Les punaises de lit résistent à la consanguinité

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Publié 07/12/2011 par Kevin Begos (The Associated Press)

à 12h24 HNE, le 7 décembre 2011.

PITTSBURGH, Pa. – Les punaises de lit ne se contentent pas de dormir avec vous. Elles couchent entre elles. Les chercheurs ont découvert que ces sales bestioles avaient une spécificité génétique: elles résistent à la consanguinité.

Contrairement à la plupart des créatures vivant sur terre, les punaises de lit peuvent se reproduire au sein d’une même « famille » sans que cela ait des conséquences néfastes sur leur ADN. Cela signifie que même si peu d’entre elles parviennent à survivre à un traitement de choc, elles pourront se reproduire rapidement.

Entomologistes à l’université d’Etat de Caroline du Nord, Coby Schal et Ed Vargo ont présenté mardi leurs recherches préliminaires sur la diversité génétique des punaises de lit à Philadelphie, à l’occasion de la réunion annuelle de la Société américaine de médecine tropicale et d’hygiène.

« Nous n’arrêtions pas de découvrir la même chose. Dans un appartement donné, ou même un immeuble, il y avait une très faible diversité génétique », explique Coby Schal. « Dans la plupart des cas, il avait suffi d’une seule femelle pour lancer une colonisation ». Selon lui, ça a été la surprise, car une population d’animaux ou d’insectes ayant une diversité limitée va généralement se développer, avant de s’éteindre, les malformations génétiques étant amplifiées par la consanguinité. « D’une certaine façon, les punaises de lit parviennent à résister aux effets de la consanguinité, et le font plutôt bien », souligne le chercheur.

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La punaise de lit est un petit insecte rampant, de couleur brunâtre, qui se nourrit de sang humain. Leur morsure peut entraîner des démangeaisons et des boursouflures, mais la punaise n’est pas connue pour transmettre des maladies.

Cette découverte est importante, selon Zachary Adelman, entomologiste à l’université de Virginia Tech, qui n’a pas participé aux recherches de Caroline du Nord. « Personne ne s’était penché là-dessus » et « c’est plutôt excitant ».

Les chercheurs ont également découvert que si les punaises d’un même immeuble étaient apparentées, il en existe de nombreuses souches différentes le long de la côte Est des Etats-Unis. Cela suggère que de nouvelles colonies sont également introduites par les voyages à l’étranger ou le commerce.

« Cela signifie qu’elles arrivent dans le pays depuis un grand nombre d’endroits différents », et que ce problème n’est pas près d’être résolu, s’inquiète Zachary Adelman.

Cette étude pourrait permettre d’expliquer une autre facette de la prolifération des punaises. Comme d’autres insectes, elles résistent en effet de mieux en mieux aux insecticides. Et si un traitement n’extermine pas la totalité d’une colonie, les survivantes parviendront à se reproduire, tout en développant une résistance au produit qu’elles transmettront aux futures générations, explique Coby Schal. « Il faut vraiment des insecticides robustes » pour les exterminer.

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Un autre chercheur, Rajeev Vaidyanathan, travaille sur un test qui permettrait de savoir s’il y a des punaises dans une maison avant même que ses habitants ne soient mordus. Selon ce spécialiste de SRI International, une société de recherches à but non lucratif installée dans la Silicon Valley, ce problème n’est pas apparu en un jour. « Nous avons la plus forte concentration d’humains vivant dans les villes de toute l’histoire », souligne-t-il, estimant que c’est la densité de population qui « les aide à se développer ».

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