Une «loi Mauril Bélanger» pour une ville d’Ottawa bilingue?

Roland Madou
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Publié 26/09/2016 par Gérard Lévesque

«Le gouvernement fédéral doit prendre les dispositions afin que notre capitale nationale soit bilingue avant les festivités de 2017.»  C’est l’exhortation que le mathématicien et actuaire à la retraite Roland Madou écrit dans un mémoire envoyé au gouvernement de Justin Trudeau le 17 septembre dernier.

Et, compte tenu que ce bilinguisme était un des principaux chevaux de bataille de Mauril Bélanger, qui est malheureusement décédé avant d’en voir la réalisation, Roland Madou propose que le texte fédéral qui consacrera le bilinguisme de la capitale du pays soit nommé «loi Mauril Bélanger».

Mauril Bélanger 1955-2016.
Mauril Bélanger 1955-2016.

À l’intention de la première ministre Kathleen Wynne et de la ministre Marie-France Lalonde, responsable des Affaires francophones, qui ont toutes deux indiqué récemment qu’il appartenait au Conseil municipal d’Ottawa de demander que la ville soit officiellement désignée bilingue, Madou rappelle, documents de référence en appui, que «la ville a déjà officiellement demandé en 2001 que la province la reconnaisse bilingue, et que c’est essentiellement Jim Watson qui s’y est opposé, en jouant sur les mots, car il voulait avant tout plaire à ses électeurs d’Ottawa -West Nepean».

Le mémoire de Madou arrive à un temps stratégique: non seulement il ne reste que quelques mois avant les célébrations du 150e anniversaire de la fédération canadienne, mais, présentement, les organisations de tous les partis politiques représentés au Parlement du Canada et à l’Assemblée législative de l’Ontario sont affairées à identifier des candidats en vue d’élections partielles qui auront lieu dans la circonscription fédérale et dans la circonscription provinciale d’Ottawa-Vanier.

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Candidats, conseillers et organisateurs vont trouver dans le mémoire de Madou un rappel de plusieurs étapes franchies par les groupes et individus en faveur de l’égalité de nos deux langues officielles dans la capitale du pays et de plusieurs jeux de coulisses et interprétations biaisées de la part de quelques politiciens pour qui le statut linguistique d’Ottawa ne doit pas être plus qu’une coquille vide.

Le 10 mai 2001, tant la première page du quotidien Le Droit que celle du Ottawa Citizen proclamaient que l’objectif de déclarer la capitale bilingue était atteint: C’est fait: Ottawa est bilingue et Council declares city bilingual. Qui sont les personnes responsables du fait qu’en 2016, l’objectif reste encore à atteindre?

Les renseignements contenus dans ce mémoire et dans les 14 documents sur lesquels il s’appuie devraient alimenter d’intéressants débats politiques, notamment de la part des personnes intéressées à succéder respectivement à Madeleine Meilleur et à Mauril Bélanger. Je ne suis pas surpris de constater que l’auteur du mémoire a indiqué en exergue que «le gouvernement fédéral favorisera l’épanouissement des communautés francophones en situation minoritaire en déclarant officiellement qu’Ottawa est bilingue».

Auteur

  • Gérard Lévesque

    Avocat et notaire depuis 1988, ex-directeur général de l'Association des juristes d'expression française de l'Ontario. Souvent impliqué dans des causes portant sur les droits linguistiques. Correspondant de l-express.ca, votre destination pour profiter au maximum de Toronto.

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