Le choléra profite de la guerre au Yémen

La bactérie Vibrio cholerae: vibrion cholérique ou bacille virgule. (Photo: http://bit.ly/2qIUi7W)
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Publié 08/06/2017 par Agence Science-Presse

C’est une des guerres oubliées de la planète, et derrière elle se cache une autre tragédie oubliée: près de 70 000 cas de choléra auraient d’ores et déjà frappé le Yémen selon l’UNICEF, qui estime à 600 le nombre de morts au cours du seul mois de mai.

Si la tendance se maintient, le total de cas pourrait atteindre 130 000 dès la mi-juin, au rythme actuel — selon les estimations très incomplètes, en raison de la guerre civile — de 10 000 nouveaux cas par jour.

Dans son état de la situation du 2 juin, l’UNICEF — l’agence des Nations Unies pour l’éducation et la culture — parle d’un «désastre».

Le mal semble frapper aussi fort, d’un côté ou l’autre de la ligne de front entre les forces houthis — qui tiennent la majorité du territoire, incluant la capitale, depuis 2014 — et les troupes rebelles qui défendent l’ancien gouvernement et sont soutenues par l’Arabie Saoudite.

Ce conflit aurait tué plus de 10 000 personnes et jeté des millions d’autres sur les routes en plus de faire régner la famine: sur les 26 millions d’habitants, près d’un quart réclame une aide d’urgence, selon le Programme alimentaire mondial. Parmi eux, 3 millions d’enfants.

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Le choléra est une maladie qui profite des mauvaises conditions économiques: la bactérie se transmet surtout à travers l’eau potable, donc dans des zones où il n’y a pas ou plus d’installations sanitaires ou de moyens pour décontaminer l’eau. Si la maladie trouve sur son chemin des systèmes immunitaires affaiblis par la malnutrition, elle a encore plus de chances de se propager.

L’infection provoque rapidement la diarrhée et peut conduire à un décès en quelques jours si elle n’est pas traitée. L’Organisation mondiale de la santé signale pourtant que dans la plupart des cas, les personnes infectées peuvent être facilement traitées par réhydratation — et dans les cas les plus sévères, par perfusion de liquide et d’antibiotiques.

Mais au Yémen, les agences humanitaires sur place signalent que les travailleurs de la santé sont débordés et n’ont pas été payés depuis neuf mois.

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