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Souffrir de maladie mentale, ce n’est pas comme se casser un bras

dépression
Une litanie de maladies mentales gâchent la vie de centaines de milliers de gens.
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Publié 01/02/2019 par André Magny

Trouble de personnalité limite, anorexie, boulimie, dépression, psychose. Une litanie de maladies qui gâchent la vie de centaines de milliers de gens au Canada français. Mais aussi celles de leurs parents, de leurs amis. Mais c’est encore pire quand on n’en cause pas.


C’est l’histoire d’un père dont la fille a commencé à sombrer dans la maladie mentale à l’âge de 14 ans. Anorexie, automutilation et tentatives de suicide à répétition. Vingt-trois au total. Plus elle s’enfonçait, plus les escaliers de l’hôpital étaient lourds à descendre. Encore plus lourds à monter.

Qu’on soit à Bouctouche, à Ottawa, à Maillardville ou à Dawson City, personne n’est à l’abri. En 2012, la Commission de la santé mentale du Canada estimait que 200 000 Canadiens francophones en situation minoritaire souffraient de maladie mentale.

Incompréhension des gens

Outre les facteurs génétiques et biologiques, une foule d’aspects d’ordre social, économique et psychologique entrent en ligne de compte quand il s’agit de la maladie mentale.

À cela s’ajoute l’incompréhension des gens, l’ignorance de la famille, sans compter parfois les tâtonnements du corps médical. Souffrir de maladie mentale, ce n’est pas comme se casser un bras. D’où les nombreux essais et erreurs pour trouver la bonne médication.

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Pourtant, on peut parfois se poser des questions sur certains traitements, notamment ceux destinés aux ados. N’y aurait-il pas d’autres moyens que la contention, pour améliorer le sort de quelqu’un qui crie littéralement à l’aide tout en se frappant violemment la tête sur les murs de sa chambre?

Avant 14 ans

D’après ce que rapporte l’organisme Santé en français, «50% des troubles mentaux ou maladies mentales se déclarent avant l’âge de 14 ans». A-t-on développé au Canada français des interventions particulières au plan thérapeutique?

En principe, les maladies mentales se traitent par des psychothérapies, des médicaments ou un mélange des deux. Il y a aussi parfois des actions qui sortent des sentiers battus.

À Ottawa, le RéseauAdo mise sur des soins alternatifs proposés par des jeunes pour des jeunes. L’organisme chapeauté par le Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO) offre des programmes qui aident les adolescents à mieux contrôler leurs émotions.

Yoga et méditation

C’est le cas du programme Pleine conscience. Grâce au yoga et à la méditation, les jeunes de 15 ans et plus sont invités à porter attention au moment présent, à leurs pensées, aux pensées, aux sensations physiques et à l’environnement de façon délibérée, sans porter de jugement. Dans le programme Plumes et pinceaux, ce sera la gestion du stress qui fera équipe avec les arts visuels et l’écriture créative dont le slam.

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Et que fait-on quand on est dans une région peu desservie, dans le nord de l’Ontario par exemple, pour parler de son esprit en français? Au début 2018, Montfort a été approché par l’Équipe de santé familiale de Hearst pour savoir s’il était possible d’offrir des services en français à sa clientèle dans le domaine de la santé mentale. Les besoins étaient criants.

Pour une meilleure santé mentale: la conversation et l’entraide.

Accroître l’accès

Après avoir exploré quelques options avec le chef du département de psychiatrie et les thérapeutes de Montfort, un projet pilote a été réalisé avec le Groupe de gestion de l’anxiété, un service donné par les intervenants de la clinique ambulatoire de santé mentale de Montfort.

À Hearst et ailleurs, cette initiative a permis à l’équipe de santé mentale — une travailleuse sociale et une psychothérapeute — de présenter pendant 12 semaines des interventions pratiques et reconnues à des francophones qui n’y auraient pas normalement accès.

«Le but de ce projet est à la fois clinique et éducatif», dira Judith Boileau, conseillère en télémédecine. Non seulement des soins ont-ils été prodigués, mais Montfort a profité aussi de l’occasion pour former du personnel.

Cibler les mères

En Acadie, et particulièrement en Nouvelle-Écosse, le Réseau Santé a mis au point une formation sur la santé mentale des mères. Celles-ci jouant un rôle crucial dans le bienêtre de leurs enfants, il est donc essentiel qu’elles s’occupent d’elles aussi.

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Cette formation a pour but d’éduquer les professionnels de la santé sur les problèmes de santé mentale des mères, de défendre leurs intérêts ayant des problèmes de santé mentale et de leur apporter un soutien dans le traitement de ces problèmes.

Il y a aussi certaines initiatives s’adressant à la communauté afin que les gens soient mieux outillés ou sensibilisés à maladie mentale.

Auteur

  • André Magny

    Journaliste à Francopresse, le média d’information numérique au service des identités multiples de la francophonie canadienne, qui gère son propre réseau de journalistes et travaille de concert avec le réseau de l'Association de la presse francophone.

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