Yvon Malette parfois en avance sur son temps

Franco-Ontarien de naissance et de cœur

essai
Yvon Malette, Entre le risque et le rêve. Une brève histoire des Éditions David, récit, Ottawa, Éditions David, 2018, 364 pages, 27,95 $.
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Publié 21/08/2018 par Paul-François Sylvestre

À travers les rues où il a vécu et à travers divers ouvrages qu’il a édités, Yvon Malette raconte sa vie de Franco-Ontarien de naissance et de cœur, puis la vie des Éditions David qu’il a fondées 25 ans passés. Entre le risque et le rêve est l’ouvrage d’un homme fier de ses origines, toujours en quête d’excellence, parfois en avance sur son temps.

Dans un long préambule, Malette décrit le contexte de la société canadienne-française en Ontario au début des années 1950. «Tout était commandé par un sentiment d’appartenance à une même communauté, appelée paroisse, tricotée serrée et unie par un même respect, une même crainte des autorités religieuses, de l’enseignement de l’Église.»

À 71 ans, je suis quatre ans plus jeune que l’auteur et j’ai aisément retrouvé mon enfance, mon adolescence et mes premières années à l’Université d’Ottawa en lisant son parcours mouvementé. Nous avons eu plusieurs professeurs en commun, notamment à la Faculté de philosophie dans les années 1960.

L’Ordre de Jacques-Cartier

Au Petit Séminaire d’Ottawa, le jeune Yvon Malette apprend rapidement à se «méfier de certaines gens qui profitaient indûment, parfois scandaleusement, de leur autorité».

Quand on veut l’enrégimenter dans l’Ordre de Jacques-Cartier, en 1962, Yvon se rend compte qu’il n’est pas fait pour obéir à des ordres qui ne se discutent pas. «La Patente» a défendu à sa manière les droits des Franco-Ontariens, mais Yvon Malette était déjà rendu plus loin.

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L’auteur souligne comment il a appartenu à une génération privilégiée, «celle arrivée à un moment charnière dans le système d’éducation». On cherchait des profs de français au secondaire, au collégial, à l’université, et chaque fois il sautait sur l’occasion pour se démarquer.

La seconde partie du livre raconte la petite histoire des Éditions David à partir d’une quinzaine de livres phares. Pas de chronologie de la gestion, de la programmation, de la promotion, plutôt une réflexion sur des auteurs et des manuscrits qui ont fait une différence.

Claude Forand et les 14/18

L’un d’eux est Ainsi parle le Saigneur, de Claude Forand (Markham). C’est avec ce titre que David inaugure la collection 14/18 (pour les ados), ce qui «marque le début d’une nouvelle orientation à la maison d’édition». Ce créneau jeunesse compte aujourd’hui pour un tiers des ventes annuelles de la maison.

En donnant une place de choix aux haïkus et en publiant l’anthologie Haïku sans frontières, entre autres, les Éditions David sont devenues au fil des ans «le chef de file incontesté dans le domaine du haïku francophone tant à l’étranger qu’au Québec et au Canada francophone».

Ces deux exemples – ados et haïkus – illustrent bien comment une institution franco-ontarienne a su se tailler une place de choix dans la littérature d’expression française.

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Le lancement d’Entre le risque et le rêve aura lieu à La Nouvelle Scène d’Ottawa le mercredi 29 août.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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