Après la rue, les cyclistes investissent Internet

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Publié 22/09/2009 par Vincent Muller

«Certains conducteurs prennent plaisir à intimider les cyclistes», affirme Donald Wiedman. Ce cycliste et professionnel de la communication veut rétablir l’équilibre face à l’ancien procureur général Michael Bryant, qui a engagé une société de relations publiques après avoir été impliqué dans une collision avec un cycliste, Darcy Allan Sheppard, qui en est mort le 31 août dernier.

La guerre d’opinion est ouverte et le champ de bataille se trouve, entre autres, sur Internet. Donald Wiedman est en première ligne : «Ma motivation est complexe, je suis un professionnel de la communication et des relations publiques et je suis aussi un cycliste passionné», explique-t-il.

«Une société de relations publiques n’a rien à faire dans une telle affaire, ça nuit à l’image du métier, et je me sens concerné puisque c’est ma profession. Les professionnels des relations publiques ne sont pas supposés être des escrocs!».

Selon lui, l’intervention de la compagnie Navigator a influencé l’opinion publique. «Le lendemain de l’accident, CityTV a diffusé des images montrant le comportement agressif de Michael Bryant. Le lendemain cette vidéo avait disparu.»

Pour Donald Wiedman, la société de relations publiques aurait influencé l’opinion en communiquant avec les médias pour qu’une vidéo prise sous un autre angle soit diffusée. Sur cette vidéo, le comportement «agressif» de l’ancien procureur général ne paraît pas.
En même temps, les médias faisaient état de l’alcoolisme de Sheppard et de son passé tumultueux. Selon Wiedman, tout ceci a contribué à atténuer la responsabilité de Bryant, ce qui a choqué de nombreux cyclistes.

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«On est confronté à des comportements agressifs tous les jours. En voyant la vidéo, j’ai tout de suite reconnu le comportement de certains conducteurs, auquel j’ai déjà été confronté. Il y a en qui prennent plaisir a intimider les cyclistes», affirme Donald Wiedman.

En voyant la tournure que prenaient les évènements, les critiques envers Sheppard, la création du compte Twitter@Bryantfacts, et la disparition de la première vidéo, il a pris les choses en main.

«J’ai recherché la vidéo sur Internet et je l’ai finalement retrouvée sur le site de CBC, des gens l’avaient aussi mise sur YouTube et sur plusieurs blogues».

Pour défendre Sheppard et l’ensemble des cyclistes auprès de l’opinion publique il a créé le compte Twitter@Bryanttruths et fait son travail de relations publiques auprès des médias. Ce compte fonctionne très bien, contrairement au compte visant à défendre Bryant où aucune nouvelle n’a été publiée depuis le 16 septembre: «Ils ont fait une grosse erreur en créant ce compte, ils ont dû prendre Twitter pour un jouet, avec ce mode de communication il faut interagir avec le public régulièrement», lance Donald Wiedman. «Et ils ont ignoré la forte présence de la communauté des cyclistes sur Internet», ajoute-t-il.

Sa position de cycliste n’empêche pas à Donald Wiedman de reconnaître la part de responsabilité du coursier en état d’ébriété qui, voyant que Bryant prenait la fuite, a sauté sur la voiture: «C’est un idiot», reconnaît-il, «et l’autre est un plus gros idiot».

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Persuadé que l’implication de Navigator a contribué, dans les jours qui ont suivi l’accident, à la manipulation de l’opinion publique et à la dégradation de l’image des cyclistes, il déclare avec satisfaction: «Maintenant les médias ne parlent plus du passé de Sheppard et la plupart des gens sont d’accord pour dire que le comportement de Bryant est inadmissible».

Si il pense que son travail n’influencera en rien le procès, ce membre du Comité du maire sur le cyclisme espère par contre que cela contribuera à l’amélioration des infrastructures pour les cyclistes à Toronto.

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