Un outil pour protéger les droits linguistiques en Europe

Fernand de Varennes, doyen, Faculté de droit, Université de Moncton
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Publié 09/01/2017 par Gérard Lévesque

Le 17 décembre dernier, le Protocole pour la garantie des droits linguistiques a été présenté au grand public à Donostia, au Pays Basque, en Espagne.

Le doyen de la Faculté de droit de l’Université de Moncton, Fernand de Varennes, fut l’un de 17 membres du Comité scientifique établi pour façonner le Protocole, et composé d’experts, d’intellectuels et de chercheurs. Seul non-Européen à participer à la rédaction de ce document, le doyen de Varennes avait été proposé comme membre par la Fondation Linguapax, de Barcelone.

Quelque 600 invités et représentants d’organismes non-gouvernementaux des quatre coins d’Europe étaient présents au lancement du Protocole de Donostia, au Palais Kursaal, lors de la manifestation d’une journée qui s’inscrivait dans le cadre du programme de Donostia en tant que capitale européenne de la culture en 2016.

Originaire de Saint-Paul-de-Kent, au Nouveau-Brunswick, le doyen de Varennes a indiqué que les situations linguistiques du Canada, en particulier celle du Nouveau-Brunswick, peuvent être des influences importantes dans le développement d’outils pour la garantie des droits linguistiques, et que celles-ci sont ainsi pertinentes en Europe autant que dans d’autres parties du globe.

«Le fait que les Acadiens des Provinces Maritimes parlent encore français et que nous avons en place certains droits linguistiques – après, il est vrai, des décennies d’efforts, de luttes et de sacrifices – étonnent et fascinent beaucoup de personnes en Europe», a-t-il indiqué. «Nous n’apprécions peut-être pas toujours jusqu’à quel point au niveau mondial notre histoire et nos leçons peuvent être une source d’inspiration dans le domaine de la protection des langues minoritaires.»

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Le Protocole pour la garantie des droits linguistiques de Donostia représente un jalon important pour la gestion durable de la diversité linguistique d’Europe. Il est le fruit de plus de 400 interventions depuis 2014 d’organisations de la société civile oeuvrant pour les langues minoritaires en Europe et contient 185 mesures précises pour protéger les droits et la diversité linguistiques.

Doyen de la Faculté de droit depuis le 1er juillet 2015, Fernand de Varennes est aussi professeur associé au Centre des droits de la personne de l’Université de Pretoria, en Afrique du Sud. Avant de prendre la direction de la Faculté de l’Université de Moncton, il a enseigné le droit dans de nombreux pays en Europe, en Asie et en Afrique (Maldives, Éthiopie, Lituanie, Finlande, Japon, Chine, Hong Kong) et pendant presqu’une vingtaine d’années en Australie.

Reconnu expert mondial dans les domaines des droits linguistiques et des droits de la personne en droit international, il a aussi collaboré à la préparation d’études ou agi comme consultant pour de nombreuses organisations internationales, y compris les Nations Unies, l’UNESCO et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Plus de 200 de ses textes ont paru dans une trentaine de langues à travers le monde.

Auteur

  • Gérard Lévesque

    Avocat et notaire depuis 1988, ex-directeur général de l'Association des juristes d'expression française de l'Ontario. Souvent impliqué dans des causes portant sur les droits linguistiques. Correspondant de l-express.ca, votre destination pour profiter au maximum de Toronto.

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