Au moins 40 ans pour démanteler la centrale de Fukushima

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Publié 20/12/2011 par Mari Yamaguch (The Associated Press)

à 06h47 HNE, le 21 décembre 2011.

TOKYO – Le gouvernement japonais a présenté, mercredi, un nouveau calendrier de travaux prévoyant une durée de quelque 40 années pour démanteler la centrale nucléaire accidentée de Fukushima et nettoyer le site.

C’est un projet « sans précédent » dont le calendrier n’est « pas totalement prévisible », a reconnu Goshi Hosono, ministre en charge de la crise à Fukushima (nord-est du Japon). La centrale a été accidentée lors du tsunami dévastateur du 11 mars dernier, et le combustible de trois réacteurs a fondu suite à une panne des systèmes de refroidissement, provoquant le plus grave accident nucléaire depuis Tchernobyl en 1986.

Selon le gouvernement, la centrale est désormais stabilisée et se trouve dans les conditions d’un « arrêt à froid »: la température dans les cuves des réacteurs est aujourd’hui de façon permanente en dessous des 100 degrés, à 70 degrés.

Les travaux de demantèlement de la centrale et de sécurisation du site devasté se feront en plusieurs étapes. Les techniciens de Tokyo Electric Power Company (TEPCO), l’exploitant de la centrale, commenceront à retirer d’ici deux ans les barres de combustibles usés reposant actuellement dans des piscines, à l’étage supérieur de chaque bâtiment abritant les réacteurs.

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Quand ces travaux seront terminés, l’extraction du combustible fondu pourra commencer, un travail qui prendra au moins 25 ans. On ne connaît pas aujourd’hui la localisation, l’état et la température exacts de ce « corium », magma metallique résultat de la fusion.

Une partie, voire la totalité de ce magma, s’est peut-être déposé sur le plancher en béton de l’enceinte de confinement, sous les cuves. Ce « corium » est composé du combustible nucléaire, de morceaux des barres d’assemblage et d’autres éléments du coeur avec lequel il est entré en contact, a des températures dépassant 2.500 degrés.

Au moins dix années supplémentaires seront nécessaires pour démanteler complètement la centrale après avoir enlevé tous les débris. Le processus complet devrait durer une quarantaine d’années et ne devrait pas être terminé avant 2051, selon les prévisions du gouvernement japonais.

Il faudra mettre au point des techniques inédites et des robots commandés à distance, en raison des niveaux de radioactivité extrêmement élevés dans les bâtiments des réacteurs. Selon des responsables japonais, ces robots devraient être disponibles d’ici 2013 et les travaux de décontamination des réacteurs pourraient débuter en 2014.

Le coût total de ces travaux n’a pas été précisé dans l’immédiat mais le gouvernement japonais a assuré qu’il n’y aurait pas de retards pour des raisons de budget. Mais selon des experts, la centrale située à 140km au nord-est de Tokyo reste vulnérable à des séismes et tsunamis catastrophiques.

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Des débris dattendus en Alaska

à 18h29 HNE, le 19 décembre 2011.

ANCHORAGE, États-Unis – Les débris du tsunami qui a frappé le Japon en mars dernier n’ont pas encore été détectés près des côtes de l’Alaska, mais il se pourrait que ce soit en raison du mauvais temps qui empêche les gens de sortir de chez eux pour en avoir le coeur net.

Des matériaux ont été repérés dans les zones côtières de l’État de Washington et de la Colombie-Britannique, et les citoyens de l’Alaska devraient eux aussi en apercevoir d’ici peu, a rapporté lundi le Anchorage Daily News.

Les intempéries ont été nombreuses dans la partie sud-est de l’État de l’Alaska ces derniers temps. Les résidants de la ville de Craig, sur l’île du Prince-de-Galles, pourraient bien être les premiers à voir apparaître les débris qui dérivent à travers l’océan Pacifique depuis le 11 mars dernier, selon Dave Gaudet, de l’Alliance de la conservation marine.

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Les habitants de cette région de l’Alaska pourraient voir des tonnes de débris s’échouer sur les plages très bientôt. M. Gaudet soutient qu’il est entré en contact avec des citoyens de Craig, qui lui ont fait savoir que le mauvais temps les empêchait toujours de vérifier si des débris sont parvenus jusque-là.

L’île du Prince-de-Galles est située à environ 800 kilomètres au nord de Tofino, en Colombie-Britannique, au milieu de la côte ouest de l’île de Vancouver. Des photos de certains contenants de verre et de métal retrouvés à Tofino ont été diffusés dans les médias canadiens mercredi.

En septembre, un vaisseau russe a rapporté avoir aperçu une immense nappe de débris à environ 3200 kilomètres du Japon. Selon certaines estimations, la taille de cette nappe pourrait être deux fois supérieure à celle de l’État du Texas.

Les experts préviennent que ces débris devraient être approchés avec précaution puisque le séisme et le tsunami a endommagé des installations nucléaires. L’eau qui se retrouve dans contenants qui dérivent à travers le Pacifique pourraient être radioactive.

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