Action positive travaillera avec Oasis

5e anniversaire

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Publié 02/12/2014 par Alix Forgeot

Samedi dernier, au Ramada Plaza de Toronto, l’organisme à but non-lucratif Action positive VIH/sida fêtait son anniversaire «en famille». L’occasion de montrer une fois de plus l’importance d’un tel organisme francophone, alors qu’avait lieu lundi, la journée mondiale de lutte contre le SIDA.

Depuis sa création en 2009 par Jean-Rock Boutin, Marcel Grimard et Chantal Mukandoli, membres de FrancoQueer, Action positive a parcouru du chemin. «L’organisation travaille avec des petits moyens et essaie de soulever des montagnes», déclare Éric Cader, le directeur général par intérim.

«Je suis très ému de voir que les petites graines semées font en sorte que près de 100 personnes sont réunies aujourd’hui», avoue le président Jean-Rock Boutin. «Ça fait chaud au cœur de voir qu’il y a du soutien!»

Pour le maître de cérémonie, Ron Rosenes, récipiendaire de l’ordre du Canada, Action positive joue un rôle essentiel dans la communauté francophone de Toronto, de par sa «sensibilité culturelle» et son «offre de services en langue française».

L’organisme trouve sa mission dans la prévention, l’éducation et le soutien dans la lutte contre le VIH/sida. D’ailleurs, plusieurs efforts ont été faits en la matière dans la communauté francophone torontoise.

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Avancées

Le jour même de son anniversaire, Action positive a conclu une alliance avec l’organisme Oasis Centre des femmes, dans le but de prodiguer toujours plus de services aux femmes.

L’objectif est «d’échanger nos services et nos ressources», explique Dada Gasirabo, la directrice générale du centre Oasis, «pour que les femmes soient servies au maximum et qu’elles se sentent mieux». En effet, les femmes atteintes du VIH vivent au quotidien le «blâme, la violence ou encore la culpabilité».

Et «Même si certaines femmes ne sont pas atteintes du virus du sida, la question de la santé sexuelle se pose», souligne Éric Cader.

Au commissariat aux services en français de l’Ontario, on dénonce le fait que «la population est souvent confrontée à des organismes qui offrent leurs services en anglais», selon Alison Stewart, chef de projets, qui représentait son patron François Boileau en ce 29 novembre.

Le commissariat reçoit beaucoup de plaintes de la part des «membres vulnérables de la communauté», note-t-elle. En réponse à ce mécontentement, une enquête devrait être commandée prochainement par le Commissariat.

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Enfin, du côté de l’emploi, des efforts sont à noter pour les personnes atteintes de virus du sida, grâce au Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées.

À Toronto, il existe désormais un coordonnateur des services en français qui fait le relais entre les fournisseurs de services à l’emploi et les personnes victimes d’un handicap (mental, physique ou chronique), comme le VIH.

Témoignages

En plus de célébrer ces «victoires», le public, les membres de l’organisme et les officiels ont été invités à témoigner.

Jean-Rock Boutin a rappelé son engagement inconditionnel pour cette cause: «Je suis heureux d’avoir collaboré, participé et je veux continuer de soutenir cette cause, d’être un coach» lance-t-il.

Ron Rosenes insiste sur l’importance de «faire une pause, de penser à nos amis perdus et de continuer le travail pour eux».

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Une minute de silence a d’ailleurs été observée, puis Éric Cader a lu un poème en leurs mémoires, avant que ne soit interprétée une chanson en leur honneur, par Nathalie Nadon, une des voix du trio franco-ontarien Les Chiclettes, accompagnée par le guitariste Éric Saint-Laurent.

Pour Dada Gasirabo, le sida est aussi une «affaire personnelle», car il lui a «enlevé une sœur et un frère». À l’époque «ça a déchiré» sa famille. Cela explique son engagement dans la lutte contre le VIH.

Patrick, un bénévole, a lui aussi été une victime par ricochet du virus, suite au décès de sa femme il y a quelques mois. Son engagement auprès d’Action positive lui permet de surmonter cette épreuve: «Je ne me sens plus seul», confie-t-il.

Gilles Marchildon, directeur général d’Action poositive de 2010 à octobre 2014, constate aujourd’hui «la bonne vitesse de croisière» de l’organisme et se donne un défi. Sa mère lui disait de «trouver du positif à dire» à propos des personnes avec qui il ne s’entendait pas. Lui, a souhaité trouver quelque chose de «positif» à dire à propos du VIH: «Peu importe la religion, l’orientation sexuelle, la couleur de peau ou le revenu, il ne pratique aucune discrimination…»

Cela dit, certaines parties de la population sont plus touchées que d’autres, selon le site du gouvernement de l’Ontario: les hommes bisexuels et homosexuels, les Ontarien(ne)s d’origine africaine et caribéenne, les consommateurs de drogues par injection, les Autochtones, les femmes appartenant à ces catégories ou pratiquant des activités à risques.

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Mobilisation

Il reste encore beaucoup d’efforts à faire «pour le VIH à Toronto», selon le cofondateur d’Action Positive, Jean-Rock Boutin: «On aurait besoin de plus de moyens pour créer un organisme communautaire champion du VIH pour les francophones à Toronto; un centre d’excellence bien financé et bien équipé» pour répondre aux besoins des victimes du sida.

L’équipe d’Action Positive reste mobilisée. Selon l’organisme, en Ontario, plus de 26 000 personnes vivraient avec le VIH.

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