À Toronto, l’art a fait son show !

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Publié 25/02/2014 par Sonia Baritello

Sésame, ouvres-toi. C’est un peu ce qui aurait pu vous passer par la tête, en poussant les portes du Better Living Centre, à Exhibition Place, le week-end dernier. En quelques secondes, vous voilà transportés dans un autre univers, celui de l’art et de la création.

De jeudi à dimanche, plus de 250 artistes contemporains venus du Canada et d’ailleurs, ont partagé leur vision de l’art, à l’occasion de la 7e édition de The Artist Project, l’un des plus importants rassemblements artistiques accueillis par la ville reine.

Un espace de rencontre

Pas besoin de carte ou de plan. Un bon regard, un peu d’attention et d’imagination suffiront. Car ici, tout est inversé. Place à l’expression de soi. Et, dans ce monde là, tous parlent la même langue: celle de l’imaginaire. Mais pour ca, pas de dictionnaire.

Chaque année depuis 2007, The Artist Project rassemble artistes, amateurs d’art, acheteurs, galeristes, designers… autour de leur passion, afin d’en découvrir ou redécouvrir les talents et pourquoi pas, faire affaire.

«The Artist project est une foire d’art contemporain, qui a lieu une fois par an a Toronto. Le but est de créer un espace pour que les visiteurs puissent avoir accès aux œuvres et aux artistes. C’est aussi un moyen pour les artistes de lancer leur carrière et de gagner en visibilité à Toronto», explique Claire Taylor, directrice du projet.

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15 000 visiteurs

Et chaque année, la foire voit son nombre d’artistes augmenter. «Tout au long de l’année, nous faisons le tour des écoles d’art, des galeries… Nous travaillons avec un jury de professionnels à Toronto, qui sélectionne les artistes, ce qui maintient un niveau assez élevé», détaille la directrice.

Et ça marche. Du simple visiteur attiré par la lumière, à l’amateur confirmé voire à l’acheteur, le public était au rendez-vous. Près de 15 000 personnes étaient attendues pour cette 7e édition de l’évènement. «Ce n’est pas seulement de la vente. C’est un moyen pour le public de dialoguer avec les artistes, et pour les artistes de dévoiler leur travail, d’observer comment le public réagit à leur art, et de rencontrer d’autres artistes.»

Installations des artistes, compétitions, installations d’envergure, art conceptuel et issu des espaces publics, exposition de photos sur le thème des tatouages faits par des malades du cancer… Il y avait de la matière à voir. «Cette année, nous avons conservé les médias traditionnels, comme la peinture et la photo, mais nous voulions donner de l’importance aux médias numériques, aux installations de grande échelle, à l’art conceptuel… la diversité du Canada créé des arts très différents les uns des autres. Et The Artist project doit refléter cette diversité.»

Place aux francophones

Et parmi ces 250 exposants, une quinzaine d’artistes francophones étaient remarqués.

De Québec, en passant par Gatineau, Laval, Montréal ou encore originaire de Lyon en France, l’art francophone était bien représenté: sculpture et travail sur bois de Claudia Côté, peinture avec matériaux composites de Lisabel Filiatrault, art batik de Gabrielle Lasporte, photographies urbaines de Pascal Normand, vues architecturales de Gordon Duane, dualité entre urbanisme et nature de Gillian King… l’offre ne manquait pas d’originalité.

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Originaire de Québec, Lisabel Filiatrault est la première femme au monde à peindre avec des matériaux dits composites. Issue du monde de l’ingénierie, elle a vendu des matières premières et produits chimiques pendant plusieurs années, avant de se consacrer uniquement à sa carrière d’artiste peintre en 2007.

Elle a donc donné une seconde vie à son premier métier. «Je fais des tableaux très contemporains, urbains. Je peins avec des matériaux composites, ce qui est unique au monde. Je peins avec ce que l’on retrouve dans les avions, les hélicoptères…»

Artiste d’une marque de voiture, de pianos ou d’une compagnie aérienne, le caractère unique de son art plait. «Ces matières sont dangereuses, c’est explosif, inflammable… peu voire pas de personnes savent le faire. Je me différencie donc grâce à cela.»

Gabrielle Lasporte

De son côté, Gabrielle Lasporte est l’unique artiste batik au sein de The Artist Project. Originaire de Lyon, elle vit à Toronto depuis 34 ans.

Son art, c’est ce qu’elle appelle le Batik moderne. Ce dernier vient du batik traditionnel, mais utilise une technique différente. Gabrielle Lasporte peint donc sur le papier avec de la teinture, qu’elle applique avec des pinceaux, avant de poser une cire, pour créer les différentes nuances de son tableau. Elle repasse ensuite le tissu, pour garder les couleurs vives.

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«Je fais du batik moderne depuis 2007. Au début, je faisais beaucoup de portraits, et je représentais le corps humain. Je voulais trouver une façon abstraite de faire des portraits, de représenter une personne, sa vie, ses chakras, son énergie», explique l’artiste.

Ses tableaux représentent donc la vie, les moments importants qui la traversent, la nature…grâce a des couleurs vives et en utilisant des techniques traditionnelles. «Pour moi, on peut pas avoir de moderne sans le traditionnel, parce qu’on prend quelque chose d’ancien et on le renouvelle, c’est un peu ça mon concept artistique. »

Peu importent leurs styles, les francophones ont donné à voir, aux vagabonds de passage, à la recherche d’autres horizons.

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