À l’approche du temps des Fêtes

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Publié 12/12/2006 par Martin Francoeur

Décembre est bel et bien installé et le compte à rebours avant Noël est déjà commencé. Dans ces pages, j’ai déjà écrit sur le nom de cette fête, sur le boxing day ou encore sur le vocabulaire de Noël. Mais je ne m’étais pas encore commis sur une expression bien ancrée dans le vocabulaire et de plus en plus utilisée pour désigner la période qui est à nos portes: le temps des Fêtes.

Dans les journaux, la question qui revient inlassablement année après année est celle qui vise à savoir si le mot «fêtes» dans cette expression prend ou non une majuscule. Réglons cela tout de suite: les deux formes sont acceptées. On peut donc écrire aussi bien «temps des fêtes» que «temps des Fêtes».

L’expression «temps des Fêtes» elle-même est tout à fait correcte en français. Même si elle est rarement utilisée en France, elle est bien ancrée chez nous depuis plus d’un siècle. L’Office québécois de la langue française indique que l’expression a déjà été critiquée, puisque l’emploi de «temps» dans cette expression serait dû à l’influence de l’expression anglaise «Christmas time».

Même si l’origine exacte de la formation de l’expression est nébuleuse, l’emploi du mot «temps» a finalement été jugé correct, puisqu’il est utilisé dans un des sens qu’il connaît en français, soit celui d’«époque de l’année». On parle par exemple du temps des sucres, du temps des fraises, du temps des moissons, du temps des cerises, du temps des vacances…

On s’entend pour dire que le temps des Fêtes (ou des fêtes) correspond à la période de l’année qui englobe Noël et le jour de l’An. Généralement, on le fait commencer à la fin des classes et terminer à l’Épiphanie. Au Canada, le temps des Fêtes dure environ deux semaines, parfois un peu plus en raison des weekends.

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De plus en plus, on utilise l’expression elliptique «les Fêtes» ou «les fêtes» pour désigner le «temps des Fêtes». On parlera volontiers des soldes des Fêtes, des vacances des fêtes, du congé des fêtes, de l’horaire des Fêtes, de la programmation des fêtes à la télévision et de bien d’autres choses encore.

L’Office québécois de la langue française fait d’ailleurs remarquer qu’au Québec, l’expression «les fêtes» est une forme elliptique de «le temps des fêtes», alors qu’en France, «les fêtes» est un raccourci pour parler des «fêtes de fin d’année». En Europe francophone, on inclut dans la période des fêtes celle de la Saint-Sylvestre, célébrée le 31 décembre. Chez nous, c’est tout simplement la «veille du jour de l’An».

Au Québec, l’expression «les fêtes» est attestée depuis le tout début du XVIIIe siècle, bien avant la première attestation de «temps des fêtes», qui remonte au XIXe siècle.

Preuve que l’expression est bien ancrée chez nous, on n’hésite pas à se souhaiter de «joyeuses Fêtes». Cela fait généralement plus court que «joyeux Noël et bonne année» et il faut aussi noter que ça englobe peut-être davantage de festivités. Quand on souhaite à quelqu’un de passer de joyeuses fêtes, on lui souhaite de passer un bon Noël, un agréable jour de l’An, une bonne année, une bonne période de festivités, un bon congé et d’agréables rencontres familiales.

Sur des cartes de souhaits, il n’est d’ailleurs pas rare de voir inscrite l’expression «Joyeuses fêtes!». On peut aussi utiliser la formule «Meilleurs vœux», qui a été critiquée parce qu’elle s’apparentait peut-être trop à un calque de «Best wishes». L’OQLF nous rappelle qu’il faut cependant bannir les expressions «Compliments de la saison» ou «Souhaits de la saison», qui sont bel et bien, elles, des calques de l’anglais «Compliments of the season» ou «Season’s greetings».

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Pour ma part, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un agréable temps des fêtes. Ne vous laissez pas trop décourager par la course effrénée aux cadeaux, n’abusez pas des bonnes bouffes en famille ou entre amis, allez-y mollo sur l’alcool et profitez de ce temps de réjouissances pour refaire le plein d’énergie pour la nouvelle année qui s’amène.

Joyeuses fêtes… ou joyeuses Fêtes si vous êtes fan de la majuscule!

Auteur

  • Martin Francoeur

    Chroniqueur à l-express.ca sur la langue française. Éditorialiste au quotidien Le Nouvelliste de Trois-Rivières. Amateur de théâtre.

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