussi faible qu’il soit, je serai toujours favorable à l’allégement du fardeau fiscal. En effet, nous sommes très taxés sur le plan personnel et avec le coût de la vie qui monte de façon effarante (ne me parlez pas de l’Indice des prix à la consommation, s’il-vous-plaît) alors que les salaires ne suivent pas, l’épargne et le pouvoir d’achat diminuent à vue d’œil. Les mesures prises dans le budget se chiffrent à 5,5 milliards de dollars. Par exemple, une famille ayant deux enfants en bas âge et ayant un revenu combiné de 60 000 $ aura droit à une économie d’impôt de 1 440 $ pour 2009. Une famille avec deux enfants et un revenu combiné de 40 000 $ aura une économie d’impôt d’environ 1 540 $, versus environ 1 670 $ si elle a un revenu combiné de 80 000 $.

Le célibataire gagnant 60 000 $, quant à lui, aura droit à une économie d’impôt de seulement 580 $. De plus, le gouvernement haussera de 1 000 $ le crédit en fonction de l’âge pour environ 2,2 millions aînés.

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Par contre, on peut s’étonner des crédits d’impôt pouvant aller jusqu’à 1 350 $ sur les rénovations tant extérieures (incluant même le terrassement) qu’intérieures de la maison. Je sais pertinemment que cela va peut-être relancer la consommation dans une certaine mesure, mais encourager les rénovations lorsque beaucoup de gens voient leur pouvoir d’achat diminuer ressemble plus à subventionner les magasins de rénovation. J’aurais préféré voir plus d’incitatifs pour le retour à l’école des gens perdant leur emploi pour perfectionner la main d’œuvre afin qu’elle puisse réellement apporter un plus-value à l’économie lors de la reprise. La période d’éligibilité à l’assurance-emploi est prolongée de 5 mois pour les travailleurs voulant le faire, ce qui coûtera 500 millions de dollars aux contribuables lors des deux prochaines années, mais est-ce que cela suffira, et quels seront les critères d’éligibilité? Est-ce que les prêts et bourses seront conjoints à ce programme? Permettez-moi de douter de ces mesures à plus long terme…

En somme, le Canada a manqué le bateau en ce qui concerne le contexte actuel. Les réductions fiscales sont les bienvenues, mais certaines autres décisions portent à réflexion sur leur pertinence. La plus grande carence de ce plan est évidemment le manque de vision à long terme et les investissements plutôt minces effectués dans les infrastructures, ce qui aurait été une judicieuse façon de favoriser le retour au travail.

Et pourquoi pas lancer de grands projets comme des barrages hydroélectriques alors que la demande d’électricité ne peut qu’augmenter à long terme? On aurait ainsi augmenté notre endettement, mais à bon escient.

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