Moins de smog en hiver qu’avant

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Publié 13/02/2017 par Agence Science-Presse

Plusieurs Canadiens ont l’impression qu’il y a plus de journées de smog en hiver qu’avant. Bonne nouvelle: c’est le contraire qu’on observe!

Environnement Canada a émis l’an dernier presque cinq fois moins d’avertissements de smog qu’il y a cinq ans.

Évidemment, le nombre d’avertissements de smog varie d’une ville à l’autre. Mais même dans la grande région de Montréal, qui détient la première place, il y a eu moins d’avertissements de smog ces dernières années. La métropole québécoise est passée de 27 jours d’avertissements de smog à l’hiver 2010-11 à seulement 6 l’hiver passé.

Alors pourquoi a-t-on l’impression qu’il y a plus de smog en hiver qu’avant?

Selon le météorologue Denis Bourque, c’est peut-être tout simplement parce qu’il y a plus d’épisodes de smog en hiver qu’en été. «Peu de gens savent que la très grande majorité des épisodes de smog ont lieu en hiver», explique-t-il.

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Pollution + météo

Le mot smog est issu de la contraction des mots «smoke» et «fog» : c’est donc un brouillard de fumée.

Ainsi, un jour de smog en hiver n’est pas une simple journée de pollution atmosphérique. Il faut que les émissions polluantes et les conditions météorologiques fassent en sorte qu’il y ait accumulation de particules fines pendant plusieurs heures, sur une vaste étendue de territoire.

«C’est l’interaction entre la pollution et certaines conditions météo qui peut mener à la formation du smog», explique Denis Bourque. «Par exemple, s’il y a beaucoup d’émissions polluantes dans une région et qu’en même temps le mercure chute et les vents baissent, ça peut créer une espèce de couvercle qui emprisonne les polluants. Un autre jour, la même quantité de polluants peut être dissipée par les vents et il n’y aura pas de formation de smog.»

Rappelons que le smog n’est pas qu’un épais brouillard qui obstrue les paysages, il peut aussi rendre malade. Les enfants asthmatiques et les personnes âgées, de même que celles qui ont des problèmes respiratoires ou cardiaques, sont particulièrement touchées. C’est pourquoi on recommande à ces personnes d’éviter les activités physiques en plein air lors d’une journée de smog.

Est-ce parce que les conditions météorologiques ont été moins favorables au smog ou parce qu’il y a moins d’émissions de polluants? Denis Bourque penche davantage vers cette deuxième explication. «Après cinq ans de baisse, on commence à penser que les efforts qui ont été faits pour diminuer les émissions ont porté fruit.»

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«Différentes mesures ont été prises pour les réduire à la source, au niveau des transports, du chauffage et des industries. La réglementation pour limiter les concentrations de soufre dans le carburant et la fermeture des centrales thermiques au charbon en Ontario, peuvent expliquer le nombre de journées de smog à la baisse qu’on observe.»

Chauffage au bois

À Montréal, où le chauffage au bois est la deuxième cause de smog hivernal derrière les transports, il est possible que les efforts pour resserrer les règles d’utilisation des poêles et foyers au bois et pour sensibiliser le public à cet enjeu, aient eu un impact.

André Bélisle, président de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), estime lui aussi que ces différentes mesures ont eu un impact positif.

Il estime aussi qu’il faudra continuer à faire des efforts en matière de chauffage au bois, très populaire en régions. Bien qu’on parle plus souvent du smog dans les grandes villes, la concentration des polluants peut être aussi élevée, sinon plus, dans les collectivités suburbaines et rurales en raison de l’utilisation de ce type de combustion, selon Santé Canada.

Pour savoir si la qualité de l’air est bonne dans votre région, consultez le site Info-Smog. On y trouve des prévisions quotidiennes sur la qualité de l’air et des avertissements lorsqu’un jour de smog est prévu. Ces avertissements sont assortis d’un message pour renseigner les personnes à risque sur les mesures à prendre pour réduire les inconvénients reliés au smog urbain. Ils visent aussi à informer la population sur les comportements à adopter pour réduire les émissions de polluants.

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