PC: Brown talonne Elliott

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Publié 14/04/2015 par François Bergeron

C’est dans moins d’un mois, les 3 et 7 mai, que les membres du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario éliront un nouveau ou une nouvelle chef pour combler le poste laissé vacant par Tim Hudak l’été dernier. Les résultats seront dévoilés le samedi 9 mai au cours d’un congrès à Toronto.

Il n’y a plus que deux candidats en lice: la députée provinciale de Whitby-Oshawa et veuve de l’ex-ministre des Finances Jim Flaherty, Christine Elliott; et le député fédéral de Barrie, Patrick Brown.

Le député provincial de Lambton-Kent-Middlesex, Monte McNaughton, s’est désisté jeudi, appelant à voter pour Patrick Brown. Il y a quelques mois, Lisa MacLeod, la députée de Nepean-Carleton à Queen’s Park, et Victor Fedeli, le député de Nipissing et ancien maire de North Bay, avaient aussi abandonné la course, tous deux en faveur de Christine Elliott.

La plupart des observateurs s’accordent à dire que le désistement de M. McNaughton complique les choses pour Christine Elliott. Celle-ci a d’ailleurs vivement réagi à la nouvelle, affirmant que Patrick Brown n’a jamais été testé et qu’il n’a rien fait de remarquable sur la scène politique fédérale… ni ailleurs!

Comme la dernière fois, le ou la chef de l’opposition officielle à Queen’s Park sera choisi en vertu d’un système préférentiel que d’aucuns voudraient voir appliquer à tous nos scrutins municipaux, provinciaux et fédéral.

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Les membres du Parti PC voteront toutefois encore dans des bureaux dans leur comté et non électroniquement: l’autre innovation susceptible de dynamiser notre système politique.

Des amis à Ottawa

Si Christine Elliott est élue, les trois partis représentés à l’Assemblée législative de l’Ontario seront dirigés par des femmes: une première.

Mme Elliott a l’appui de plusieurs gros canons du parti fédéral: John Baird, Chris Alexander, Peter Kent, ainsi que de l’ancien premier ministre ontarien Bill Davis.

La critique actuelle du parti aux Affaires francophones, la députée de Thornhill, Gila Martow, soutient également Christine Elliott. Elle se dit «confiante que Christine est la seule candidate qui peut réussir en 2018» et souligne qu’elle a des appuis dans toutes les circonscriptions de la province.

Christine Elliott fait valoir son expérience «en tant que politicienne, avocate, entrepreneure et mère de famille». Sa critique des orientations du gouvernement est fondée sur l’idée que «pour être généreux socialement il faut d’abord être responsable financièrement».

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Selon elle, le déficit de 10.9 milliards $, annoncé récemment par le ministre des Finances, indique que le gouvernement libéral n’a aucune intention d’équilibrer le budget de l’Ontario.

Au cours de cette campagne au leadership, peu médiatisée, Christine Elliott s’en est tenue aux généralités et a évité les controverses sur la campagne désastreuse de l’été dernier sous Tim Hudak.

En dehors de la boîte

Patrick Brown, au contraire, ne manque pas une occasion de rappeler que les Progressistes-Conservateurs ontariens ont perdu les quatre dernières élections sous trois chefs différents (Ernie Eves, John Tory, Tim Hudak), et qu’ils doivent «évoluer».

Rappelant la maladroite promesse de Tim Hudak de couper 100 000 postes dans la fonction publique, il propose plutôt à son parti de trouver 100 000 nouveaux membres.

Il promet toutefois lui aussi de «réduire le gaspillage afin de financer les priorités, éliminer le déficit et réduire la dette».

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Avocat qui a étudié aux universités de Windsor, Toronto et Trois-Rivières, M. Brown serait bilingue.

Il reçoit l’appui, entre autres, du patron de Postmedia, Paul Godfrey, et de l’ancien chef de cabinet de Brian Mulroney, Derek Burney, qui a aussi été ambassadeur à Washington.

Aucun des deux candidats n’était disponible ces derniers jours pour répondre aux questions de L’Express. Ils ont cependant répondu à un questionnaire de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, dont les résultats seront connus dans les prochains jours.

* * *
À lire aussi dans L’Express:
Patrick Brown ouvert à l’idée d’une université franco-ontarienne
et
Christine Elliott veut des services en français dans toute la province

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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